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Corps électoral en Nouvelle-Calédonie: Darmanin invite à un accord rapide


Nicolas Petit / AFP
Nicolas Petit / AFP
Nouméa, France | AFP | vendredi 03/03/2023 - Gérald Darmanin, en visite vendredi en Nouvelle-Calédonie, a vivement souhaité qu'"un accord politique" y soit trouvé sur le sujet sensible du corps électoral, gelé depuis 1998. 

Actuellement, seuls les natifs et les électeurs pouvant prouver 10 ans de résidence à la date de 1998 - quand l'Accord politique de Nouméa a été signé - peuvent voter aux élections provinciales.

Le ministre de l’Intérieur et des Outre-mers, qui débutait une visite de trois jours destinée à lancer les négociations sur le futur statut du territoire, a écarté à Nouméa l'idée d'un report des élections provinciales.

"On va tenir les provinciales en 2024 parce qu'on tient les élections à l'heure", a-t-il assuré à la presse. 

"Notre souhait ardent est un accord politique sur le corps électoral de ces élections. Mais s’il n’y a pas d'accord, le gouvernement prendra ses responsabilités. On ne peut pas fonctionner avec un corps électoral resté bloqué en 1998", a-t-il insisté.

La question du corps électoral est extrêmement sensible en Nouvelle-Calédonie. Les indépendantistes sont farouchement opposés à son ouverture, tandis que les loyalistes la réclament. 

La première journée du déplacement du ministre a été consacrée à une série de rencontres avec les indépendantistes qui ont décidé, lors du dernier congrès du Front de libération nationale kanak et socialiste (FLNKS) fin février, d’accepter le principe de discussions bilatérales avec l’Etat. 

La Nouvelle-Calédonie doit se doter d'un nouveau statut, alors que le cycle de trois référendums prévus par l'Accord de Nouméa de 1998, s’est achevé en 2021. Les trois référendums ont rejeté l'indépendance du territoire du Pacifique Sud mais la légitimité du dernier scrutin - organisé fin 2021 en pleine pandémie de Covid et boycotté par les indépendantistes - est vivement contestée par le FLNKS. 

Si l’Etat a accepté le principe de discussions bilatérales, c’est dans l’objectif de réunir ensuite l’ensemble des partenaires, en mai-juin, pour aboutir à un consensus d’ici à septembre. "On tourne la page des trois référendums pour aller vers quelque chose de nouveau. C'est aux Calédoniens de dire ce qu'ils souhaitent mais il faut qu'on soit prêts pour septembre si on veut une réforme constitutionnelle début 2024", a dit à la presse M. Darmanin.

La réforme constitutionnelle pourra porter soit sur un nouveau statut, soit, si les discussions ne sont pas suffisamment abouties, uniquement sur la question du corps électoral.

le Vendredi 3 Mars 2023 à 04:59 | Lu 589 fois