Si une carotte donne des informations anciennes, un carré d'un mètre sur un mètre est alors tracé. La fouille en profondeur peut alors commencer. (Jennifer G. Kahn)
PAPEETE, le 5 janvier 2015. Jennifer G. Kahn et son équipe passent au peigne fin le sol de Moorea et de Maupiti. L'objectif trouver des traces anciennes des Polynésiens pour en savoir sur leur arrivée, leur installation et les conséquences de leur mode de vie sur l'environnement. Les chercheurs décryptent les traces de charbon et le pollen.
Depuis 1999, Jennifer G. Kahn examine avec attention et minutie le sol polynésien. Ce professeur du département anthropologie de l'Université William et Mary, en Virginie, aux Etats-Unis, a commencé à travailler à Moorea en 1999 avant d'étendre ses recherches à Maupiti.
« Ces îles ont une superficie terrestre différente, un lagon de taille et de type différents et un âge géologique différent », explique la scientifique. « Par exemple, Maupiti est géologiquement la plus ancienne île de l'archipel de la Société tandis que Mo'orea est une des îles les plus jeunes. »
De juin à août 2014, Jennifer G. Kahn a dirigé un projet à Maupiti et Moorea avec trois étudiants américains et sept Tahitiens. Le projet, pour une durée de 5 ans, est financé par la National Science Foundation.
« Un de nos objectifs est d'étudier l'impact de l'installation des Polynésiens sur l'environnement », explique Jennifer G. Kahn. Ses recherches permettront de savoir comment les Polynésiens ont réagi par le passé à des modifications de leur environnement. « Les insulaires ont dû composer avec les glissements de terrain sur les côtes à cause de l'agriculture sur brûlis. Les Tahitiens sont restés éloignés de ces zones instables jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus », explique Jennifer G. Kahn. « Après avoir constaté l'impact de leur pratique, les Polynésiens ont travaillé pour rendre les pratiques agricoles à l'intérieur moins dommageables pour l'environnement en utilisant l'arboriculture et les tarodières. »
L'impact de l'arrivée de l'homme sur environnement a été très rapide. Des espèces d'oiseaux ont disparu moins de 200 ans après l'arrivée des premiers Polynésiens, souligne Jennifer G. Kahn. « Ils ont amené avec eux le chien, le cochon et le rat. Même si pour le rat ce n'était probablement pas volontaire. Il était caché dans la pirogue. Mais le rat, comme le cochon, mange les œufs des oiseaux endémiques et les noix des plantes endémiques. Après leur arrivée, les Polynésiens ont coupé la forêt endémique pour planter des arbres plus productifs qui donnent beaucoup de nourriture. »
Les glissements de terrain n'ont pas eu des conséquences uniquement pour le mode de vie et de culture des Polynésiens. La boue qui est descendue dans le lagon et a provoqué des changements sur les types de coraux et les coquillages. A Moorea, les chercheurs ont constaté que le pahua et le mahua sont devenu plus petits. « Ils étaient trop utilisés par les humains. Cela a eu un impact sur la taille du coquillage », explique Jennifer G. Kahn. Son équipe est actuellement en train d'étudier si l'homme a également eu un impact sur les espèces de poissons.
Depuis 1999, Jennifer G. Kahn examine avec attention et minutie le sol polynésien. Ce professeur du département anthropologie de l'Université William et Mary, en Virginie, aux Etats-Unis, a commencé à travailler à Moorea en 1999 avant d'étendre ses recherches à Maupiti.
« Ces îles ont une superficie terrestre différente, un lagon de taille et de type différents et un âge géologique différent », explique la scientifique. « Par exemple, Maupiti est géologiquement la plus ancienne île de l'archipel de la Société tandis que Mo'orea est une des îles les plus jeunes. »
De juin à août 2014, Jennifer G. Kahn a dirigé un projet à Maupiti et Moorea avec trois étudiants américains et sept Tahitiens. Le projet, pour une durée de 5 ans, est financé par la National Science Foundation.
« Un de nos objectifs est d'étudier l'impact de l'installation des Polynésiens sur l'environnement », explique Jennifer G. Kahn. Ses recherches permettront de savoir comment les Polynésiens ont réagi par le passé à des modifications de leur environnement. « Les insulaires ont dû composer avec les glissements de terrain sur les côtes à cause de l'agriculture sur brûlis. Les Tahitiens sont restés éloignés de ces zones instables jusqu'à ce qu'elle ne bouge plus », explique Jennifer G. Kahn. « Après avoir constaté l'impact de leur pratique, les Polynésiens ont travaillé pour rendre les pratiques agricoles à l'intérieur moins dommageables pour l'environnement en utilisant l'arboriculture et les tarodières. »
L'impact de l'arrivée de l'homme sur environnement a été très rapide. Des espèces d'oiseaux ont disparu moins de 200 ans après l'arrivée des premiers Polynésiens, souligne Jennifer G. Kahn. « Ils ont amené avec eux le chien, le cochon et le rat. Même si pour le rat ce n'était probablement pas volontaire. Il était caché dans la pirogue. Mais le rat, comme le cochon, mange les œufs des oiseaux endémiques et les noix des plantes endémiques. Après leur arrivée, les Polynésiens ont coupé la forêt endémique pour planter des arbres plus productifs qui donnent beaucoup de nourriture. »
Les glissements de terrain n'ont pas eu des conséquences uniquement pour le mode de vie et de culture des Polynésiens. La boue qui est descendue dans le lagon et a provoqué des changements sur les types de coraux et les coquillages. A Moorea, les chercheurs ont constaté que le pahua et le mahua sont devenu plus petits. « Ils étaient trop utilisés par les humains. Cela a eu un impact sur la taille du coquillage », explique Jennifer G. Kahn. Son équipe est actuellement en train d'étudier si l'homme a également eu un impact sur les espèces de poissons.
Des carottes de plusieurs mètres de profondeur
Les chercheurs passent au peigne fin chaque morceau de terre pour chercher le charbon, des arêtes de poisson ou des os des animaux. La moindre trace des humains est cherchée.
Pour en savoir plus sur l'arrivée des Polynésiens et leur installation, Jennifer G. Kahn et son équipe passent le sol au peigne fin. Trouver un bon site de fouilles n'est pas facile. « C'est comme chercher une aiguille dans une botte de foin », sourit le professeur du département anthropologie de l'Université William et Mary. Pour trouver un bon site à Moorea, il lui a ainsi fallu quatre ans. « On choisit un endroit qui est près d'une passe, car celle-ci offre des ressources importantes », décrit Jennifer G. Kahn. « On trace un axe et on fait un carottage tous les 5 à 10 mètres. » Une fois cette carotte extirpée, « on tamise les sédiments. On cherche le charbon, les arêtes de poisson et les os des animaux. On cherche les traces des humains », décrit le chercheur. Si une carotte donne des informations anciennes, un carré d'un mètre sur un mètre est alors tracé. La fouille en profondeur peut alors commencer.