Tahiti Infos

Condamnation historique mais dispense de peine pour Donald Trump avant d'entrer à la Maison Blanche


POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
POOL / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / Getty Images via AFP
New York, États-Unis | AFP | vendredi 10/01/2025 - Donald Trump a été officiellement dispensé de peine vendredi dans l'affaire des paiements cachés à une star de films X, une sanction symbolique mais historique qui entérine son statut de premier président élu des Etats-Unis condamné au pénal.

A dix jours de son entrée à la Maison Blanche, le républicain a comparu à distance sur un écran vidéo, deux drapeaux américains derrière lui, après avoir usé de tous les recours pour échapper à cette audience.

Visiblement irrité et impatient, il a dénoncé une "honte pour le système", se disant "totalement innocent" et rappelant qu'il avait remporté le vote populaire à l'élection présidentielle du 5 novembre.

Après l'avoir remercié, le juge Juan Merchan a rappelé les "circonstances uniques et exceptionnelles" de la situation et "les protections légales" dont doit jouir un président des Etats-Unis. 

Mais ces protections "ne donnent pas le pouvoir d'effacer un verdict", a-t-il ajouté. Une allusion au verdict de culpabilité prononcé à l'unanimité des 12 jurés citoyens, qui avaient reconnu Donald Trump coupable, le 30 mai dernier, de 34 falsifications comptables pour cacher le paiement de 130.000 dollars à la star de films X Stormy Daniels.

"La seule peine légale qui permette d'entériner un jugement de condamnation sans empiéter sur la plus haute fonction du pays est la dispense de peine", a ajouté le juge, avant de souhaiter "bonne chance" à Donald Trump pour son second mandat.

"IL N'YA PAS D'AFFAIRE, IL N'Y A JAMAIS EU D'AFFAIRE", a ensuite écrit Donald Trump en lettres majuscules sur son réseau Truth Social. Ses avocats avaient déjà annoncé qu'il ferait appel de cette sentence.

- Cour suprême -

Jusqu'au dernier jour et jusque devant la Cour suprême à Washington, les avocats du 45e et bientôt 47e président américain ont multiplié les recours en brandissant son immunité présidentielle passée et à venir, afin d'empêcher le juge de sanctionner leur client.

Jeudi soir, la plus haute juridiction des Etats-Unis, à majorité conservatrice, a rejeté par cinq voix contre quatre une ultime requête.

Avec le prononcé de cette peine, Donald Trump va entrer le 20 janvier, à 78 ans, à la Maison Blanche avec l'étiquette d'un repris de justice.

Mais le fardeau sera surtout symbolique pour celui qui a échappé à toute conséquence judiciaire dans les trois autres affaires pour lesquelles il avait été inculpé, dont la plus grave devant la justice fédérale pour ses tentatives illégales d'inverser les résultats de l'élection présidentielle de 2020.

Dans ce dossier, le procureur spécial Jack Smith a abandonné les poursuites après l'élection de Donald Trump, alors que le procès n'avait pas commencé.

- Plusieurs reports -

Au printemps dernier, celui qui était encore candidat à la présidentielle devait se rendre presque chaque jour pendant six semaines dans une salle d'audience au décor vieillot et sommaire de la cour pénale, et assister aux débats dans cette affaire mêlant politique, argent et scandale sexuel.

Vendredi, à l'extérieur du tribunal, des partisans du républicain tenaient une banderole géante portant le nom de leur idole, balayée par des vents violents. Il y avait également une poignée de manifestants hostiles au président élu, tenant une pancarte sur laquelle on pouvait lire: "Trump est coupable".

Le jury avait reconnu Donald Trump coupable de 34 délits de falsifications comptables pour cacher aux électeurs le paiement de 130.000 dollars à la star de films X Stormy Daniels, à la fin de sa première campagne victorieuse en 2016 contre Hillary Clinton, dont le procès avait révélé les coulisses. 

L'argent avait été versé pour acheter le silence de l'actrice sur une relation sexuelle qu'elle affirmait avoir eue en 2006 avec l'ancien magnat de l'immobilier, relation qu'il a toujours niée.

Assailli par les recours des avocats et à la suite d'une décision majeure de la Cour suprême le 1er juillet sur l'immunité présidentielle, le juge Merchan a dû repousser à plusieurs reprises le prononcé de la peine, de juillet à septembre, puis à novembre, après la présidentielle.

Comme dans les autres affaires où il était poursuivi, Donald Trump s'est présenté comme la victime d'une "chasse aux sorcières" orchestrée par ses adversaires politiques, un discours qu'il a tenu inlassablement et dont ses partisans sont convaincus, dans un pays où les sondages montrent que la confiance dans les institutions s'est nettement érodée ces dernières années.

le Vendredi 10 Janvier 2025 à 06:59 | Lu 180 fois