Tahiti, le 4 juillet 2022 - Le ministre de l'Environnement Heremoana Maamaatuaiahutapu a participé à la conférence des Nations unies sur les océans, qui s'est tenue du 27 juin au 1er juillet à Lisbonne, au Portugal. Changement climatique, surpêche, implication des populations locales, collaborations entre pays, voici ce qu'il faut retenir de cette semaine d'échanges et de rencontres.
Un “échec collectif”. C'est ce qu'ont reconnu les dirigeants des pays ayant pris part à la conférence des Nations unies sur les océans, qui s'est tenue du 27 juin au 1er juillet à Lisbonne, au Portugal. Dans une déclaration à l'issue d'une semaine de discussions, ils ont ainsi déploré “un échec collectif dans la réalisation des objectifs liés aux océans” et ont admis être “profondément alarmés par l'urgence mondiale à laquelle les océans sont confrontés”. Réchauffement et acidification des eaux, pollution marine, surexploitation des stocks de poissons et diminution de la biodiversité marine sont autant de défis devenus urgents pour la communauté internationale, qui a appelé à “plus d'ambition face à l'état désastreux des océans”.
Plus de 6 000 personnes ont pris part à cette conférence, dont 24 chefs d'État et de gouvernement. Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, de l'Environnement et des Ressources marines, était lui aussi présent, représentant la Polynésie française. Il a pris la parole lors de la séance plénière, a participé à différentes tables rondes et événements parallèles et s'est entretenu avec d'autres leaders du Pacifique.
Un “échec collectif”. C'est ce qu'ont reconnu les dirigeants des pays ayant pris part à la conférence des Nations unies sur les océans, qui s'est tenue du 27 juin au 1er juillet à Lisbonne, au Portugal. Dans une déclaration à l'issue d'une semaine de discussions, ils ont ainsi déploré “un échec collectif dans la réalisation des objectifs liés aux océans” et ont admis être “profondément alarmés par l'urgence mondiale à laquelle les océans sont confrontés”. Réchauffement et acidification des eaux, pollution marine, surexploitation des stocks de poissons et diminution de la biodiversité marine sont autant de défis devenus urgents pour la communauté internationale, qui a appelé à “plus d'ambition face à l'état désastreux des océans”.
Plus de 6 000 personnes ont pris part à cette conférence, dont 24 chefs d'État et de gouvernement. Heremoana Maamaatuaiahutapu, ministre de la Culture, de l'Environnement et des Ressources marines, était lui aussi présent, représentant la Polynésie française. Il a pris la parole lors de la séance plénière, a participé à différentes tables rondes et événements parallèles et s'est entretenu avec d'autres leaders du Pacifique.
• Changement climatique
Durant une semaine, le changement climatique a été au cœur des discussions. Dans son discours lors de la séance plénière, Heremoana Maamaatuaiahutapu a expliqué que les peuples insulaires, “les Peuples de la Pirogue”, étaient particulièrement vulnérables face aux menaces météorologiques et environnementales, exacerbées par le changement climatique. Un message qu'il n'a eu de cesse de répéter au cours de ses différentes prises de parole durant cette semaine. Au cours d'une conférence de l'Association des pays et territoires d'outre-mer (OCTA) en marge de la conférence de l'ONU, il a souligné que les pays insulaires avaient les mêmes défis à relever et les a invités à ne “faire qu'un” : “Un océan, une voix !”, a-t-il déclaré. Un message qu'il partage avec le ministre des Ressources naturelles et du Travail des îles Vierges britanniques, puisque qu'au cours d'un entretien, ils ont évoqué la possibilité de “porter un message commun des îles auprès des instances internationales pour mieux se faire entendre”. Auprès de l'OCTA, Heremoana Maamaatuaiahutapu a également appelé à un plus grand accès des PTOM aux financements européens pour résoudre ces problèmes.
• Surpêche
Autre grande problématique qui affecte la santé des océans, la surpêche. Un mal dont les petits pays insulaires sont “les premières victimes”. Mais ils sont aussi des “pays d'opportunités et de solutions”, souligne le ministre polynésien. Avec 4,5 millions de kilomètres carrés de zone économique exclusive (ZEE), représentant la moitié de la ZEE nationale, le Pays a une ambition forte en matière d'exploitation et de protection de la ZEE, dont il a la compétence. La Polynésie a notamment mis en place des rahui et des aires marines éducatives, ainsi que depuis 2018, une aire marine gérée, dénommée Tainui ātea, un espace océanique protégé de 5 millions de kilomètres carrés. Mais “tout cela ne suffit pas si, dans les eaux internationales, les abus se poursuivent et menacent notre équilibre”, note Heremoana Maamaatuaiahutapu. “Il n'est pas juste de demander aujourd'hui aux petits pays insulaires de porter des efforts supplémentaires de conservation quand nous sommes les premières victimes de la surpêche qui n'est pas de notre fait”, dit-il. Le ministre a donc lancé un “appel à la communauté internationale pour mettre en place des aires marines protégées dans la haute mer”.
• Impliquer les populations locales
En expliquant le principe du rahui, dont “la gestion est confiée à un toohitu, un conseil des anciens, et [dont] le respect fait partie des règles sociétales admises par les communautés locales”, ou en reprenant l'exemple de la réserve de biosphère de la commune de Fakarava, gérée par un comité “composé de l'ensemble des représentants de la population”, Heremoana Maamaatuaiahutapu souhaite que les populations fassent partie intégrante des processus de sauvegarde de l'océan. Il faut “penser nos développements en plaçant les écosystèmes et les peuples au centre de l'action”, dit-il. Selon le ministre polynésien, pour sauver les océans, il faut voir au-delà “de la seule croissance économique”. Tainui ātea est, selon lui, une alternative à ce modèle de développement. Il s'agit d'une vision “systémique et globale pour les sept générations à venir”, qui associe au développement “des objectifs d'amélioration du niveau et de la qualité de la vie, de réappropriation de concepts et de savoir-faire traditionnels et de création d'une solidarité entre les générations et entre les peuples”.
• Rencontres et collaborations
Enfin, lors d'une rencontre avec la ministre australienne de l'Environnement et de l'Eau, Heremoana Maamaatuaiahutapu a exprimé son souhait d'établir des collaborations avec les spécialistes australiens de l'aquaculture tropicale. Ils ont également évoqué ensemble la question de la surveillance de l'environnement et la réhabilitation des récifs coralliens. L'Australie, techniquement très au point sur ces sujets, a confirmé qu'elle pourra apporter son soutien à la Polynésie française. De son côté, le Centre national d'études spatiales (CNES) s'est engagé à fournir des données spatiales afin de surveiller l'impact des changements climatiques sur l'environnement, la biodiversité et les océans. Le déploiement d'un programme de surveillance via satellites et drones aériens et sous-marins est envisagé en collaboration avec la Nouvelle-Calédonie et l'Australie. Une convention de collaboration devrait être signée lors des Tech4Islands en octobre.