PAPEETE, le 20 septembre 2018 - Du 2 au 4 octobre prochains, un grand exercice de cybersécurité mobilisera les équipes du Pays et les entreprises du Fenua. Un poste de contrôle de crise sera même installé à Paris pour tester notre coordination avec la Métropole. De quoi se préparer au pire et de déjà corriger les plus gros problèmes qui deviendront apparents.
"ALERTE GÉNÉRALE ! CECI EST UN EXERCICE." On imagine que c'est avec ce message que pourrait être lancée CyberFenua 2018, une grande simulation de crise qui aura lieu dans deux semaines. Du lundi 2 au mercredi 4 octobre, les locaux de la DGEN à Papeete seront transformés en PC de crise, et un autre local équivalent sera installé à Paris, dans la Tour Montparnasse.
La simulation commencera doucement, avec des intempéries sur Tahiti qui vont mobiliser les secours, puis une attaque informatique qui va toucher les particuliers et les petites entreprises. Rien d'insurmontable au début. Dans le PC de crise, les représentants du Pays mais aussi les professionnels envoyés par les entreprises du transport et du tourisme, celles des infrastructures et de l'énergie, les administrations, le secteur des télécoms, les assureurs, les banques, le commerce, les services et les médias devraient gérer la crise sans problème.
Sauf qu'à leur retour mardi matin à 8h, la situation aura gravement empiré sur le front informatique. Beaucoup de PME commenceront à être totalement paralysées. Les grandes entreprises du Fenua devront commencer à investir beaucoup de ressources pour contrer l'attaque et feront appel à leurs sièges parisiens pour plus de support. A 20h, les équipes tahitiennes iront se reposer et c'est Paris qui prendra le relai, depuis le Centre opérationnel international de la cybersécurité. Les équipes sur place devront gérer une situation devenue bien plus intense.
La cyber-apocalypse
Mercredi matin dès 6h, la simulation reprendra à Papeete. C'est une vraie "cyber-apocalypse" qui accueillera les joueurs : l'attaque informatique est mondiale, Paris et le reste du monde pourraient même être submergés. Il faudra gérer le plus fort de la crise en Polynésie et la mise en place des solutions qui auront éventuellement été découvertes par les experts de la sécurité informatique du CLUSIR Tahiti. A la fin de la matinée, si la solution proposée est efficace et qu'elle est bien mise en place sur tous les postes contaminés, les équipes pourront sortir de la crise, gérer le retour à la normale et terminer l'exercice à 11h.
CyberFenua 2018 durera donc trois jours, entre Papeete et Paris. Mais leurs horloges iront jusqu'à quatre fois plus vite que la normale, si bien que la crise simulée durera une ou deux semaines. Le temps d'une attaque de grande ampleur.
Karl Tefaatau, directeur de la Direction générale de l'économie numérique (DGEN), nous explique pourquoi le Pays organise cet exercice : "la réalité c'est que l'exercice de 2017 a été un vrai succès, mais que les PME étaient quasiment absentes de ces attaques. Sauf que depuis, un certain nombre d'entreprises locales ont été attaquées. On avait déjà évalué en 2017 le poids financier des attaques informatiques connues à près de 250 millions de francs en Polynésie, rien qu'avec les entreprises qui ont reconnues être attaquées. Donc on veut leur dire qu'il n'y a pas de honte à être attaqué, mais qu'on a un certain nombre de recommandations pour elles, pour les aider à se protéger. Donc notre but principal est de protéger les intérêts économiques des entreprises polynésiennes, notamment contre les cyber-attaques."
CyberFenua 2018 va coûter 2,4 millions de francs, "ce qui coûte le plus cher c'est notamment les formations gratuites offertes aux entreprises participantes" explique Karl Tefaatau. "25 entreprises sont déjà mobilisées, donc il y a une vraie demande. Et ceux qui vont venir vont vraiment travailler et être impliqués dans l'exercice. Pour l'avoir vécu l'année dernière, ça marche et c'est intense, surtout avec le temps accéléré !" Jusqu'à 100 professionnels devraient participer à l'exercice.
Pour aller plus loin :
- Le dossier de présentation de CyberFenua 2018 par la DGEN
- Notre article sur CyberFenua 2017
"ALERTE GÉNÉRALE ! CECI EST UN EXERCICE." On imagine que c'est avec ce message que pourrait être lancée CyberFenua 2018, une grande simulation de crise qui aura lieu dans deux semaines. Du lundi 2 au mercredi 4 octobre, les locaux de la DGEN à Papeete seront transformés en PC de crise, et un autre local équivalent sera installé à Paris, dans la Tour Montparnasse.
La simulation commencera doucement, avec des intempéries sur Tahiti qui vont mobiliser les secours, puis une attaque informatique qui va toucher les particuliers et les petites entreprises. Rien d'insurmontable au début. Dans le PC de crise, les représentants du Pays mais aussi les professionnels envoyés par les entreprises du transport et du tourisme, celles des infrastructures et de l'énergie, les administrations, le secteur des télécoms, les assureurs, les banques, le commerce, les services et les médias devraient gérer la crise sans problème.
Sauf qu'à leur retour mardi matin à 8h, la situation aura gravement empiré sur le front informatique. Beaucoup de PME commenceront à être totalement paralysées. Les grandes entreprises du Fenua devront commencer à investir beaucoup de ressources pour contrer l'attaque et feront appel à leurs sièges parisiens pour plus de support. A 20h, les équipes tahitiennes iront se reposer et c'est Paris qui prendra le relai, depuis le Centre opérationnel international de la cybersécurité. Les équipes sur place devront gérer une situation devenue bien plus intense.
La cyber-apocalypse
Mercredi matin dès 6h, la simulation reprendra à Papeete. C'est une vraie "cyber-apocalypse" qui accueillera les joueurs : l'attaque informatique est mondiale, Paris et le reste du monde pourraient même être submergés. Il faudra gérer le plus fort de la crise en Polynésie et la mise en place des solutions qui auront éventuellement été découvertes par les experts de la sécurité informatique du CLUSIR Tahiti. A la fin de la matinée, si la solution proposée est efficace et qu'elle est bien mise en place sur tous les postes contaminés, les équipes pourront sortir de la crise, gérer le retour à la normale et terminer l'exercice à 11h.
CyberFenua 2018 durera donc trois jours, entre Papeete et Paris. Mais leurs horloges iront jusqu'à quatre fois plus vite que la normale, si bien que la crise simulée durera une ou deux semaines. Le temps d'une attaque de grande ampleur.
Karl Tefaatau, directeur de la Direction générale de l'économie numérique (DGEN), nous explique pourquoi le Pays organise cet exercice : "la réalité c'est que l'exercice de 2017 a été un vrai succès, mais que les PME étaient quasiment absentes de ces attaques. Sauf que depuis, un certain nombre d'entreprises locales ont été attaquées. On avait déjà évalué en 2017 le poids financier des attaques informatiques connues à près de 250 millions de francs en Polynésie, rien qu'avec les entreprises qui ont reconnues être attaquées. Donc on veut leur dire qu'il n'y a pas de honte à être attaqué, mais qu'on a un certain nombre de recommandations pour elles, pour les aider à se protéger. Donc notre but principal est de protéger les intérêts économiques des entreprises polynésiennes, notamment contre les cyber-attaques."
CyberFenua 2018 va coûter 2,4 millions de francs, "ce qui coûte le plus cher c'est notamment les formations gratuites offertes aux entreprises participantes" explique Karl Tefaatau. "25 entreprises sont déjà mobilisées, donc il y a une vraie demande. Et ceux qui vont venir vont vraiment travailler et être impliqués dans l'exercice. Pour l'avoir vécu l'année dernière, ça marche et c'est intense, surtout avec le temps accéléré !" Jusqu'à 100 professionnels devraient participer à l'exercice.
Pour aller plus loin :
- Le dossier de présentation de CyberFenua 2018 par la DGEN
- Notre article sur CyberFenua 2017
Vincent Balouet, organisateur de l'exercice CyberFenua 2018
Quel est le but de l'exercice ?
"L'objectif est de voir comment l'ensemble de l'économie réagit. Il y aura ceux qui savent, les grandes entreprises et leurs équipes qui sont armés pour ça, et les petites entreprises qui n'ont pas d'équipes dédiées. On va regarder tout ça et voir comment ça fonctionnerait en pratique. Ce qu'on veut, c'est que les grandes entreprises avec des équipes et qui ne sont pas trop touchées, aident les PME, qui n'ont pas d'équipes et qui seront fortement affectées."
Pourquoi un deuxième PC de crise à Paris ?
"L'idée c'est que si dans la vraie vie la Polynésie devait être attaquée au point où nous allons le simuler, pendant les premières heures, la Polynésie devrait se débrouiller seule. Mais au fur et à mesure que les choses iront en s'aggravant, forcément les grandes entreprises d'ici qui ont des sièges à Paris seraient amenées à mobiliser la métropole, en disant qu'ici ça se passe mal et en leur demandant de regarder ce qu'il se passe au plan national et international. Donc on va monter une deuxième salle de crise à Paris avec les représentants des sièges parisiens de nos entreprises, plus quelques observateurs, pour porter assistance à la Polynésie."
"L'objectif est de voir comment l'ensemble de l'économie réagit. Il y aura ceux qui savent, les grandes entreprises et leurs équipes qui sont armés pour ça, et les petites entreprises qui n'ont pas d'équipes dédiées. On va regarder tout ça et voir comment ça fonctionnerait en pratique. Ce qu'on veut, c'est que les grandes entreprises avec des équipes et qui ne sont pas trop touchées, aident les PME, qui n'ont pas d'équipes et qui seront fortement affectées."
Pourquoi un deuxième PC de crise à Paris ?
"L'idée c'est que si dans la vraie vie la Polynésie devait être attaquée au point où nous allons le simuler, pendant les premières heures, la Polynésie devrait se débrouiller seule. Mais au fur et à mesure que les choses iront en s'aggravant, forcément les grandes entreprises d'ici qui ont des sièges à Paris seraient amenées à mobiliser la métropole, en disant qu'ici ça se passe mal et en leur demandant de regarder ce qu'il se passe au plan national et international. Donc on va monter une deuxième salle de crise à Paris avec les représentants des sièges parisiens de nos entreprises, plus quelques observateurs, pour porter assistance à la Polynésie."