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Condamné pour des appels malveillants


Tahiti, le 9 octobre 2023 – L'ancien conjoint de l'actuelle ministre des Sports, Nahema Temarii, a été condamné lundi par le tribunal correctionnel à un an de prison dont six mois avec sursis pour des appels malveillants passés à la jeune femme après leur rupture. Il a cependant été relaxé des faits de violence pour lesquels il était également poursuivi. 
 
Un individu de 44 ans, déjà condamné à 16 reprises dont une fois pour des violences sur conjoint, a été présenté en comparution immédiate, lundi, pour répondre d'accusations de nouvelles violences commises sur son ancienne compagne, l'actuelle ministre des Sports, Nahema Temarii. Le 22 septembre dernier et alors qu'il était sorti la veille de la prison de Nuutania où il était incarcéré, le quadragénaire avait appelé le nouveau compagnon de la jeune femme pour le menacer de mort. Ce dernier ayant décidé de porter plainte, la ministre avait également été entendue dans le cadre de cette procédure et avait relaté des faits de violences conjugales subis lorsqu'elle était en couple avec le prévenu. Elle avait alors montré des photographies sur lesquelles elle présentait un bleu et une marque au cou. 
 
C'est en l'absence des deux victimes que le procès du quadragénaire s'est ouvert devant le tribunal correctionnel, lundi. Tel qu'il l'avait déjà fait lors de sa garde à vue, l'individu a formellement contesté les faits qui lui étaient reprochés en se disant victime d'un complot fomenté par la ministre qui souhaiterait le “détruire”. Alors que la présidente du tribunal rappelait que l'entourage de Nahema Temarii avait fait état de la “peur” de cette dernière, le prévenu a assuré qu'il était “tellement amoureux” d'elle qu'il ne lui aurait pas fait de mal. 
 
Preuves insuffisantes
 
Malgré les dénégations de l'intéressé, le procureur de la République a affirmé lors de ses réquisitions que ce dossier était la parfaite “illustration” du “calvaire vécu par les victimes de violences conjugales” même après une séparation. “Ces victimes parviennent à s'échapper, elles souhaitent refaire leur vie et elles sont quand même accusées de mentir.” Pour asseoir l'accusation, le représentant du ministère public est revenu sur les “témoignages particulièrement crédibles” des deux victimes face au “déni” dans lequel se trouve le quadragénaire qui “met la responsabilité de ses propres actes de violence” sur son ex-compagne. Trois ans de prison dont un avec sursis ont finalement été requis contre le mis en cause. 
 
“En droit, jusqu'à preuve du contraire, le doute doit bénéficier à la personne poursuivie.” Lors de sa plaidoirie, l'avocate du prévenu, Me Vivianne Genot, a quant à elle dénoncé des réquisitions excessives prises à l'encontre d'un homme qui n'a “jamais violenté sa femme” mais qui s'emportait parfois comme la fois où il avait reconnu avoir tapé sur une porte lors d'une dispute du couple. Après en avoir délibéré, le tribunal a relaxé l'intéressé des faits de violences et de menaces de mort au motif qu'il n'y avait pas assez d'éléments de preuve. L’homme a uniquement été condamné pour des appels malveillants et a écopé d'un an de prison dont six mois avec sursis assortis du maintien en détention. 

Rédigé par Garance Colbert le Lundi 9 Octobre 2023 à 19:29 | Lu 2634 fois