Les grands mouvements d'argent de notre économie en 2016, en milliards de francs. Les flèches représentent les entrées et les sorties d'argent dans l'économie polynésienne. Par exemple pour le tourisme, il faut comprendre que les visiteurs étrangers ont dépensé 52,7 milliards de francs dans nos îles, tandis que les Polynésiens ont dépensé 16,4 milliards de francs à l'étranger. Un autre exemple : nos importations ont coûté 160,5 milliards, tandis que nos exportations ont rapporté 19,3 milliards de francs.
PAPEETE, le 11 avril 2018 - Pour comprendre d'où vient la richesse de notre territoire, on peut étudier les grands flux commerciaux et financiers qui entrent et qui sortent de Polynésie. On voit que les 187 milliards de francs de transferts de la métropole sont notre principale "ressource", représentant un quart de toute la richesse produite en Polynésie. Une somme qui ressort presque entièrement du fenua pour payer nos importations...
L'Institut d'émission d'Outre-Mer (IEOM), notre banque centrale, a publié en janvier la balance des paiements 2016 de la Polynésie française. Si deux ans se sont écoulés avant la publication, ce délai aura permis de rassembler toutes les données statistiques nécessaires à cette grande photographie des relations de notre économie avec le reste du monde. Comme pour l'infographie que nous avions réalisée l'année dernière (voir nos articles sur la balance des paiements polynésienne en 2015, mais aussi celle de 2014, ou encore celle de 2013, et celle de 2012) nous tentons de représenter ce document technique sous la forme d'une illustration montrant clairement les grands flux d'argent entre le fenua et nos principaux financeurs et partenaires.
L'ARGENT QUI ENTRE
En un coup d'œil, notre dépendance aux transferts financiers de l'État apparait clairement. Quand on fait le solde des milliards qui arrivent et de ceux qui repartent, il reste tout de même 135 milliards de francs de salaires, investissements et financements directs sortant des coffres de l'État pour venir en Polynésie. C'est simplement la moitié de tout l'argent qui entre en Polynésie, et le quart de notre Produit intérieur brut (PIB), soit toute la richesse du Pays. Avec la construction de la nouvelle prison de Papeari et l'embauche de 242 nouveaux agents dans le système pénitentiaire, l'État a augmenté ses dépenses de façon sensible en 2016, après son retour au financement du Régime de solidarité (RSPF) en 2015 qui avait déjà augmenté son implication.
Loin derrière, la principale source de devises de notre économie est le tourisme, avec 52,7 milliards de francs. Une somme en croissance de 5,1% sur un an, et de 44% sur six ans. L'essentiel de ces revenus provient toujours des visiteurs traditionnels en hébergement terrestre. Les croisiéristes ne représentaient alors que 20% de nos revenus touristiques. À noter que les Polynésiens sont également avides de voyages, dépensant plus de 16 milliards par an pour visiter d'autres pays.
Une autre grosse activité liée au tourisme qui a bénéficié de l'augmentation des visiteurs est le secteur du transport aérien. Principalement dominé par Air Tahiti Nui et Air Tahiti, deux compagnies locales, ce secteur est très favorable à notre balance des paiements. Le transport aérien est en excédent de 23,7 milliards de francs dans la balance, en forte augmentation grâce à l'augmentation des parts de marché de la compagnie au tiare. Par contre, le transport maritime est structurellement déficitaire, avec 3 milliards de francs partis à l'étranger en 2016 pour payer les grandes entreprises logistiques internationales.
L'ARGENT QUI SORT
L'Institut d'émission d'Outre-Mer (IEOM), notre banque centrale, a publié en janvier la balance des paiements 2016 de la Polynésie française. Si deux ans se sont écoulés avant la publication, ce délai aura permis de rassembler toutes les données statistiques nécessaires à cette grande photographie des relations de notre économie avec le reste du monde. Comme pour l'infographie que nous avions réalisée l'année dernière (voir nos articles sur la balance des paiements polynésienne en 2015, mais aussi celle de 2014, ou encore celle de 2013, et celle de 2012) nous tentons de représenter ce document technique sous la forme d'une illustration montrant clairement les grands flux d'argent entre le fenua et nos principaux financeurs et partenaires.
L'ARGENT QUI ENTRE
En un coup d'œil, notre dépendance aux transferts financiers de l'État apparait clairement. Quand on fait le solde des milliards qui arrivent et de ceux qui repartent, il reste tout de même 135 milliards de francs de salaires, investissements et financements directs sortant des coffres de l'État pour venir en Polynésie. C'est simplement la moitié de tout l'argent qui entre en Polynésie, et le quart de notre Produit intérieur brut (PIB), soit toute la richesse du Pays. Avec la construction de la nouvelle prison de Papeari et l'embauche de 242 nouveaux agents dans le système pénitentiaire, l'État a augmenté ses dépenses de façon sensible en 2016, après son retour au financement du Régime de solidarité (RSPF) en 2015 qui avait déjà augmenté son implication.
Loin derrière, la principale source de devises de notre économie est le tourisme, avec 52,7 milliards de francs. Une somme en croissance de 5,1% sur un an, et de 44% sur six ans. L'essentiel de ces revenus provient toujours des visiteurs traditionnels en hébergement terrestre. Les croisiéristes ne représentaient alors que 20% de nos revenus touristiques. À noter que les Polynésiens sont également avides de voyages, dépensant plus de 16 milliards par an pour visiter d'autres pays.
Une autre grosse activité liée au tourisme qui a bénéficié de l'augmentation des visiteurs est le secteur du transport aérien. Principalement dominé par Air Tahiti Nui et Air Tahiti, deux compagnies locales, ce secteur est très favorable à notre balance des paiements. Le transport aérien est en excédent de 23,7 milliards de francs dans la balance, en forte augmentation grâce à l'augmentation des parts de marché de la compagnie au tiare. Par contre, le transport maritime est structurellement déficitaire, avec 3 milliards de francs partis à l'étranger en 2016 pour payer les grandes entreprises logistiques internationales.
L'ARGENT QUI SORT
Les principaux partenaires commerciaux de la Polynésie sont la France, puissance tutélaire, suivie des trois puissances économiques mondiales : l'Union Européenne, la Chine et les États-Unis. Les suivants viennent de notre région Asie-Pacifique.
L'autre flux d'argent qui saute aux yeux est celui lié aux importations de biens. La Polynésie a payé 160,5 milliards de francs à ses fournisseurs en 2016, une somme en légère baisse grâce à la chute des cours du pétrole. Nos exportations, à 19,3 milliards de francs, font pâle figure par comparaison. Les chiffres ne sont en augmentation que grâce à la revente de ses vieux avions par Air Tahiti... Tous les autres produits – perle, poisson, monoï ou noni – étaient en baisse en 2016.
Les services qui ne sont pas liés au tourisme ou aux dépenses de l'État sont également très déficitaires, en particulier dans les domaines de la communication, de l'assurance et des services aux entreprises. Même dans le domaine de la culture, où nous profitons pourtant d'un ori Tahiti et de tatouages reconnus mondialement, la Polynésie a un petit déficit commercial.
Le dernier grand poste de la balance commerciale en déficit concerne les investissements locaux à l'étranger. Qu'il s'agisse d'achats immobiliers, d'investissements en titres, des avoirs de l'IEOM et des banques ou du remboursement d'emprunts souscrits auprès d'institutions ou de banques étrangères, les comptes financiers sont déficitaires de 40,3 milliards de francs en 2016. Les Polynésiens investissent beaucoup plus à l'étranger que les étrangers n'investissent à Tahiti. Malgré tout, des acteurs extérieurs ont tout de même investi 5,7 milliards de francs en Polynésie en 2016, une somme en nette augmentation. Le gros de cette cagnotte provient du rachat de cinq hôtels (les trois Sofitel partis à une entreprise samoane, tandis qu'un groupe chinois a racheté le Saint Régis et le Hilton de Bora Bora).
Les services qui ne sont pas liés au tourisme ou aux dépenses de l'État sont également très déficitaires, en particulier dans les domaines de la communication, de l'assurance et des services aux entreprises. Même dans le domaine de la culture, où nous profitons pourtant d'un ori Tahiti et de tatouages reconnus mondialement, la Polynésie a un petit déficit commercial.
Le dernier grand poste de la balance commerciale en déficit concerne les investissements locaux à l'étranger. Qu'il s'agisse d'achats immobiliers, d'investissements en titres, des avoirs de l'IEOM et des banques ou du remboursement d'emprunts souscrits auprès d'institutions ou de banques étrangères, les comptes financiers sont déficitaires de 40,3 milliards de francs en 2016. Les Polynésiens investissent beaucoup plus à l'étranger que les étrangers n'investissent à Tahiti. Malgré tout, des acteurs extérieurs ont tout de même investi 5,7 milliards de francs en Polynésie en 2016, une somme en nette augmentation. Le gros de cette cagnotte provient du rachat de cinq hôtels (les trois Sofitel partis à une entreprise samoane, tandis qu'un groupe chinois a racheté le Saint Régis et le Hilton de Bora Bora).