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Comment quitter le territoire avec son chien ou chat ?


PAPEETE, le 26 avril 2016 - Tous les ans, à la même période, militaires, professeurs, fonctionnaires quittent le territoire pour rentrer en métropole ou se rendre ailleurs. Nombre d'entre eux ont adopté un animal de compagnie, on vous explique ici comment quitter le territoire avec un animal de compagnie.


Il y a-t-il des démarches particulières à faire si je veux emmener mon animal de compagnie avec moi en quittant la Polynésie française ?
Pour prendre son animal avec soi il faut faire plusieurs démarches. L’animal doit avoir un carnet de santé, être vacciné contre la rage, identifié, c’est-à-dire pucé. Il doit ensuite obtenir un certificat d’entrée dans l’Union Européenne, puis d’un certificat de bonne santé émis par un vétérinaire. L'animal doit être âgé d'au moins 10 semaines sur Air France et 12 semaines sur Air Tahiti Nui. Enfin l’animal doit être transporté dans une cage aux normes IATA.

Comment faire vacciner, pucer et identifier mon animal de compagnie ?
Il suffit de prendre rendez-vous chez le vétérinaire au plus tard 21 jours avant le départ. Lors de ce rendez-vous, le vétérinaire crée un carnet de santé, vaccine l’animal contre la rage puis l’identifie dans le fichier des animaux carnivores domestiques en lui injectant une puce électronique. À savoir que l’identification des animaux carnivores domestiques est obligatoire.
Les prix varient entre les cliniques, mais il faut compter environ 7 500 XPF pour la puce électronique et 8000 Francs pour le vaccin.

Comment obtenir un certificat pour l’entrée dans l’union Européenne ?
Pour l’entrée dans l’union européenne, les animaux doivent être accompagnés d’un certificat officiel émis par le SDR. Il suffit de prendre rendez-vous au 40 42 35 18. Il est conseillé de prendre le rendez-vous 7 jours avant le départ, si l’animal part sur le même vol, 24h avant le départ si l’animal doit partir seul.
Attention même si les délais de rendez-vous sont rapides, les rendez-vous ne sont possibles ni les week-end, ni les jours fériés. Pour un départ de l’animal seul, il faut donc éviter les avions du dimanche, le lundi matin ou le lendemain d’un jour férié.
L’animal ne doit pas être présent lors de ce rendez-vous, il suffit de se munir du certificat de vaccination anti-rabique en cours de validité qui doit dater au moins de 21 jours avant la date du départ et du certificat d’identification.
Les frais de dossiers s’élèvent à 2000XPF.

Comment obtenir un certificat de bonne santé ?
Afin de s’assurer de l’état de santé de l’animal de compagnie, les compagnies aériennes exigent un certificat de bonne santé. Il faut donc prendre rendez-vous chez un vétérinaire 48h avant le départ afin qu’il réalise le certificat. Ce document ne peut être fait plus tôt que 48 avant l’embarquement. Lors de ce rendez-vous, le vétérinaire vous fournira des tranquillisants.
L’émission du certificat coûte environ 5900 Francs, là encore les prix varient selon la clinique vétérinaire.

Il y a-t-il des exigences de transport particulières ?
Si l'animal pèse 5 kilos ou moins il peut être transporté en cabine dans un contenant adéquat pouvant être logé sous un siège.
Pour tout animal pesant plus de cinq kilos le transport en soute est obligatoire. Les animaux doivent être transportés dans des cages aux normes IATA. Ce sont des normes imposées par les compagnies aériennes. Elles sont disponibles dans les cliniques vétérinaires. L’animal doit pouvoir se tenir debout dans sa cage.
Il faut transmettre à la compagnie aérienne toutes les informations concernant l'animal, à savoir son poids et les certificats au moment de la réservation ou au plus tard 48 avant le départ.

Combien cela coûte-t-il ?
Le nombre d'animaux à bord est limité et le cout de transport d'un animal en cabine est de 14000 XPF de Papeete à Los Angeles et de 150$ de Los Angeles à Paris ou 24 000 XPF de Papeete à Paris.
Pour les animaux voyageant en soute, le coût du transport varie en fonction du poids et du volume de l'animal.

Il y a-t-il des animaux interdits ?
Tous les chiens de catégorie 1 sont interdits au transport à savoir les chiens dits d’attaque n’appartenant à aucune race, mais assimilables par leur morphologie aux chiens de race suivants : Staffordshire Terriers (pitbulls), American Staffordshire Terriers (pitbulls), Mastiffs (Bœrbœls), Tosas.

Il y a-t-il des risques particuliers pour l'animal lors du voyage ?
Le risque est essentiellement lié à la déshydratation. Afin de le limiter les vétérinaires conseillent de :
Donner un repas 8 heures avant l’embarquement puis ne plus donner à manger à l’animal avant le départ. Il faut éviter de placer de la nourriture dans la cage pendant le transport.
Mettre de l’eau à disposition de l’animal avant le départ.
Il est obligatoire de placer de l’eau dans la cage. Il est conseillé de fixer une gamelle sur la porte de la cage et placer un entonnoir fixé sur la cage afin de permettre au personnel navigant de remettre de l’eau dans la gamelle pendant le voyage.
Enfin pour la sécurité de l’animal, penser à mettre des colliers d’électricien sur les fermetures de la cage afin de sécuriser la porte.

Que puis-je faire pour limiter le stress de l'animal ?
Il est conseillé d'habituer l'animal à sa cage. Acheter la boite un mois avant le départ et mettre la couverture du chien ou du chat à l'intérieur, l'y faire entrer, afin qu'il s'habitue petit à petit à la cage.

Dois-je sédater l’animal ?
La tranquillisation n’est pas obligatoire, si l’animal est nerveux ou énervé, elle est conseillée. La tranquillisation doit être la plus légère possible. L’objectif est de couvrir la période de l’embarquement de l’animal uniquement. Éviter tout surdosage et suivez les conseils du vétérinaire.

Comment se passe l’arrivée ?
L’animal arrive au fret à une heure environ de l’aéroport, il faut aller le chercher là-bas, sans bagages et paye rune taxe pour retirer l'animal. Cette taxe varie en fonction du poids volume de l'animal. Une fois qu’il a été récupéré l’animal a trois mois pour être enregistré dans le fichier d’identification nationale. Par ailleurs, il est conseillé de continuer traiter l’animal contre la filariose durant les six mois suivant l’arrivée. Si l’animal tombe malade des années après son arrivée, il faut penser à préciser qu’il a vécu en Polynésie française, en effet, il existe ici des maladies tropicales inexistantes en Europe.

L’abandon n’est pas une solution

Adopter un animal n’est pas un acte que l’on fait sans réfléchir. Il faut prendre en compte le fait que le chaton ou le chiot va grandir, qu’il va falloir l’emmener chez le vétérinaire, et le nourrir mais surtout, il ne faut pas oublier l’après. Le moment du retour, adopter un animal cela implique que l'on va le ramener avec soi au moment du départ et non pas le laisser sur place alors que l’on quitte le territoire.
"Beaucoup de personnes prennent comme excuse, le fait qu’ils emménage en appartement, la météo ou encore que les démarches sont trop compliquée pour légitimer un abandon. Ce sont de fausses excuses" explique Olivier Betremieux vétérinaire à Fariipiti. "Les animaux ont une très forte capacité d’adaptation. Il n’y a pas de bonnes excuses quand on les abandonne." A savoir que le transport d'un animal vers la métropole coûte tout au plus 80 000 Francs tout compris, (deux visites vétérinaires, frais de dossiers au SDR, billet d'avion, frais de douane).
"Tous les ans, vers mai-juin, nous avons des personnes qui viennent pour nous laisser leurs animaux. De temps en temps, il y en a même qui viennent pour les faire piquer parce qu’ils partent ! Je trouve cela scandaleux !", raconte le vétérinaire.
Chaque année des dizaines d’animaux sont abandonnés par leurs propriétaires qui quittent le territoire. Il faut savoir que ces animaux ont peu de chance de survivre. Ils meurent quasiment tous soit écrasés par une voiture, soit attaqués par d’autres animaux, soit tout simplement dans une assiette.
De son côté, Sabine de l'association Fenua Animalia, est confronté à ces abandon notamment en mai, juin et juillet. "Il nous arrive de voir arriver des familles pour adopter un chiot ou un chaton et de les voir revenir trois ans après pour le redéposer. C'est navrant, ce n'est pas comme ça que ça marche." Elle ajoute scandalisée, " les chats par exemple, les gens, ils jettent, ils jettent. Ils se disent qu'un chat ça peut se débrouiller tout seul, mais ce n'est pas le cas."
D'autant que ces abandons ont un impact sur la faune endémique.
De façon générale, les bêtes abandonnées ne sont pas stérilisées et se reproduisent, elles deviennent errantes et sauvages et attaquent les oiseaux et autres espèces locales en danger pour se nourrir.
Par ailleurs, les chiens errants posent de vrais problèmes de sécurité en attaquant notamment les gens.
"On n'adopte pas un animal pour l'abandonner ensuite. Si on n'est pas prêt à assumer l'animal jusqu'au bout de sa vie, on ne le recueille pas" conclut Olivier Betremieux.

Rédigé par Marie Caroline Carrère le Mardi 26 Avril 2016 à 13:46 | Lu 19121 fois