-PARIS, 17 avr 2012 (AFP) - Les petites radios comme Oüi FM et FG DJ Radio ont accusé mardi les grands groupes (RTL, Europe 1, NRJ) de freiner l'arrivée de la radio numérique terrestre (RNT) par peur de la concurrence, comme celle qui mine les chaînes historiques de télévision depuis l'arrivée de la TNT.
La RNT, déjà présente en Allemagne, Suisse et Grande-Bretagne, offre plusieurs avantages: meilleure couverture sur le territoire, amélioration du son, possibilité d'avoir des données associées (titre de l'auteur du morceau, sa photo, information météo, jeux...) et de réécouter une émission. Une partie des postes de radios commercialisés actuellement offrent une double diffusion en RNT et FM.
Véritable serpent de mer, le lancement de la RNT est inscrit dans la loi de 2007 sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle. Mais aucune date n'y est fixée. Son arrivée a été annoncée à plusieurs reprises.
"On ne peut pas tout le temps labourer un champ sans jamais semer!", a déploré mardi Philippe Gault, président du syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (Sirti), lors d'un point de presse.
"Cela fait 15 ans qu'on parle de RNT. Tout n'est pas parfait, mais pour autant, il faut commencer",a-t-il ajouté.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé en mars que la RNT serait pour 2012. Des autorisations seront délivrées pour les stations présélectionnées en 2008 à Nice, Marseille et Paris. Puis un appel à candidatures est prévu pour 20 grandes agglomérations, également cette année.
Selon le Sirti, qui regroupe 140 radios (Oüi FM, Fréquence Plus, Africa Numéro 1, Chante France, TSF Jazz ou Radio Latina), le principal obstacle au développement de la RNT en France sont les grandes radios privées (RTL, NRJ, Europe 1, RMC...). Ces dernières mettent en avant un coût de diffusion trop élevé.
"digue de protection"
Les grands groupes "veulent faire une digue de protection face à de nouveaux entrants", a jugé Antoine Baduel, président de FG DJ Radio.
Les coûts de diffusion en numérique en norme T-DMB sont 20% moins élevés que ceux de la FM, a-t-il assuré. A Marseille et Nice, la diffusion coûtera 1.500 euros par mois et 3.000 à Paris.
"C'est un slogan que de dire que la diffusion coûte de l'argent. Les grandes ondes sont très, très chères. En fait, ils ne veulent pas être dans une concurrence réelle", a accusé Jean-Eric Valli, président de Sud Radio Groupe.
"Sur la bande FM, ces grands groupes ont 60% des fréquences et partout en France, ils ont les plus fortes couvertures. Ils veulent garder cet avantage concurrentiel", a-t-il assuré.
Les mêmes craintes étaient apparues au sein des grands groupes avant le lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) en 2005. Depuis, des chaînes historiques comme TF1 ou France 2 ont vu leur part d'audience fondre, au profit des nouveaux arrivants.
Mais contrairement à la TNT, une extinction de la bande FM n'est pas programmée dans la foulée du lancement de la RNT. Une double diffusion assez longue (10 ans) est ainsi prévue, afin de donner le temps aux auditeurs de s'équiper et aux opérateurs de basculer dans le numérique.
L'association Bureau de la radio, regroupant les principales radios privées (RTL, Europe 1, RMC...), a estimé la semaine dernière que les conditions n'étaient par réunies pour un lancement réussi, évoquant en particulier "un débat sur les normes pas tranché". "Partout en Europe, où la RNT est pourtant subventionnée par les pouvoirs publics ou par les constructeurs, la RNT accumule les échecs", affirme l'association.
"Est-ce qu'on peut lancer la RNT en France sans les groupes qui ont peu d'appétit pour la RNT? La réponse est oui", juge pour sa part M. Gault.
bow/jca/nal
La RNT, déjà présente en Allemagne, Suisse et Grande-Bretagne, offre plusieurs avantages: meilleure couverture sur le territoire, amélioration du son, possibilité d'avoir des données associées (titre de l'auteur du morceau, sa photo, information météo, jeux...) et de réécouter une émission. Une partie des postes de radios commercialisés actuellement offrent une double diffusion en RNT et FM.
Véritable serpent de mer, le lancement de la RNT est inscrit dans la loi de 2007 sur la modernisation de la diffusion audiovisuelle. Mais aucune date n'y est fixée. Son arrivée a été annoncée à plusieurs reprises.
"On ne peut pas tout le temps labourer un champ sans jamais semer!", a déploré mardi Philippe Gault, président du syndicat interprofessionnel des radios et télévisions indépendantes (Sirti), lors d'un point de presse.
"Cela fait 15 ans qu'on parle de RNT. Tout n'est pas parfait, mais pour autant, il faut commencer",a-t-il ajouté.
Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) a annoncé en mars que la RNT serait pour 2012. Des autorisations seront délivrées pour les stations présélectionnées en 2008 à Nice, Marseille et Paris. Puis un appel à candidatures est prévu pour 20 grandes agglomérations, également cette année.
Selon le Sirti, qui regroupe 140 radios (Oüi FM, Fréquence Plus, Africa Numéro 1, Chante France, TSF Jazz ou Radio Latina), le principal obstacle au développement de la RNT en France sont les grandes radios privées (RTL, NRJ, Europe 1, RMC...). Ces dernières mettent en avant un coût de diffusion trop élevé.
"digue de protection"
Les grands groupes "veulent faire une digue de protection face à de nouveaux entrants", a jugé Antoine Baduel, président de FG DJ Radio.
Les coûts de diffusion en numérique en norme T-DMB sont 20% moins élevés que ceux de la FM, a-t-il assuré. A Marseille et Nice, la diffusion coûtera 1.500 euros par mois et 3.000 à Paris.
"C'est un slogan que de dire que la diffusion coûte de l'argent. Les grandes ondes sont très, très chères. En fait, ils ne veulent pas être dans une concurrence réelle", a accusé Jean-Eric Valli, président de Sud Radio Groupe.
"Sur la bande FM, ces grands groupes ont 60% des fréquences et partout en France, ils ont les plus fortes couvertures. Ils veulent garder cet avantage concurrentiel", a-t-il assuré.
Les mêmes craintes étaient apparues au sein des grands groupes avant le lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) en 2005. Depuis, des chaînes historiques comme TF1 ou France 2 ont vu leur part d'audience fondre, au profit des nouveaux arrivants.
Mais contrairement à la TNT, une extinction de la bande FM n'est pas programmée dans la foulée du lancement de la RNT. Une double diffusion assez longue (10 ans) est ainsi prévue, afin de donner le temps aux auditeurs de s'équiper et aux opérateurs de basculer dans le numérique.
L'association Bureau de la radio, regroupant les principales radios privées (RTL, Europe 1, RMC...), a estimé la semaine dernière que les conditions n'étaient par réunies pour un lancement réussi, évoquant en particulier "un débat sur les normes pas tranché". "Partout en Europe, où la RNT est pourtant subventionnée par les pouvoirs publics ou par les constructeurs, la RNT accumule les échecs", affirme l'association.
"Est-ce qu'on peut lancer la RNT en France sans les groupes qui ont peu d'appétit pour la RNT? La réponse est oui", juge pour sa part M. Gault.
bow/jca/nal