MONTPELLIER, 27 juillet 2011 (AFP) - Les requins qui vivent au large des côtes françaises de la Méditerranée sont surtout de jeunes spécimens, un phénomène qui intrigue les spécialistes qui ont lancé plusieurs études pour tenter d'en comprendre les raisons, à l'image de l'association montpelliéraine Ailerons.
Le constat est fait depuis quelques années par l'ensemble de la communauté scientifique. Mais aussi par les pêcheurs au gros de la Méditerranée. Lorsqu'un requin est capturé à des fins scientifiques - et relâché - il est loin d'avoir atteint sa taille adulte.
D'où la thèse qui s'est imposée: "Les abords des côtes françaises servent de nursery aux squales", explique Nicolas Ziani, président-fondateur de l'Association Ichtyologique pour l'Etude, la Recherche, l'Observation dans la Nature des Sélaciens (Ailerons), spécialisée sur la Méditerranée.
Pourquoi? il n'y a pas de certitudes, seulement des convictions: la nourriture, la qualité et température de l'eau, la présence de grandes profondeurs... Bref, "un écosystème favorable au développement des requins qui vivent toujours à 10 km au large", affirme M. Ziani.
Les études actuelles sur les sélaciens pourraient apporter des éléments complémentaires importants dans la compréhension de leur mode de vie. Il s'agit pour Ailerons, en collaboration avec les fédérations des pêcheurs en gros (FNPPSF), de marquer et prélever à des fins d'analyses ADN.
"L'intérêt est de les suivre et d'obtenir aussi des informations sur leurs liens de parentés et sur leurs origines", commente M. Ziani, soulignant que "la Méditerranée accueille 51 espèces de requins, "un maillon essentiel de la chaîne alimentaire aquatique", sur les quelque 400 à 450 qui existent".
Balises satellites
L'an passé, quatre sélaciens ont ainsi été pêchés, marqués puis relâchés. Depuis le début de l'année, un autre a subi un marquage similaire. Et d'ici la fin de l'été, deux campagnes sont prévues à partir de Carnon (Hérault) et surtout à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales).
A proximité de la frontière espagnole, il y aura un objectif supplémentaire: placer des balises satellites sur les requins capturés. La cible privilégiée sera le requin bleu, une espèce plus fréquente à cet endroit, un réseau de canyons de 1.000 à 2.000 m de profondeur.
Ce balisage, que l'Italie a déjà pratiqué, est en revanche une première dans les eaux françaises. Il permettra de géolocaliser les squales lorsqu'ils reviennent à la surface, sur une durée de 9 mois. "Nous voulons suivre leur migration, savoir quand ils arrivent et quand ils repartent", précise M. Ziani.
L'idée est aussi de proposer une autre image de ce "monstre" déjà présent dans les mers il y a 400 millions d'années. D'autant que les attaques sur l'homme sont rarissimes. Dans les eaux méditerranéennes françaises, la dernière en date remonte à 1998.
Même jeunes, "en Méditerranée, il y a des requins potentiellement dangereux, concède M. Ziani. On a observé trois-cent-quatre-vingt-neuf grands requins blancs. Il y a eu aussi quatre observations de requin tigre, l'un des très dangereux". "Mais c'est depuis... le moyen-âge et au large", tempère-t-il.
rz/tm/vl/df
Le constat est fait depuis quelques années par l'ensemble de la communauté scientifique. Mais aussi par les pêcheurs au gros de la Méditerranée. Lorsqu'un requin est capturé à des fins scientifiques - et relâché - il est loin d'avoir atteint sa taille adulte.
D'où la thèse qui s'est imposée: "Les abords des côtes françaises servent de nursery aux squales", explique Nicolas Ziani, président-fondateur de l'Association Ichtyologique pour l'Etude, la Recherche, l'Observation dans la Nature des Sélaciens (Ailerons), spécialisée sur la Méditerranée.
Pourquoi? il n'y a pas de certitudes, seulement des convictions: la nourriture, la qualité et température de l'eau, la présence de grandes profondeurs... Bref, "un écosystème favorable au développement des requins qui vivent toujours à 10 km au large", affirme M. Ziani.
Les études actuelles sur les sélaciens pourraient apporter des éléments complémentaires importants dans la compréhension de leur mode de vie. Il s'agit pour Ailerons, en collaboration avec les fédérations des pêcheurs en gros (FNPPSF), de marquer et prélever à des fins d'analyses ADN.
"L'intérêt est de les suivre et d'obtenir aussi des informations sur leurs liens de parentés et sur leurs origines", commente M. Ziani, soulignant que "la Méditerranée accueille 51 espèces de requins, "un maillon essentiel de la chaîne alimentaire aquatique", sur les quelque 400 à 450 qui existent".
Balises satellites
L'an passé, quatre sélaciens ont ainsi été pêchés, marqués puis relâchés. Depuis le début de l'année, un autre a subi un marquage similaire. Et d'ici la fin de l'été, deux campagnes sont prévues à partir de Carnon (Hérault) et surtout à Saint-Cyprien (Pyrénées-Orientales).
A proximité de la frontière espagnole, il y aura un objectif supplémentaire: placer des balises satellites sur les requins capturés. La cible privilégiée sera le requin bleu, une espèce plus fréquente à cet endroit, un réseau de canyons de 1.000 à 2.000 m de profondeur.
Ce balisage, que l'Italie a déjà pratiqué, est en revanche une première dans les eaux françaises. Il permettra de géolocaliser les squales lorsqu'ils reviennent à la surface, sur une durée de 9 mois. "Nous voulons suivre leur migration, savoir quand ils arrivent et quand ils repartent", précise M. Ziani.
L'idée est aussi de proposer une autre image de ce "monstre" déjà présent dans les mers il y a 400 millions d'années. D'autant que les attaques sur l'homme sont rarissimes. Dans les eaux méditerranéennes françaises, la dernière en date remonte à 1998.
Même jeunes, "en Méditerranée, il y a des requins potentiellement dangereux, concède M. Ziani. On a observé trois-cent-quatre-vingt-neuf grands requins blancs. Il y a eu aussi quatre observations de requin tigre, l'un des très dangereux". "Mais c'est depuis... le moyen-âge et au large", tempère-t-il.
rz/tm/vl/df