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Communiqués en série : l'opposition fustige les méthodes de la majorité


Communiqués en série : l'opposition fustige les méthodes de la majorité
Hier soir, le Fetia Api, To Tatou Ai'a et Ia Ora te Fenua n'ont pas hésité à monter au créneau contre la majorité pour lui reprocher d'avoir convoqué en urgence la commission des institutions, sans respecter le délai légal de 72 heures imposé par le règlement de l'institution.

Ce matin, c'était au tour du Taatiraa no te Hau d'alimenter la polémique, en transmettant à la presse un communiqué au ton acerbe (retranscrit à la fin de cet article).

Rappelons que la réunion de ladite commission, convoquée ce matin à 9 heures, avait pour objectif d'étudier une proposition de résolution visant à demander la réinscription de la Polynésie française sur la liste des pays à décoloniser. La tenue de la commission a finalement été repoussée à mardi après-midi, afin de respecter le fameux délai de 72 heures.

Fin de l'histoire ? Pas tout à fait... Les élus du Ia Ora te Fenua et de To Tatou A'ia ont transmis ce soir deux autres communiqués, qui concernent cette fois la commission des finances. Là encore, les deux partis reprochent à la majorité de ne pas avoir respecter les délais.

"Encore une fois, le gouvernement TEMARU tente de passer en catimini des dossiers ô combien importants, empêchant ainsi les élus de la commission des finances d’avoir le temps matériel d’en prendre connaissance" estime Ia Ora te Fenua. "L’Assemblée a reçu vendredi matin le compte administratif 2010, véritable pavé d’informations capitales retraçant toute l’activité du Pays sur l’année précédente. Malgré le délai d’information règlementaire de 3 jours accordé aux élus pour pouvoir l’étudier, la Présidente de la commission des finances et le banc du gouvernement ont décidé arbitrairement de tenir la séance ce vendredi même, à 14h !" Même son de cloche du côté de To Tatou Ai'a.

Mais les deux partis reprochent surtout à l'UPLD l'absence de trois de ses élus à cette commission, qui compte normalement cinq représentants de la majorité.

Jean-Christophe Bouissou et Robert Tanseau, tous deux membres de cette commission, ont donc tenté de solliciter de la part de la Présidente de la commission un report au lundi suivant, afin que tous les élus puissent être informés des dossiers et être présents. Face à son refus, les élus de l'opposition ont décidé de quitter la séance.

"C’est affligeant comme l’UPLD a la mémoire courte. Elle qui, il n’y a encore pas si longtemps lorsqu’elle était dans l’opposition, hurlait au loup à la moindre occasion pour obtenir plus de temps consacré à l’étude préalable des dossiers de commissions" déclare Ia Ora Te Fenua dans son communiqué, qu'il termine en ajoutant "que derrière les affichages de façade…. c’est un gouvernement d’aspect dictatorial qui n’hésite pas à s’asseoir sur les règles de bon fonctionnement de notre Assemblée."

Décolonisation : le communiqué du Taatiraa No te Hau

"Est-ce ceux-là, les urgences de notre pays ? La décolonisation de notre Polynésie française ? Le TAATIRAA NO TE HAU ne peut plus se taire devant un tel
manque de retenue quand il est question de crise, de chômage et de « pays à déconnardiser ».

Le TAATIRAA NO TE HAU trouve cela indécent de dérouler le tapis rouge à des textes dont les propres fans sont peu convaincus des succès à venir lorsque l’on fait la lecture des diverses interviews relatées par la presse. La vraie priorité des polynésiens, aujourd’hui, n’est-elle pas de donner un travail aux jeunes et à ceux et celles qui viennent tout récemment de perdre leurs emplois ?

Après ça, on ose décrier les autonomistes comme étant colonisés. Nous nous demandons qui est le colonisé quand nous voyons ce gouvernement crier pour que la France paye davantage, fasse davantage, donne davantage comme si on était un DOM-TOM…

Comment ne pas penser ici que si, ce genre de personnage ait pu grimper si haut dans la hiérarchie des fonctionnaires d’Etat et celle des institutions de ce pays, c’est que le peuple polynésien est fondamentalement un peuple colonisé.

C’est justement l’intention de démontrer « aux Maohi » que la Polynésie française fait erreur à se croire une colonie que notre président pond son énième texte de pays à décoloniser.

Il y a cette idée que la Polynésie française est une colonie qui a été incrustée dans la psyché des polynésiens. Cette façon de se voir en colonisés, a fait que
nous n’avons pas encore accepté la légitimité de la loi organique du 27 février 2004 portant statut de la Polynésie française. Rien de moins ! La scélérate théorie de l’autonomie empêcherait donc les Polynésiens de se sentir libre ? Pauvres nous autres!

Les événements actuels rendent la population de plus en plus colérique. Mais nos jeunes semblent beaucoup plus prudents que leurs aînés. Ils savent que les gens de cette trempe n’attendent qu’une occasion pour enfin décapiter les forces démocratiques qui appellent à un véritable changement."

Rédigé par () le Vendredi 17 Juin 2011 à 21:06 | Lu 1129 fois