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Concours Voix des Outre-mer : Une semaine pour trouver la voix


Tahiti, le 20 septembre 2022 - Depuis sa création, le concours des Voix des Outre-mer accorde une chance à tous les chanteurs lyriques des Outre-mer français. La 5e édition a débuté lundi à Tahiti. La finale locale se déroulera mardi 27 septembre au Grand théâtre.
 
La 5e édition du concours français des Voix des Outre-mer se déroule actuellement pour la Polynésie française, en présence du chanteur lyrique de renom et président des Voix des Outre-mer, Fabrice di Falco. Accompagné de Julien Leleu, président de l’association Les Contres Courants, Fabrice di Falco dirige lui-même les masters class à Tahiti, dans l'enceinte du conservatoire, afin de sélectionner les candidats qui se produiront lors de la finale du 27 septembre au Grand théâtre. Une soirée “à entrée libre” qui sera diffusée en direct sur les réseaux de Polynésie La 1ère. Tahiti Infos a assisté à l’une des premières master class lundi au conservatoire, pour écouter de jeunes et moins jeunes chanteurs du fenua. La présence du sopraniste et contreténor a rendu ces moments de répétitions exceptionnels : “Le savoir, l’attention portée et la bienveillance. Ce fut une leçon de vie tout en étant une leçon de chant, a apprécié Mailee, si le chant lyrique est un partage, Fabrice en est l’émanation tant il y met du cœur et de l’amour”. Une chance donc pour tous ces chanteurs, mais également pour tous ceux qui ont écouté.

Les master class se poursuivent toute cette semaine. Mardi prochain, la finale permettra de connaître les lauréats qui participeront à la finale nationale qui aura lieu le 4 février 2023 à l’Opéra National de Paris. Lors de la soirée de mardi au Grand théâtre, Fabrice di Falco chantera également, “un cadeau vocal, un partage nécessaire” selon ses dires. À ne pas manquer.

​Informations utiles

Finale le mardi 27 septembre à 19h30 au Grand théâtre de la Maison de la culture (Soirée diffusée en direct sur les réseaux Polynésie La 1ère)
Réservation sur www.voixdesoutremer.com  (en bas du site, cliquer sur réserver section Polynésie française). Entrée libre mais réservation fortement conseillée.

“Il y a des phénomènes à Tahiti”

​Fabrice di Falco, président des Voix des Outre-Mer

Pourquoi ce concours ?

“En tant que Martiniquais et président des Voix des Outre-Mer, j’ai souhaité que tous les territoires d’outre-mer aient la chance que j’ai eu moi-même. Venant d’une île, on ne s’attend pas à ce que les Antillais aient envie de faire de l’opéra, comme les Polynésiens peut-être. C’est lorsque j’ai rencontré la cantatrice Barbara Hendricks, que je me suis dit que c’était possible. Si une afro-américaine de talent a réussi, nous aussi alors ! Mais pour devenir chanteur lyrique, il faut prendre des cours, ce qui implique un certain coût. Or tout le monde ne peut accéder à ce type d’investissement. C’est pour cette raison que j’ai mis en place ce concours, avec Julien Leleu, président de l’association Les Contres Courants, où tout est gratuit : cours de chant, frais d’inscriptions, etc. C’est une mission que je me suis donnée et qui je l’espère fera suite”.
 
Comment jugez-vous le niveau des chanteurs locaux ?
“La première fois que je suis venu à Tahiti, j’étais accompagné de feu Gaby Cavallo et là, j’ai entendu des voix extraordinaires, et je me suis dit que le chant était dans l’ADN polynésien. Ouah ! Ce territoire a des talents insoupçonnés. J’ai été d’autant plus ravi de faire venir deux talents de Tahiti à l’Opéra de Paris qui ont fait d’ailleurs un beau parcours. Je pense aussi bien sûr à Tinalei, que je suis et qui fait des émissions sur France 2. Donc sans même prendre de cours de chant, il y a des phénomènes à Tahiti au matériel vocal unique. Car, si certains élèves viennent du conservatoire, d’autres non et c’est aussi grâce à ce concours que l’on peut aider à la découverte de futurs talents.”
 
Quelle est votre approche de la technique vocale ?
“Je travaille la technique vocale comme un sportif, comme un coach. Le candidat travaille ainsi son instrument vocal comme un sportif. Il y a toujours les mêmes exercices : il faut s’entraîner, chauffer une voix, bien garder son enracinement, et aussi veiller au lien de la spiritualité. Le mana est important comme dans toutes les îles. Il y a de spécificités dans chaque île, mais cet enracinement culturel est important et c’est pour cette raison d’ailleurs que je ne différencie pas opéra et musique traditionnelle. L’opéra n’est autre qu’une musique traditionnelle italienne d’ailleurs. Car ce mana doit s’exprimer !”

​Manaarii Maruhi, pour une 2e chance.

“C’est la 2e fois que je me présente. L’année dernière, Gaby Cavallo nous avait quitté et cela m’a perturbé, j’ai perdu un peu confiance en moi. Peut-être aussi un manque de travail mais c’est comme cela. Mais j’ai appris énormément auprès de Fabrice di Falco qui m’a enseigné beaucoup de fondamentaux comme la préparation du corps : il faut 4 heures vous savez pour réveiller le corps et qu’il puisse s’exprimer au mieux. Je continue cette année avec lui et c’est un plaisir. Comme je n’avais rien gagné l’année dernière, j’ai été autorisé à participer à nouveau. Je présenterai cette année deux titres lyriques Amor ti vieta en italien mais aussi un chant tahitien, Aito Taia Ore dans une tessiture baryton avec des tendances ténor” explique-t-il.

Rédigé par Philippe Collignon le Mardi 20 Septembre 2022 à 19:05 | Lu 766 fois