Rio de Janeiro, Brésil | AFP | mercredi 20/05/2020 - Le ministère de la Santé du Brésil a recommandé mercredi l'usage de chloroquine et de l'hydroxychloroquine pour les patients légèrement atteints par le Covid-19, après des semaines de pressions du président Jair Bolsonaro en vue de l'imposer en tant que remède miracle.
Cette recommandation a été faite dans un document du ministère au lendemain d'un nombre quotidien record de morts, plus de mille, causées par le virus.
Auparavant, l'usage de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine dans les services de santé publics brésiliens était réservé aux cas graves.
La forte pression exercée par le président Bolsonaro, convaincu des effets - à ce jour non scientifiquement prouvés - de la chloroquine pour lutter contre la pandémie, a motivé vendredi dernier la démission de Nelson Teich, le deuxième ministre de la Santé à quitter son poste en un moins d'un mois.
Son successeur n'a pas encore été choisi et le titulaire par intérim de ces fonctions Eduardo Pazuello, un général d'active, devrait "rester longtemps" à son poste, a révélé le chef de l'Etat mercredi.
Le général Pazuello a d'ores et déjà nommé neuf militaires à des postes-clés ces derniers jours au sein de ce ministère crucial en temps de pandémie.
Le Brésil a enregistré mardi une nette accélération des cas confirmés et des décès (+ 1.179 morts en 24 heures) et déplore déjà 17.971 morts. Le pic n'est attendu qu'en juin dans ce pays qui recense plus de la moitié des cas confirmés en Amérique latine et Caraïbes.
Mais le président Bolsonaro ne cesse de relativiser l'ampleur de la pandémie et de critiquer les mesures de confinement prises par les gouverneurs de la plupart des 27 Etats. Il veut remettre l'économie en marche.
"Pas d'autre traitement disponible"
Dans ses nouvelles directives, le ministère recommande la prise la chloroquine et d'hydroxychloroquine (HCQ) dès les premiers symptômes.
Le protocole du ministère souligne toutefois qu"'il n'existe pas de garantie de résultat positif" et que la chloroquine, un antipaludéen, peut provoquer des effets secondaires "graves" pouvant aller jusqu'à "des défaillances sérieuses de certains organes" et "jusqu'à la mort".
"Comme il n'y a pas d'études complètes prouvant les bienfaits de ces molécules pour le traitement du Covid-19, (...) la décision de les prescrire revient au médecin, avec l'accord du patient", explique le document.
Le ministère précise que les services de santé publique "ont déjà amplement utilisé la chloroquine et l'hydroxychloroquine pour le traitement d'autres maladies infectieuses", tout en ajoutant qu'il "n'existe pas, pour le moment, d'autres traitements efficaces disponibles".
Médicament "de droite"
La plupart des grands pays touchés, comme les Etats-Unis et la France, n'ont autorisé l'hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine utilisé notamment pour traiter le lupus et la polyarthrite rhumatoïde, que dans le cadre d'essais cliniques ou à l'hôpital pour les cas graves, après décision collégiale des médecins.
Au Sénégal, les autorités sanitaires ont donné leur feu vert à sa prescription en milieu hospitalier.
Mardi soir, Jair Bolsonaro a rappelé, dans une interview diffusée sur internet, que le président américain Donald Trump avait lui-même annoncé lundi prendre chaque jour un comprimé d'hydroxychloroquine, à titre préventif.
Le jour où le Brésil a franchi pour la première fois le cap des 1.000 morts en 24 heures, il s'est même permis une plaisanterie, affirmant que "les gens de droite prennent de la chloroquine, ceux de gauche de la Tubaina", une boisson gazeuse bon marché.
Le chef de l'Etat a également révélé qu'il gardait en réserve "une petite boîte" de comprimés de chloroquine au cas où sa mère de 93 ans en aurait besoin.
Fin mars, le président d'extrême droite avait défrayé la chronique en lançant que s'il était contaminé, le coronavirus ne serait qu'une "petite grippe", en raison de son "passé de sportif" à l'armée.
Le Brésil est devenu le troisième pays pour le nombre des cas de Covid-19 derrière les Etats-Unis et la Russie, selon les données du ministère de la Santé.
Mais de nombreux experts considèrent les chiffres ministériels très largement sous-évalués, le Brésil manquant cruellement de tests.
Cette recommandation a été faite dans un document du ministère au lendemain d'un nombre quotidien record de morts, plus de mille, causées par le virus.
Auparavant, l'usage de la chloroquine et de l'hydroxychloroquine dans les services de santé publics brésiliens était réservé aux cas graves.
La forte pression exercée par le président Bolsonaro, convaincu des effets - à ce jour non scientifiquement prouvés - de la chloroquine pour lutter contre la pandémie, a motivé vendredi dernier la démission de Nelson Teich, le deuxième ministre de la Santé à quitter son poste en un moins d'un mois.
Son successeur n'a pas encore été choisi et le titulaire par intérim de ces fonctions Eduardo Pazuello, un général d'active, devrait "rester longtemps" à son poste, a révélé le chef de l'Etat mercredi.
Le général Pazuello a d'ores et déjà nommé neuf militaires à des postes-clés ces derniers jours au sein de ce ministère crucial en temps de pandémie.
Le Brésil a enregistré mardi une nette accélération des cas confirmés et des décès (+ 1.179 morts en 24 heures) et déplore déjà 17.971 morts. Le pic n'est attendu qu'en juin dans ce pays qui recense plus de la moitié des cas confirmés en Amérique latine et Caraïbes.
Mais le président Bolsonaro ne cesse de relativiser l'ampleur de la pandémie et de critiquer les mesures de confinement prises par les gouverneurs de la plupart des 27 Etats. Il veut remettre l'économie en marche.
"Pas d'autre traitement disponible"
Dans ses nouvelles directives, le ministère recommande la prise la chloroquine et d'hydroxychloroquine (HCQ) dès les premiers symptômes.
Le protocole du ministère souligne toutefois qu"'il n'existe pas de garantie de résultat positif" et que la chloroquine, un antipaludéen, peut provoquer des effets secondaires "graves" pouvant aller jusqu'à "des défaillances sérieuses de certains organes" et "jusqu'à la mort".
"Comme il n'y a pas d'études complètes prouvant les bienfaits de ces molécules pour le traitement du Covid-19, (...) la décision de les prescrire revient au médecin, avec l'accord du patient", explique le document.
Le ministère précise que les services de santé publique "ont déjà amplement utilisé la chloroquine et l'hydroxychloroquine pour le traitement d'autres maladies infectieuses", tout en ajoutant qu'il "n'existe pas, pour le moment, d'autres traitements efficaces disponibles".
Médicament "de droite"
La plupart des grands pays touchés, comme les Etats-Unis et la France, n'ont autorisé l'hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine utilisé notamment pour traiter le lupus et la polyarthrite rhumatoïde, que dans le cadre d'essais cliniques ou à l'hôpital pour les cas graves, après décision collégiale des médecins.
Au Sénégal, les autorités sanitaires ont donné leur feu vert à sa prescription en milieu hospitalier.
Mardi soir, Jair Bolsonaro a rappelé, dans une interview diffusée sur internet, que le président américain Donald Trump avait lui-même annoncé lundi prendre chaque jour un comprimé d'hydroxychloroquine, à titre préventif.
Le jour où le Brésil a franchi pour la première fois le cap des 1.000 morts en 24 heures, il s'est même permis une plaisanterie, affirmant que "les gens de droite prennent de la chloroquine, ceux de gauche de la Tubaina", une boisson gazeuse bon marché.
Le chef de l'Etat a également révélé qu'il gardait en réserve "une petite boîte" de comprimés de chloroquine au cas où sa mère de 93 ans en aurait besoin.
Fin mars, le président d'extrême droite avait défrayé la chronique en lançant que s'il était contaminé, le coronavirus ne serait qu'une "petite grippe", en raison de son "passé de sportif" à l'armée.
Le Brésil est devenu le troisième pays pour le nombre des cas de Covid-19 derrière les Etats-Unis et la Russie, selon les données du ministère de la Santé.
Mais de nombreux experts considèrent les chiffres ministériels très largement sous-évalués, le Brésil manquant cruellement de tests.