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Covid-19: la France dans l'attente des consignes sur le vaccin d'AstraZeneca


Covid-19: la France dans l'attente des consignes sur le vaccin d'AstraZeneca
Paris, France | AFP | mardi 02/02/2021 - Le vaccin fabriqué par AstraZeneca peut-il être injecté à des personnes âgées ? De la réponse à cette question, mardi, dépend la suite de la campagne vaccinale en France contre le Covid-19, qui continue de peser sur les hôpitaux.

Lors d'un point presse à 17h15, la Haute autorité de santé (HAS) doit rendre son verdict et dire quelle place peut prendre ce nouvel antidote, le troisième validé par l'Union européenne, dans la stratégie vaccinale française.

Vendredi, l'Agence européenne du médicament (EMA) a autorisé ce produit, développé par le groupe pharmaceutique britannique en partenariat avec l'université d'Oxford, pour tous les adultes. Mais dans plusieurs pays, comme l'Allemagne, l'Autriche ou l'Italie, les autorités sanitaires ont émis des réserves plus ou moins fortes sur son efficacité pour les personnes âgées.

L'enjeu n'est pas anodin, car si AstraZeneca a fait polémique en annonçant de fortes baisses de rendements, 2,5 millions de doses sont attendues en France en février, dont une première livraison de 450.000 doses dès la fin de la semaine, indique-t-on au ministère de la Santé.

Si la HAS donne un feu vert sans condition, cet approvisionnement permettrait d'accélérer la vaccination des personnes âgées, que les doses disponibles des deux autres vaccins sur le marché (Pfizer/BioNTech, Moderna) ne permettent pas de couvrir dans l'immédiat. 

La semaine dernière, le gouvernement a annoncé qu'il prévoyait qu'1 million de personnes auraient reçu leur première dose et 1,4 million la seconde en février, bien loin de l'objectif de 4 millions évoqué quelques jours plus tôt par le ministre de la Santé Olivier Véran.

Logistique

Conséquence de cette pénurie, dans plusieurs régions, des centres de vaccination ont dû reporter des rendez-vous déjà fixés pour la première dose, environ 50.000 selon le ministre de la Santé Olivier Véran. 

En France, la seule cible des plus de 75 ans en ville, pour lesquels la vaccination est théoriquement ouverte depuis le 18 janvier, représente 5 millions de personnes. Mais la campagne s'adresse notamment aussi aux résidents des Ehpad et à l'ensemble des professionnels de santé de plus de 50 ans ou à risque de faire des formes de graves du Covid-19, ainsi qu'aux personnes atteintes de certaines pathologies.

Selon un dernier bilan dimanche soir, on comptait 1,486 million de premières injections en France, et 47.137 de secondes injections, alors que 2,6 millions de doses ont été reçues en France et 1,1 million sont attendues cette semaine, toujours selon des données du ministère.

Que faire si la HAS ne valide pas le vaccin d'AstraZeneca pour les personnes âgées ? "Nous adapterons notre stratégie, les publics ne manquent pas", entre les soignants plus jeunes ou d'autres personnes vulnérables, répond-on au ministère de la Santé, où l'on promet de donner des réponses rapidement après l'avis de la HAS.

Le vaccin d'AstraZeneca présente aussi un gros avantage logistique, car il n'a pas besoin d'être conservé à des températures très basses (-70° pour le vaccin Pfizer/BioNTech, -20° pour Moderna) et peut être transporté plus facilement. Du coup, les autorités envisagent que le produit pourra passer par le réseau des pharmacies, comme le vaccin contre la grippe, mais seulement une fois qu'il sera disponible en nombre suffisant. La HAS doit également se prononcer sur ce point.

Les variants s'installent 

Alors que le gouvernement a renoncé en fin de semaine dernière à imposer un nouveau confinement dans l'immédiat, le coronavirus circule toujours activement dans le pays. Selon des chiffres de Santé publique France, on a dénombré plus de 125.000 cas positifs entre lundi et vendredi dernier, soit le même nombre que ces cinq jours une semaine plus tôt.

Mais les variants anglais et sud-africain, plus contagieux, inquiètent toujours. En Ile-de-France, "on était plutôt aux alentours de 6% le 7 janvier (de présence des variants dans la totalité des cas) et on est monté à 15/20% la semaine dernière", s'est alarmé le président de la commission médicale de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP), Rémi Salomon, sur franceinfo. 

"Il va y avoir une accélération de l'épidémie si on ne fait significativement rien de plus", a-t-il ajouté, alors que tout le pays est soumis à un couvre-feu à 18h depuis plus de quinze jours.

Les marges sont toujours réduites à l'hôpital, avec 27.874 patients Covid-19 dans tout le pays (3.000 de plus qu'au 10 janvier), chiffre qui se rapproche des pics deux précédentes vagues (32.000 et 33.000). La situation est moins critique pour les réanimations, avec un peu plus de 3.200 patients (4.900 à l'automne, 7.000 au printemps).

Le rythme des décès quotidiens reste lui aussi élevé, avec 456 morts de patients Covid-19 à l'hôpital lundi, soit plus de 76.500 personnes décédées (à l'hôpital et en Ehpad) depuis le début de l'épidémie.

le Mardi 2 Février 2021 à 04:54 | Lu 181 fois