Washington, Etats-Unis | AFP | mardi 03/02/2015 - Louer son appartement à des étrangers, les conduire dans sa voiture ou leur préparer un repas moyennant finances: cette économie du partage, symbolisée par des start-ups comme Uber et AirBnB, est en train de bouleverser des secteurs entiers d'activité.
"Les gens prennent leur chambre d'amis, leur voiture, des outils dont ils ne se servent pas et deviennent leur propre entrepreneur", en les transformant "en sources de revenus", souligne le chercheur Christopher Koopman, l'un des auteurs d'une étude sur le sujet de l'université George Mason en Virginie.
Cette étude évoque des effets positifs pour les consommateurs, notamment "davantage de choix" et "de meilleurs prix" que les services traditionnels.
L'émergence de ces nouvelles plateformes en ligne ou sur smartphones est toutefois accompagnée de critiques croissantes sur leur non-respect des règles de sécurité ou de protection des consommateurs et des travailleurs.
C'est particulièrement vrai pour l'une des plus connues: la start-up de réservation de voiture avec chauffeur Uber, présente dans plus de 200 villes du monde et évaluée à plus de 40 milliards de dollars. Comme les services similaires tels Lyft ou Sidecar, elle est accusée de concurrence déloyale par les chauffeurs de taxi.
Pour la plateforme de location de logements entre particuliers AirBnB, ce sont les hôteliers qui se plaignent. La start-up tente de contrer certaines critiques en commençant à prélever des taxes locales dans certaines villes.
- Un marché chiffré en milliards -
L'économie du partage ("sharing economy" en anglais) peut recouvrir des plateformes en ligne comme Feastly, où des particuliers cuisinent des repas pour des inconnus ; Vinted, où ils vendent ou échangent les vêtements dont ils ne veulent plus ; Lending Club, qui sert d'intermédiaire pour des crédits entre particuliers ; Peeby, un service d'emprunt d'objets entre voisins ; ou encore DogVacay, qui permet de faire garder son chien pendant les vacances.
Le cabinet d'audit PriceWaterhouseCoopers prédisait l'an dernier que les secteurs de cette économie (finance, logement, partage de voitures...) représenteraient 335 milliards de dollars de revenus en 2025 à l'échelle mondiale, contre 15 milliards actuellement.
Arun Sundararajan, économiste à l'université de New York (NYU), y a lui aussi vu, lors d'une récente audition au Congrès, "un segment important de l'économie dans les prochaines années".
"Cette transition aura un impact positif sur la croissance et le bien-être, en stimulant de la consommation supplémentaire, en augmentant la productivité, et en servant de catalyseur pour l'innovation individuelle et l'entrepreneuriat", a-t-il assuré.
"Certains secteurs, comme les taxis dans le transport et les locations de chambres d'hôtes dans le tourisme, seront complètement transformés, tandis que d'autres, comme les services financiers, ne seront touchés qu'à la marge. Cela fait partie de la +révolution technologique+", a commenté pour sa part Mary Jesse, une stratège en technologies, sur son blog.
- Innovation ou entorse aux règles ? -
La prospérité de ces plateformes émergentes tient en partie à leur relative absence de régulation.
"On a toujours eu des gens qui essayaient d'échapper aux règles et faisaient des affaires comme cela", a indiqué à l'AFP Dean Baker, un économiste du Centre pour la recherche économique et politique (CEPR) de Washington, qui appelle à regarder "là où ils innovent ou créent de vrais avantages".
Uber a voulu le faire en commandant une étude dirigée par l'économiste de l'université de Princeton Alan Kreuger, qui montre que ses chauffeurs gagnent environ 6 dollars par heure de plus que ceux des taxis traditionnels, tout en relevant qu'ils ont des dépenses différentes.
C'est "bien pour les gens d'avoir l'option de travailler pendant leur temps libre et de gagner davantage d'argent", a reconnu Dean Baker, mais "que se passe-t-il quand quelqu'un a un accident ? A-t-il les mêmes indemnisations qu'un salarié ?"
A terme, même si cela réduit leur rentabilité, ces plateformes devront "accepter une régulation raisonnable ou être poussées à disparaître", a-t-il prédit.
"Les gouvernements vont devoir répondre à terme" à l'essor de l'économie du partage, a jugé aussi Christopher Koopman. Selon lui, "beaucoup des régulations existant depuis des décennies ne répondent plus aux besoins des consommateurs et protègent seulement certains secteurs de la concurrence".
"Les gens prennent leur chambre d'amis, leur voiture, des outils dont ils ne se servent pas et deviennent leur propre entrepreneur", en les transformant "en sources de revenus", souligne le chercheur Christopher Koopman, l'un des auteurs d'une étude sur le sujet de l'université George Mason en Virginie.
Cette étude évoque des effets positifs pour les consommateurs, notamment "davantage de choix" et "de meilleurs prix" que les services traditionnels.
L'émergence de ces nouvelles plateformes en ligne ou sur smartphones est toutefois accompagnée de critiques croissantes sur leur non-respect des règles de sécurité ou de protection des consommateurs et des travailleurs.
C'est particulièrement vrai pour l'une des plus connues: la start-up de réservation de voiture avec chauffeur Uber, présente dans plus de 200 villes du monde et évaluée à plus de 40 milliards de dollars. Comme les services similaires tels Lyft ou Sidecar, elle est accusée de concurrence déloyale par les chauffeurs de taxi.
Pour la plateforme de location de logements entre particuliers AirBnB, ce sont les hôteliers qui se plaignent. La start-up tente de contrer certaines critiques en commençant à prélever des taxes locales dans certaines villes.
- Un marché chiffré en milliards -
L'économie du partage ("sharing economy" en anglais) peut recouvrir des plateformes en ligne comme Feastly, où des particuliers cuisinent des repas pour des inconnus ; Vinted, où ils vendent ou échangent les vêtements dont ils ne veulent plus ; Lending Club, qui sert d'intermédiaire pour des crédits entre particuliers ; Peeby, un service d'emprunt d'objets entre voisins ; ou encore DogVacay, qui permet de faire garder son chien pendant les vacances.
Le cabinet d'audit PriceWaterhouseCoopers prédisait l'an dernier que les secteurs de cette économie (finance, logement, partage de voitures...) représenteraient 335 milliards de dollars de revenus en 2025 à l'échelle mondiale, contre 15 milliards actuellement.
Arun Sundararajan, économiste à l'université de New York (NYU), y a lui aussi vu, lors d'une récente audition au Congrès, "un segment important de l'économie dans les prochaines années".
"Cette transition aura un impact positif sur la croissance et le bien-être, en stimulant de la consommation supplémentaire, en augmentant la productivité, et en servant de catalyseur pour l'innovation individuelle et l'entrepreneuriat", a-t-il assuré.
"Certains secteurs, comme les taxis dans le transport et les locations de chambres d'hôtes dans le tourisme, seront complètement transformés, tandis que d'autres, comme les services financiers, ne seront touchés qu'à la marge. Cela fait partie de la +révolution technologique+", a commenté pour sa part Mary Jesse, une stratège en technologies, sur son blog.
- Innovation ou entorse aux règles ? -
La prospérité de ces plateformes émergentes tient en partie à leur relative absence de régulation.
"On a toujours eu des gens qui essayaient d'échapper aux règles et faisaient des affaires comme cela", a indiqué à l'AFP Dean Baker, un économiste du Centre pour la recherche économique et politique (CEPR) de Washington, qui appelle à regarder "là où ils innovent ou créent de vrais avantages".
Uber a voulu le faire en commandant une étude dirigée par l'économiste de l'université de Princeton Alan Kreuger, qui montre que ses chauffeurs gagnent environ 6 dollars par heure de plus que ceux des taxis traditionnels, tout en relevant qu'ils ont des dépenses différentes.
C'est "bien pour les gens d'avoir l'option de travailler pendant leur temps libre et de gagner davantage d'argent", a reconnu Dean Baker, mais "que se passe-t-il quand quelqu'un a un accident ? A-t-il les mêmes indemnisations qu'un salarié ?"
A terme, même si cela réduit leur rentabilité, ces plateformes devront "accepter une régulation raisonnable ou être poussées à disparaître", a-t-il prédit.
"Les gouvernements vont devoir répondre à terme" à l'essor de l'économie du partage, a jugé aussi Christopher Koopman. Selon lui, "beaucoup des régulations existant depuis des décennies ne répondent plus aux besoins des consommateurs et protègent seulement certains secteurs de la concurrence".