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Course contre la montre pour retrouver le petit Emile dans les Alpes-de-Haute-Provence


Crédit Handout / @GendarmerieNationale_Twitter / AFP
Crédit Handout / @GendarmerieNationale_Twitter / AFP
Le Vernet, France | AFP | lundi 10/07/2023 - Près de 48 heures après la disparition d'Emile, la course contre la montre se poursuivait lundi pour tenter de retrouver le garçonnet de deux ans et demi disparu après avoir échappé à la vigilance de ses grands-parents au Vernet, un village isolé des Alpes-de-Haute-Provence.

Le préfet du département Marc Chappuis devait tenir un point presse à 18 heures, en présence du procureur de la république de Dignes-les-Bains, Remy Avon, a indiqué la préfecture.

"Il n'y a pas de nouveaux éléments, l'enquête se poursuit", avait affirmé le magistrat lundi matin à l'AFP.

Après une première journée de battues dimanche, "les recherches ont repris (lundi à 06H00), elles ont été intensifiées et le périmètre a été étendu", a indiqué François Balique, le maire du Vernet, à l'AFP.

Les recherches se concentrent toujours autour du hameau du Haut-Vernet et ses 25 habitants à l'année, situé à plus d'un kilomètre du village du Vernet lui-même: une soixantaine de gendarmes, dont des renforts spécialistes du secours en haute montagne, un hélicoptère et un chien Saint-Hubert, à l'odorat très développé, sont notamment mobilisés.

Des pompiers, dont certains spécialistes en recherche cynophile, et environ 200 volontaires sillonnent les zones montagneuses, escarpées, parsemées de petits cours d'eau, pour retrouver l'enfant, qui, s'il s'est perdu, aurait déjà passé deux nuits et une journée seul, sans boire ni manger, dans des conditions de chaleur difficile, le département étant passé en vigilance canicule.

Ces premières recherches sont "cruciales pour pouvoir optimiser nos chances" de le retrouver, avait indiqué dimanche le préfet Marc Chappuis, en référence au cap déterminant des 48 heures de disparition.

Roxanne, 19 ans, qui préfère ne pas donner son nom de famille, fait une pause à l'ombre avec deux autres jeunes. Ils se présentent comme "des amis de la famille" et sont arrivés tôt ce lundi matin, depuis la Bouilladisse, la commune des Bouches-du-Rhône d'où sont originaires les parents d'Emile. "On a participé ce matin à une grande battue, d'une cinquantaine de personnes. On était espacé de deux mètres. Nous étions dans des champs, puis dans des zones boisées. On cherchait le moindre indice, un vêtement ou une chaussure qu'il aurait pu perdre", mais en vain, explique-t-elle.

"Toutes les hypothèses"

Le petit garçon, qui venait d'arriver pour les vacances chez ses grands-parents maternels, au Haut-Vernet, a disparu vers 18h00 samedi. 

Selon de premiers éléments de l'enquête, il a quitté "le lieu de résidence de ses grands-parents" et a été vu "dans une rue descendante par deux personnes. C'est là que nous perdons ensuite sa trace", avait indiqué dimanche le procureur lors d'une conférence de presse sur place.

L'enquête, ouverte dimanche pour recherche des causes de la disparition, a été confiée à la section de recherches de la gendarmerie de Marseille, appuyée par la brigade de recherches de la gendarmerie de Digne-les-Bains. 

Un appel à témoins a également été lancé avec la photo de l'enfant, un blondinet aux yeux marrons, haut de 90 cm, portant un haut jaune, un short blanc et des chaussures de randonnée.

La loi prévoit qu'une enquête de ce type dure huit jours maximum. A l'issue de ce délai, les investigations peuvent se poursuivre mais sous la forme d'une enquête préliminaire.

"Nous travaillons sur toutes les hypothèses, nous faisons toutes les vérifications", a souligné le procureur.

Certaines disparitions d'enfants ont mis des années à trouver un épilogue, comme celle de Lucas Tronche, un adolescent de 15 ans disparu en 2015 dans le Gard et dont des ossements n'ont été retrouvés qu'en 2021 le long de la paroi d'une falaise, six ans après, non loin de la maison familiale. La justice n'a jamais pu expliquer les raisons de sa mort.

Le village du Vernet, 125 habitants, est situé à 1.200 mètres d'altitude, dans le massif des Trois Evêchés, là où un Airbus A320 de la Germanwings s'était écrasé en 2015.

L'accident, volontairement provoqué par le copilote de l'appareil, avait entraîné la mort des cinq autres membres d’équipage et des 144 passagers originaires de 19 pays, en majorité des Allemands et des Espagnols.

Une stèle en hommage aux victimes a justement été érigée au Vernet.

le Lundi 10 Juillet 2023 à 06:59 | Lu 319 fois