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Covid-19: 2021 a démarré en France avec la crainte d'une nouvelle flambée


Paris, France | AFP | vendredi 01/01/2021 - Comme un air de déjà-vu: l'année 2021 a commencé comme 2020 a terminé, sous la menace d'une nouvelle flambée de l'épidémie de Covid-19 que les autorités tentent d'empêcher avec un couvre-feu renforcé ce week-end dans 15 départements.

Lors de ses voeux aux Français jeudi, le président Emmanuel Macron s'est voulu rassurant en exprimant son "espoir" pour 2021 avec le vaccin, tout en avertissant que "les premiers mois de l’année seront difficiles", avec une épidémie qui pèsera "au moins jusqu’au printemps".

Abordant la délicate campagne de vaccination qui démarre au compte-gouttes, il a promis qu'il ne laisserait pas une "lenteur injustifiée s'installer", au moment où le gouvernement cherche un compromis entre les rétifs à une vaccination trop rapide et ceux qui accusent la France d'aller trop lentement par rapport à ses voisins.

Plus de 78.000 personnes ont été vaccinées contre le Covid-19 en Allemagne, plus de 8.300 en Italie mais seulement 332 dans l'Hexagone (selon le site indépendant covidtracker, qui compile les chiffres des autorités sanitaires), pays où la défiance envers les vaccins est forte.

"Vacciner le plus vite possible"

Dans une déclaration surprise peu avant les voeux présidentiels, le ministre de la Santé Olivier Véran avait annoncé une accélération, en ouvrant dès lundi la vaccination aux soignants de plus de 50 ans, qui initialement ne devaient être vaccinés que dans un second temps. Il avait auparavant promis que "d'ici à la fin du mois de janvier nous aurons rattrapé le décalage" avec les autres pays.

"C'est une très bonne nouvelle, il faut vacciner le plus vite possible (...) il ne faut pas se focaliser sur les gens qui refusent la vaccination", a réagi l'épidémiologiste Catherine Hill vendredi matin sur LCI. 

La visite pré-vaccinale, prévue dans la campagne pour déceler d'éventuelles contre-indications, allergies ou infections, et recueillir le consentement de la personne, "je ne vois vraiment pas à quoi ça sert; il suffit de poser les bonnes questions (à ceux qui viennent se faire vacciner)", a ajouté l'épidémiologiste.

Le chef du service de réanimation de l'hôpital Raymond Poincaré à Garches (Hauts-de-Seine), le professeur Djillali Annane, est allé plus loin, en affirmant sur Radio France que tous les Français "volontaires" pour se faire vacciner "doivent pouvoir y accéder sans attendre trois, voire quatre mois".

Il s'est inquiété du fait que "tous les ingrédients (soient) réunis" pour que les "prochaines semaines ressemblent à mars" 2020, ce qui "serait vraiment catastrophique".

L'Est du pays plus touché

La course à la vaccination prend toute son acuité face à l'apparition de variants du virus qui semblent plus contagieux, repérés en Grande-Bretagne et en Afrique du Sud et qui tous deux ont été repérés en France.

Le Conseil scientifique avait dit mardi craindre un probable rebond "incontrôlé" dans les prochaines semaines, notamment à l'occasion des fêtes. 

La nuit du Nouvel an a d'ailleurs été marquée par quelques incidents et des fêtes clandestines, en particulier une immense rave-party au sud de Rennes qui s'est poursuivie vendredi. Sur toute la France, 662 interpellations ont été faites et 6.650 verbalisations pour non respect du couvre-feu, selon le ministre de l'Intérieur.

Le nombre de contaminations se situait vendredi à nouveau aux alentours de 20.000 en 24 heures, selon Santé Publique France, qui fait état de 133 nouveaux décès, portant le total à près de 64.800.

Face au risque d'une nouvelle flambée épidémique, le gouvernement a annoncé vendredi qu'il avançait le couvre-feu à 18H00 à partir de samedi dans les 15 départements les plus touchés (contre 20 auparavant pressentis).

Les Hautes-Alpes, les Alpes-Maritimes, les Ardennes, le Doubs, le Jura, la Marne, la Haute-Marne, la Meurthe-et-Moselle, la Meuse, la Haute-Saône, les Vosges, le Territoire de Belfort, la Moselle, la Nièvre et la Saône-et-Loire, sont concernés, soit une grande partie  Est de la France, a annoncé le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal vendredi sur TF1.

"Si la situation était amenée à se dégrader davantage dans certains territoires, on prendra les décisions qui s'imposent", a-t-il ajouté, en réponse notamment à une question sur la possibilité de reconfinements.

Mi-novembre, Santé publique France avait estimé que les couvre-feux imposés localement un mois auparavant avaient permis de ralentir l'épidémie, avant même le confinement du 30 octobre.

M. Attal a par ailleurs confirmé que les lieux culturels ne pourront pas rouvrir le 7  janvier, date prévue pour le prochain point sur les conditions sanitaires.

le Dimanche 3 Janvier 2021 à 10:43 | Lu 136 fois