Ajaccio, France | AFP | mardi 15/03/2022 - "Nous sommes prêts à aller jusqu'à l'autonomie" pour la Corse, a affirmé mardi soir le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin au quotidien Corse-Matin, à la veille de son arrivée dans une île en proie à la violence depuis l'agression en prison d'Yvan Colonna.
Mais le préalable à toute discussion autour du futur statut institutionnel de l'île de Beauté est le retour au calme, a insisté le ministre, qui sera en Corse mercredi et jeudi: "Il ne peut pas y avoir de dialogue sincère en démocratie sous la pression des bombes agricoles et la présence, ou l'omniprésence, des forces de l'ordre", a-t-il déclaré, selon quelques extraits d'un entretien avec le journal publié par celui-ci sur son site internet.
"Nous sommes prêt à aller jusqu'à l'autonomie. Après, la question est de savoir ce qu'est cette autonomie. Il faut qu'on en discute", a précisé le locataire de la place Beauvau dans une interview qui sera publiée en intégralité mercredi dans la version papier du journal corse.
Cette question institutionnelle "sera logiquement engagée pendant le second mandat" du président Macron, s'il devait être réélu, a-t-il précisé.
Dans cet entretien, Gérald Darmanin reconnaît également une part de "responsabilité" de l'Etat dans l'agression d'Yvan Colonna le 2 mars à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône): "Il y a une responsabilité de l'Etat en tant que protecteur des personnes qui sont sous sa responsabilité, en l'occurrence des prisonniers", dit-il, en s'engageant à faire "la vérité sur ce qui est arrivé" au militant indépendantiste dans la prison où il purgeait une peine à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio..
Mardi, avec des rassemblements devant les préfectures, les nationalistes corses ont maintenu la pression sur le gouvernement, dans un contexte toujours explosif illustré par une polémique sur une supposée partialité des pompiers.
Mas la soirée est restée relativement calme, avec quelque 300 personnes réunies à Ajaccio et environ 200 à Bastia, où les manifestants ont incendié un tas de palettes en bois devant la préfecture.
"Extrême gravité"
Plus tôt dans la journée, c'est le secrétaire général du syndicat des commissaires de police (SNCP UNSA), David Le Bars, qui avait mis le feu aux poudres, sur Cnews, en accusant des pompiers corses de ne pas être intervenus dimanche pour soutenir des policiers blessés, et ce pour des raisons idéologiques.
Lors de cette manifestation à Bastia en soutien d'Yvan Colonna, qui avait réuni des milliers de personnes --7.000 selon les autorités, 15.000 selon les organisateurs--, les échauffourées avaient rapidement viré à l'émeute. Au point de faire 102 blessés, dont 77 membres de forces de l'ordre, selon le dernier bilan mardi à l'AFP du procureur de Bastia Arnaud Viornery.
"Quand vous avez des gens au sol, que vous faites un appel d'urgence à plusieurs véhicules de secours, qu'il n'y en a qu'un seul qui arrive, au bout d'une demi-heure une heure, et que vous êtes obligés d'emmener les gens dans des coffres de voiture, c'est un refus d'assistance", a dénoncé le syndicaliste. "Secourir un policier ou un gendarme, ce n'est pas pactiser avec l'Etat français. (...) Le reste, la politique, cela doit passer après", a-t-il insisté.
Dénonçant des propos "d'une extrême gravité", le président du Conseil d'administration des services d'incendie et de secours de Haute-Corse, Hyacinthe Vanni, a indiqué qu'il se réservait le droit de porter plainte en diffamation.
Le syndicat des travailleurs corses (STC) des pompiers de Corse-du-Sud, proche de la mouvance nationaliste, a lui apporté dans un communiqué "son soutien total" à "la société corse et (à) sa jeunesse qui se mobilisent pour dénoncer le mépris du gouvernement à l'encontre du peuple corse".
Après deux semaines de grande tension et de violence, la visite du ministre de l'Intérieur est très attendu par des responsables nationalistes qui attendent enfin une "véritable solution politique" pour la Corse.
Yvan Colonna se trouvait toujours dans le coma mardi, dans un état "gravissime", selon son avocat Patrice Spinosi. Ses conseils avaient annoncé lundi leur décision de demander une suspension de peine pour le berger corse, toujours entre la vie et la mort.
Mais le préalable à toute discussion autour du futur statut institutionnel de l'île de Beauté est le retour au calme, a insisté le ministre, qui sera en Corse mercredi et jeudi: "Il ne peut pas y avoir de dialogue sincère en démocratie sous la pression des bombes agricoles et la présence, ou l'omniprésence, des forces de l'ordre", a-t-il déclaré, selon quelques extraits d'un entretien avec le journal publié par celui-ci sur son site internet.
"Nous sommes prêt à aller jusqu'à l'autonomie. Après, la question est de savoir ce qu'est cette autonomie. Il faut qu'on en discute", a précisé le locataire de la place Beauvau dans une interview qui sera publiée en intégralité mercredi dans la version papier du journal corse.
Cette question institutionnelle "sera logiquement engagée pendant le second mandat" du président Macron, s'il devait être réélu, a-t-il précisé.
Dans cet entretien, Gérald Darmanin reconnaît également une part de "responsabilité" de l'Etat dans l'agression d'Yvan Colonna le 2 mars à la maison centrale d'Arles (Bouches-du-Rhône): "Il y a une responsabilité de l'Etat en tant que protecteur des personnes qui sont sous sa responsabilité, en l'occurrence des prisonniers", dit-il, en s'engageant à faire "la vérité sur ce qui est arrivé" au militant indépendantiste dans la prison où il purgeait une peine à perpétuité pour sa participation à l'assassinat du préfet Erignac en 1998 à Ajaccio..
Mardi, avec des rassemblements devant les préfectures, les nationalistes corses ont maintenu la pression sur le gouvernement, dans un contexte toujours explosif illustré par une polémique sur une supposée partialité des pompiers.
Mas la soirée est restée relativement calme, avec quelque 300 personnes réunies à Ajaccio et environ 200 à Bastia, où les manifestants ont incendié un tas de palettes en bois devant la préfecture.
"Extrême gravité"
Plus tôt dans la journée, c'est le secrétaire général du syndicat des commissaires de police (SNCP UNSA), David Le Bars, qui avait mis le feu aux poudres, sur Cnews, en accusant des pompiers corses de ne pas être intervenus dimanche pour soutenir des policiers blessés, et ce pour des raisons idéologiques.
Lors de cette manifestation à Bastia en soutien d'Yvan Colonna, qui avait réuni des milliers de personnes --7.000 selon les autorités, 15.000 selon les organisateurs--, les échauffourées avaient rapidement viré à l'émeute. Au point de faire 102 blessés, dont 77 membres de forces de l'ordre, selon le dernier bilan mardi à l'AFP du procureur de Bastia Arnaud Viornery.
"Quand vous avez des gens au sol, que vous faites un appel d'urgence à plusieurs véhicules de secours, qu'il n'y en a qu'un seul qui arrive, au bout d'une demi-heure une heure, et que vous êtes obligés d'emmener les gens dans des coffres de voiture, c'est un refus d'assistance", a dénoncé le syndicaliste. "Secourir un policier ou un gendarme, ce n'est pas pactiser avec l'Etat français. (...) Le reste, la politique, cela doit passer après", a-t-il insisté.
Dénonçant des propos "d'une extrême gravité", le président du Conseil d'administration des services d'incendie et de secours de Haute-Corse, Hyacinthe Vanni, a indiqué qu'il se réservait le droit de porter plainte en diffamation.
Le syndicat des travailleurs corses (STC) des pompiers de Corse-du-Sud, proche de la mouvance nationaliste, a lui apporté dans un communiqué "son soutien total" à "la société corse et (à) sa jeunesse qui se mobilisent pour dénoncer le mépris du gouvernement à l'encontre du peuple corse".
Après deux semaines de grande tension et de violence, la visite du ministre de l'Intérieur est très attendu par des responsables nationalistes qui attendent enfin une "véritable solution politique" pour la Corse.
Yvan Colonna se trouvait toujours dans le coma mardi, dans un état "gravissime", selon son avocat Patrice Spinosi. Ses conseils avaient annoncé lundi leur décision de demander une suspension de peine pour le berger corse, toujours entre la vie et la mort.