Photographie © Sébastien Lebègue La coutume Kanak est une notion très large. Représentant à la fois la société, les rites, les gestes et les paroles, c'est avant tout le mode de vie de chaque individu.
PAPEETE, le 30 novembre 2014. Sébastien Lebègue, l'auteur de Ka’oha nui, carnet de voyage aux îles Marquises, a réalisé un reportage sur la coutume en Nouvelle-Calédonie. Son travail est exposé au centre culturel Tjibaou jusqu'en avril prochain.
Raconter la coutume en Nouvelle-Calédonie n'est pas chose facile tant l'essence même de cet acte est inexprimable... C'est pourtant le défi que c'est lancé Sébastien Lebègue. C'est lui qui avait réalisé “Ka’oha nui, carnet de voyage aux îles Marquises”. Il a vécu à Tahiti d'août 2003 à décembre 2007 et a enseigné les arts appliqués au lycée de Faa'a.
Son projet est né en 2005 après avoir rendu visite à une amie dans une tribu dans la région de Touho. « J'ai alors eu mes premières interrogations sur ce qu'était la coutume. Je voyais bien que la définition du terme coutume telle que je pouvais l'avoir n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait en Nouvelle-Calédonie », explique Sébastien Lebègue.
« Il fallait qu'on puisse me guider »
Le photographe est alors rentré en contact avec l'Agence de développement de la culture kanak (ACDK), qui gère le centre Tjibaou. « Je voulais être en contact directement avec le centre Tjibaou car je me doutais que ce serait nécessaire pour pouvoir creuser la question », raconte Sébastien Lebègue. « Il fallait qu'on puisse me guider. Je savais que c'était un milieu assez fermé, que c'était difficile de parler de la coutume et d'en faire parler. Être partenaire de l'ACDK c'était important pour démarrer le projet. »
Après six mois de recherche et une rencontre avec Guillaume Soulard, directeur artistique et culturel du centre Tjibaou, Sébastien Lebègue part deux mois, en août et septembre 2013, en Nouvelle-Calédonie pour débuter son reportage. « Quand j'allais rencontrer les personnes, je me présentais sous le nom de l'ACDK forcément ça ouvrait plus facilement les portes », explique-t-il.
Sébastien Lebègue effectue un second séjour en mars et avril dernier.
« C'est du reportage d'intégration »
A travers photos, dessins et textes, Sébastien Lebègue donne à voir la coutume et la décrypte. « Pour la photo comme pour les dessins, l'important c'est la position que j'adopte. Je suis dans l'action », décrit Sébastien Lebègue. « Je suis avec les gens. Je suis intégré. Je n'ai pas de téléobjectifs. C'est que du grand angle ou du 70 mm au maximum. C'est du reportage d'intégration si l'on peut dire. »
L'exposition Coutume Kanak au centre Tjibaou est la première étape du travail de Sébastien Lebèque : « Il s'agissait de rapporter le projet aux Kanaks, pour que ce soit le leur, que ce soit visible chez eux en priorité ». « La deuxième étape, c'est la construction du livre », explique-t-il. Il travaille aujourd'hui la maquette. L'exposition quittera le centre culturel Tjibaou en avril prochain. Elle voyagera ensuite d'abord en Nouvelle-Calédonie, avant de s'arrêter au Japon et en France.
Raconter la coutume en Nouvelle-Calédonie n'est pas chose facile tant l'essence même de cet acte est inexprimable... C'est pourtant le défi que c'est lancé Sébastien Lebègue. C'est lui qui avait réalisé “Ka’oha nui, carnet de voyage aux îles Marquises”. Il a vécu à Tahiti d'août 2003 à décembre 2007 et a enseigné les arts appliqués au lycée de Faa'a.
Son projet est né en 2005 après avoir rendu visite à une amie dans une tribu dans la région de Touho. « J'ai alors eu mes premières interrogations sur ce qu'était la coutume. Je voyais bien que la définition du terme coutume telle que je pouvais l'avoir n'avait rien à voir avec ce qu'elle avait en Nouvelle-Calédonie », explique Sébastien Lebègue.
« Il fallait qu'on puisse me guider »
Le photographe est alors rentré en contact avec l'Agence de développement de la culture kanak (ACDK), qui gère le centre Tjibaou. « Je voulais être en contact directement avec le centre Tjibaou car je me doutais que ce serait nécessaire pour pouvoir creuser la question », raconte Sébastien Lebègue. « Il fallait qu'on puisse me guider. Je savais que c'était un milieu assez fermé, que c'était difficile de parler de la coutume et d'en faire parler. Être partenaire de l'ACDK c'était important pour démarrer le projet. »
Après six mois de recherche et une rencontre avec Guillaume Soulard, directeur artistique et culturel du centre Tjibaou, Sébastien Lebègue part deux mois, en août et septembre 2013, en Nouvelle-Calédonie pour débuter son reportage. « Quand j'allais rencontrer les personnes, je me présentais sous le nom de l'ACDK forcément ça ouvrait plus facilement les portes », explique-t-il.
Sébastien Lebègue effectue un second séjour en mars et avril dernier.
« C'est du reportage d'intégration »
A travers photos, dessins et textes, Sébastien Lebègue donne à voir la coutume et la décrypte. « Pour la photo comme pour les dessins, l'important c'est la position que j'adopte. Je suis dans l'action », décrit Sébastien Lebègue. « Je suis avec les gens. Je suis intégré. Je n'ai pas de téléobjectifs. C'est que du grand angle ou du 70 mm au maximum. C'est du reportage d'intégration si l'on peut dire. »
L'exposition Coutume Kanak au centre Tjibaou est la première étape du travail de Sébastien Lebèque : « Il s'agissait de rapporter le projet aux Kanaks, pour que ce soit le leur, que ce soit visible chez eux en priorité ». « La deuxième étape, c'est la construction du livre », explique-t-il. Il travaille aujourd'hui la maquette. L'exposition quittera le centre culturel Tjibaou en avril prochain. Elle voyagera ensuite d'abord en Nouvelle-Calédonie, avant de s'arrêter au Japon et en France.
Parole à Sébastien Lebègue « Tout n'est pas à dévoiler non plus »
Illustration © Sébastien Lebègue Sébastien Lebègue compose le reportage par une série de photographies commentées et des croquis faits sur le vif et des portraits graphiques.
Faire un reportage sur la coutume en Nouvelle-Calédonie a-t-il été difficile ?
Pour y arriver, il faut toujours suivre les voies d'accès. Il y a eu des moments où ça marchait plus que d'autres. La plupart du temps, j'ai eu un bel accueil. En me présentant sous le nom de l'Agence de développement de la culture kanak, les gens comprenaient que mon projet était sérieux.
Sans suivre des chemins coutumiers corrects - même si moi, je ne fais pas partie de la coutume-, les chemins ne s'ouvraient pas. Pour aller voir les gens, il fallait passer par une sorte de hiérarchie pour qu'on puisse par exemple aller voir des chefs ou des représentants de chef qui me disaient : « Voilà tu peux rencontrer telle personne ». Je disais alors c'est telle personne qui m'envoie ou elle était déjà au courant. Je ne pouvais pas aller directement voir les personnes sans être annoncé avant.
Quel accueil vous a été réservé ?
Dans la plupart des cas, les gens étaient ravis de pouvoir transmettre et expliquer ce qu'était la coutume. Dans pas mal de cas, il reste des non-dits, des tabus. Par exemple, on ne m'a jamais parlé de médicaments ou de plantes sacrées. Certains lieux m'ont été fermés, ça reste tabu et tant mieux aussi. Tout n'est pas à dévoiler non plus. Mon objectif était de comprendre par des points d’accroche, d'avoir plusieurs définitions de ce que c'est la coutume.
IMG_5666 Photographie © Sébastien Lebègue La coutume est associée à une notion de lignée patriarcale pour la terre et le nom, et matriarcale par le sang et la vie. Elle est liée à la nature, aux saisons et la culture de l’igname, met en avant Sébastien Lebègue.