PAPEETE, le 28/11/2017 - L'Académie Tahitienne a organisé un concours littéraire en langue tahitienne, cette année. Onze personnes s'y sont inscrites. Dans la catégorie jeune (18 à 25 ans), trois jeunes femmes étaient en lice, et le premier prix a été attribué à Sabrina Tapotofarerani. Chez les adultes, c'est Etetiera Tchong Tai qui a remporté le prix "John Tāroanui Doom".
Après 13 années d'absence, le concours littéraire en langue tahitienne revient. De 1976 à 1989, ce concours a été mis en place tous les ans. De 2000 jusqu'à 2003, le Fare Vāna'a et le pays ont lancé le concours littéraire du "Prix du président". Puis, plus rien, jusqu'à aujourd'hui. Et pour la nouvelle formule, les académiciens ont décidé d'intituler le grand prix "John Tāroanui Doom", en hommage à l'investissement de leur ancien directeur.
Pour cette nouvelle édition, onze participants étaient en lice, dont trois, dans la catégorie Jeune. Chacun devait écrire une œuvre, une nouvelle, un récit de vie ou biographie, un roman ou encore un poème. Une œuvre qui devait être composée de 15 pages minimum pour les jeunes et 80 pages pour les adultes. "Il y a les critères de l'orthographe, la grammaire. On juge aussi l'originalité de l'œuvre, l'authenticité, le rapport avec la culture, le volet socio-économique…", précise Denise Raapoto, membre du Fare Vāna'a.
"C'est un héritage que nous voulons laisser à nos enfants, parce qu'il n'y a pas assez de livres qui sont écrits. On veut donner l'occasion à ceux qui savent écrire de poser notre écriture sur des feuilles blanches, parce que l'écrit c'est quelque chose qui reste. Notre langue a toujours été une langue orale, maintenant, on veut aussi que ce soit pareil pour l'écriture", rajoute l'académicienne.
Dans la catégorie Jeune, le premier prix (200 000 francs) a été décerné à Sabrina Tapotofarerani, avec son livre "Hia'ai". Chez les adultes, c'est Etetiera Tchong Tai qui a raflé le prix "John Tāroanui Doom", d'une valeur de 600 000 francs, avec son recueil "Te 'a'ai nō te mau rimarima o Tia'itau". Des prix d'encouragement ont été également été remis à cinq participants.
"Ce sera aux auteurs à décider du futur de leurs écrits. En tous les cas, le 1er prix sera sûrement édité, le ministre l'a d'ailleurs confirmé", indique Denise Raapoto.
Après 13 années d'absence, le concours littéraire en langue tahitienne revient. De 1976 à 1989, ce concours a été mis en place tous les ans. De 2000 jusqu'à 2003, le Fare Vāna'a et le pays ont lancé le concours littéraire du "Prix du président". Puis, plus rien, jusqu'à aujourd'hui. Et pour la nouvelle formule, les académiciens ont décidé d'intituler le grand prix "John Tāroanui Doom", en hommage à l'investissement de leur ancien directeur.
Pour cette nouvelle édition, onze participants étaient en lice, dont trois, dans la catégorie Jeune. Chacun devait écrire une œuvre, une nouvelle, un récit de vie ou biographie, un roman ou encore un poème. Une œuvre qui devait être composée de 15 pages minimum pour les jeunes et 80 pages pour les adultes. "Il y a les critères de l'orthographe, la grammaire. On juge aussi l'originalité de l'œuvre, l'authenticité, le rapport avec la culture, le volet socio-économique…", précise Denise Raapoto, membre du Fare Vāna'a.
"C'est un héritage que nous voulons laisser à nos enfants, parce qu'il n'y a pas assez de livres qui sont écrits. On veut donner l'occasion à ceux qui savent écrire de poser notre écriture sur des feuilles blanches, parce que l'écrit c'est quelque chose qui reste. Notre langue a toujours été une langue orale, maintenant, on veut aussi que ce soit pareil pour l'écriture", rajoute l'académicienne.
Dans la catégorie Jeune, le premier prix (200 000 francs) a été décerné à Sabrina Tapotofarerani, avec son livre "Hia'ai". Chez les adultes, c'est Etetiera Tchong Tai qui a raflé le prix "John Tāroanui Doom", d'une valeur de 600 000 francs, avec son recueil "Te 'a'ai nō te mau rimarima o Tia'itau". Des prix d'encouragement ont été également été remis à cinq participants.
"Ce sera aux auteurs à décider du futur de leurs écrits. En tous les cas, le 1er prix sera sûrement édité, le ministre l'a d'ailleurs confirmé", indique Denise Raapoto.
Etetiera Tchong Tai
1er prix John Tāroanui Doom
"Je veux laisser une trace de mon passage dans ce monde"
"J'espère que ce recueil deviendra un support indispensable pour nos jeunes. Je l'ai fait traduire en français et en anglais, parce que je veux que l'histoire sur la tiare Apetahi soit connue de tous. Parce que je sais que les Polynésiens n'aiment pas lire.
Je n'écris pas pour obtenir un prix, je le fais parce que j'aime écrire, et je veux laisser une trace de mon passage dans ce monde.
Aujourd'hui, je vois que notre langue est mise en valeur, et c'est gratifiant. Durant notre jeunesse, lorsqu'on parlait en tahitien à l'école, on nous donnait un coquillage et on nous grondait. Mais aujourd'hui, notre langue est mise en avant. Le souci est que beaucoup la mélange au français, "va un peu na au magasin" ou "prends du faraoa aussi pour moi"… Donc, pour moi aujourd'hui, il y a deux façons de voir la langue, celle d'hier et celle d'aujourd'hui. Concernant la langue d'hier, eh bien, les jeunes d'aujourd'hui ne la parlent pas et ne la comprennent pas. Donc, il faut se poser les bonnes questions. Que faire face à cela ? Certaines associations travaillent sur la manière qui peut être appliquée afin que tout le monde comprenne notre langue, en l'améliorant. Mais est-il possible de le faire ?"
1er prix John Tāroanui Doom
"Je veux laisser une trace de mon passage dans ce monde"
"J'espère que ce recueil deviendra un support indispensable pour nos jeunes. Je l'ai fait traduire en français et en anglais, parce que je veux que l'histoire sur la tiare Apetahi soit connue de tous. Parce que je sais que les Polynésiens n'aiment pas lire.
Je n'écris pas pour obtenir un prix, je le fais parce que j'aime écrire, et je veux laisser une trace de mon passage dans ce monde.
Aujourd'hui, je vois que notre langue est mise en valeur, et c'est gratifiant. Durant notre jeunesse, lorsqu'on parlait en tahitien à l'école, on nous donnait un coquillage et on nous grondait. Mais aujourd'hui, notre langue est mise en avant. Le souci est que beaucoup la mélange au français, "va un peu na au magasin" ou "prends du faraoa aussi pour moi"… Donc, pour moi aujourd'hui, il y a deux façons de voir la langue, celle d'hier et celle d'aujourd'hui. Concernant la langue d'hier, eh bien, les jeunes d'aujourd'hui ne la parlent pas et ne la comprennent pas. Donc, il faut se poser les bonnes questions. Que faire face à cela ? Certaines associations travaillent sur la manière qui peut être appliquée afin que tout le monde comprenne notre langue, en l'améliorant. Mais est-il possible de le faire ?"
Denise Raapoto
Membre de l'Académie Tahitienne
"Nous ferons tout pour sauvegarder notre langue"
"Dans les onze recueils, la majorité écrit bien. Il y a deux ou trois, où ça pêche un petit peu dans la cohérence du texte parce qu'on juge ça également. En règle générale, nous étions contents des textes qui ont été présentés, cette année. Les quatre qui sont sortis du lot avaient juste quelques centièmes de points d'écart. Et ce qui a fait la différence, c'est l'originalité, la manière d'écrire, le thème utilisé… Nous avons fait des voyages intéressants, nous avons découverts des choses intéressantes à travers des livres, que l'on ne savait pas, et c'est ça qui est extraordinaire aussi. Donc, c'est encourageant et rassurant pour nous. Parce qu'il y a certains moments, on est découragés. Il y a beaucoup de personnes qui utilisent les diffusions et qui ne prennent même pas la peine d'aller consulter le dictionnaire ou de demander à ceux qui savent, et ça, ça nous démoralise souvent. Parce qu'on estime que nous faisons tout pour aider les gens à bien utiliser la langue. Si on continue à faire comme ça, eh bien Jacques Vernaudon l'a annoncé que dans dix ans, notre langue disparaitra. Voilà, notre crainte. Et aujourd'hui, nous sommes rassurés de voir que tout n'est pas perdu, nous sommes sur la bonne voie, même s'il reste encore beaucoup de choses à faire. Il faudrait, par exemple, contrôler les spots publicitaires, les chants… parce que c'est comme ça qu'on diffuse des erreurs, parce que les gens qui écoutent, reproduiront ces erreurs. Les enfants apprendront les chants et si les paroles sont mal-écrites, ce sera difficile d'y remédier. Donc, nous faisons de notre mieux pour réparer tout cela. Heureusement que les médias nous aident aussi dans ce sens.
Tant qu'on aura de la force, nous ferons tout pour sauvegarder notre langue. L'erreur est humaine, nous ne sommes pas parfaits. Mais quand on a des outils à notre disposition, c'est bien de les utiliser. Il y a même des applications mobiles à la disposition du public. Donc, on n'a plus d'excuses."
Membre de l'Académie Tahitienne
"Nous ferons tout pour sauvegarder notre langue"
"Dans les onze recueils, la majorité écrit bien. Il y a deux ou trois, où ça pêche un petit peu dans la cohérence du texte parce qu'on juge ça également. En règle générale, nous étions contents des textes qui ont été présentés, cette année. Les quatre qui sont sortis du lot avaient juste quelques centièmes de points d'écart. Et ce qui a fait la différence, c'est l'originalité, la manière d'écrire, le thème utilisé… Nous avons fait des voyages intéressants, nous avons découverts des choses intéressantes à travers des livres, que l'on ne savait pas, et c'est ça qui est extraordinaire aussi. Donc, c'est encourageant et rassurant pour nous. Parce qu'il y a certains moments, on est découragés. Il y a beaucoup de personnes qui utilisent les diffusions et qui ne prennent même pas la peine d'aller consulter le dictionnaire ou de demander à ceux qui savent, et ça, ça nous démoralise souvent. Parce qu'on estime que nous faisons tout pour aider les gens à bien utiliser la langue. Si on continue à faire comme ça, eh bien Jacques Vernaudon l'a annoncé que dans dix ans, notre langue disparaitra. Voilà, notre crainte. Et aujourd'hui, nous sommes rassurés de voir que tout n'est pas perdu, nous sommes sur la bonne voie, même s'il reste encore beaucoup de choses à faire. Il faudrait, par exemple, contrôler les spots publicitaires, les chants… parce que c'est comme ça qu'on diffuse des erreurs, parce que les gens qui écoutent, reproduiront ces erreurs. Les enfants apprendront les chants et si les paroles sont mal-écrites, ce sera difficile d'y remédier. Donc, nous faisons de notre mieux pour réparer tout cela. Heureusement que les médias nous aident aussi dans ce sens.
Tant qu'on aura de la force, nous ferons tout pour sauvegarder notre langue. L'erreur est humaine, nous ne sommes pas parfaits. Mais quand on a des outils à notre disposition, c'est bien de les utiliser. Il y a même des applications mobiles à la disposition du public. Donc, on n'a plus d'excuses."