
Dans les communes éloignées des gares routières, les usagers ne sont pas toujours assurés d’avoir une place (Crédit : archive Tahiti Infos).
Tahiti, le 29 janvier 2025 – En début de semaine, le coup de fiu d’une usagère de Mataiea a relancé la question autour du manque de places sur certaines lignes de transport en commun, impactant les communes éloignées des terminus. Selon Tere Tahiti, si des améliorations ont été apportées depuis 2019, des solutions supplémentaires se profilent. Des mesures devraient être annoncées prochainement par le ministre en charge des Transports terrestres, Jordy Chan.
Lundi matin, en raison d’un problème de voiture, Teani a décidé de prendre le bus pour rejoindre son lieu de travail dans le centre-ville de Papeete. Mais la résidente de Mataiea a été coupée dans son élan. “J’étais en bord de route à 6 heures : j’ai attendu le bus pendant 2 h 15 et je suis arrivée en retard. Deux bus sont passés sans s’arrêter parce qu’ils étaient complets, alors qu’on était six ou sept personnes à l’abribus”, déplore-t-elle. “Tous les passagers connaissent ce problème. Ceux qui prennent le bus à la gare routière de Taravao nous le disent : quand ils passent à Teva i Uta, il n’y a déjà plus de place.”
Un problème qu’elle n’a pas subi au retour, embarquant au terminus de Papeete, mais qu’elle a pu constater dans les communes limitrophes, comme Faa’a. Et quand, par chance, le chauffeur s’arrête, certains passagers n’ont pas d’autre choix que de rester debout.
Lundi matin, en raison d’un problème de voiture, Teani a décidé de prendre le bus pour rejoindre son lieu de travail dans le centre-ville de Papeete. Mais la résidente de Mataiea a été coupée dans son élan. “J’étais en bord de route à 6 heures : j’ai attendu le bus pendant 2 h 15 et je suis arrivée en retard. Deux bus sont passés sans s’arrêter parce qu’ils étaient complets, alors qu’on était six ou sept personnes à l’abribus”, déplore-t-elle. “Tous les passagers connaissent ce problème. Ceux qui prennent le bus à la gare routière de Taravao nous le disent : quand ils passent à Teva i Uta, il n’y a déjà plus de place.”
Un problème qu’elle n’a pas subi au retour, embarquant au terminus de Papeete, mais qu’elle a pu constater dans les communes limitrophes, comme Faa’a. Et quand, par chance, le chauffeur s’arrête, certains passagers n’ont pas d’autre choix que de rester debout.
“Il faut y mettre les moyens”
Pour cette utilisatrice occasionnelle, la loterie des places est décourageante, alors qu’elle est convaincue des bénéfices des transports en commun. “Faire 45 km seule dans la voiture le matin et le soir, c'est fatiguant au quotidien. Le bus, c'est une bonne alternative. C'est un geste écoresponsable et ça participe à la décongestion routière. J’apprécie de prendre le bus : on est à la clim, on est installé confortablement, on peut répondre à ses mails ou se reposer”, confie Teani. Sa bonne volonté l’a même poussée à participer à des consultations publiques, dont un forum autour de la mobilité organisé à la présidence, en 2022. Mais tant qu’il n’y aura pas d’amélioration quant à la disponibilité des places dans les bus, cette salariée n’aura pas d’autre choix que de privilégier sa voiture. “Je suis pour les transports en commun, mais il faut y mettre les moyens”, lance-t-elle.
La fiabilité du réseau de transport en commun, c’est la préoccupation majeure de Xavier Chung Sao, directeur de production de RTCT (Tere Tahiti). Des améliorations ont été apportées, mais certains points, dont la saturation des bus sur certaines portions, restent perfectibles. “Depuis la nouvelle délégation de service public, en 2019, on a largement renforcé toutes les lignes, mais on est un peu victime de notre succès. Justement, au cours de l’année 2024, on a fait des recensements avec le territoire pour identifier les lignes les plus congestionnées et faire des propositions pour améliorer la situation”, explique le responsable.
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“Renforcer l’offre sur les lignes identifiées et créer de nouvelles lignes” figurent parmi les solutions évoquées par Xavier Chung Sao (Crédit : Anne-Charlotte Lehartel).
Des mesures imminentes
Il y a quelques mois, une ligne Taravao-Papeete a été ajoutée, les bus des lignes Tautira-Papeete et Teahupo’o-Papeete étant bien souvent saturés à leur arrivée à Taravao, notamment aux heures de pointe. Ce modèle pourrait être dupliqué ailleurs sur les côtes est et ouest, comme sur la ligne 20 qui relie Papara à Papeete, avec l’ajout d’une ligne Paea-Papeete, ou encore à Tiarei. Plusieurs options sont à l’étude. “Parmi les solutions, ce serait de renforcer l’offre sur les lignes identifiées et de créer de nouvelles lignes. Je ne peux pas en dire plus, je laisse la primeur de l’information au territoire. Il y aura des annonces du ministre Jordy Chan dans les prochaines semaines”, glisse Xavier Chung Sao. L’achat de véhicules supplémentaires serait en cours de discussion ; le potentiel des bus à deux étages aurait même été évoqué.
Ces futures mesures en faveur de l’écomobilité s’ajouteront aux aménagements annoncés, qui seront lancés au prochain semestre pour une durée de cinq ans afin de tenter de fluidifier le trafic routier. Pour l’heure, la desserte des 21 lignes régulières est assurée par 112 bus avec une capacité de 45 passagers, pouvant aller jusqu’à 70 ou 90 personnes en zone urbaine, tout en sachant que la société assure aussi en parallèle les transports scolaires.
Un autre point noir ne joue pas en faveur des transports en commun : la pénurie d’abribus, ou leur dégradation, qui contraint bon nombre d’usagers à attendre en plein soleil ou sous la pluie. À la mairie de Toahotu, la reconstruction de l’un d’entre eux, très fréquenté par les élèves, s’éternise depuis plusieurs mois.