Tahiti, le 25 avril 2022 – Quelques chiffres publiés lundi par l'ISPF pour mesurer l'importance du coût du fret international dans les prix pratiqués en Polynésie française : +43% d'augmentation en six ans pour des coûts "qui représentent en moyenne quatre fois ceux observés en Métropole".
L'Institut de la statistique en Polynésie française (ISPF) a diffusé lundi une étude détaillée sur le poids du fret international entre 2015 et 2021 au fenua. Un bilan qui pose quelques chiffres impressionnants sur des réalités économiques locales loin d'usurper leur réputation. L'économie polynésienne est dépendante de ses approvisionnements extérieurs ? "Les importations représentent plus d’un tiers du produit intérieur brut (PIB) polynésien." Le Port autonome de Papeete est le poumon de l'économie locale ? "99 % du volume des marchandises a été importé par bateau en 2021." Soit 811 000 tonnes par bateau contre 2 370 tonnes par avion. Petite précision néanmoins, le pétrole et le ciment représentent chaque années… 50% du poids des produits importés ! On continue avec les coûts du fret dans les marchandises polynésiennes ? "Ces coûts représentent en moyenne quatre fois ceux observés en Métropole et même 17 % de la valeur des importations en 2021."
+43% en six ans
L’un des principaux constats de l'étude menée par l'ISPF, c'est l'augmentation du coût du fret entre 2016 et 2021 : +43% en six ans. De quoi contextualiser l'inflation sur les importations internationales, fortement ressentie depuis la crise Covid et la guerre en Ukraine plus récemment. "Cette hausse semble donc tendancielle, même si des composantes liées à la pandémie de Covid-19 (désorganisation des transports) et la forte reprise économique mondiale l’ont amplifiée ces deux dernières années", indique l'ISPF. Pour préciser les chiffres évoqués un peu plus haut, le coût du fret représente en moyenne depuis 2015 la bagatelle de "14% de la valeur CAF". Il était de 12% sur la période 2000 à 2015 et il atteignait, à son plus haut niveau, 17% de la valeur des biens importés en 2021.
Plus précisément, le fret maritime arrivant en Polynésie est passé d'une moyenne de 35 Fcfp/kg en 2000 à 25 Fcfp/kg au milieu des années 2000 "profitant du développement des transports internationaux et des effets de la globalisation économique". Depuis 2015, il progresse constamment et "en partie indépendamment de la distance de transport" pour s'élever à 38 Fcfp/kg en 2021… Pour le fret aérien, encore plus fortement corrélé au prix du pétrole, la stabilité observée pendant dix ans a laissé place, dès 2019, à une forte croissance des prix, explique l'ISPF. Le coût moyen du transport aérien était de 754 Fcfp/kg entre 2000 et 2015, puis il est passé à 1 000 Fcfp/kg en 2019 et 1 500 Fcfp/kg en 2021.
Qu'est-ce qui flambe ?
L'ISPF explique que plusieurs paramètres expliquent cette évolution à la hausse du coût du fret ces dernières années : "le mode de transport, le cours du pétrole, les cours des devises, la provenance des importations et la fréquence des liaisons internationales". Paradoxalement, le prix du transport des marchandises vers la Polynésie française n'est pas lié à la distance parcourue. Il semble plutôt dépendre de la provenance de la cargaison. Le coût du transport des marchandises provenant d’Amérique du Nord est ainsi "trois fois plus cher" en moyenne par kilogramme et par kilomètre parcouru, que celles originaires d’Asie. Il faut dire que les produits ne sont pas les mêmes. Depuis les États-Unis, on importe essentiellement des biens agricoles et des produits de l’industrie agroalimentaire. Depuis l'Asie, ce sont essentiellement des "biens intermédiaires" (industrie, bois, papier, sidérurgie… globalement les produits achetés pour être ensuite transformés par des entreprises) et énergétiques comme le pétrole, par exemple.
Après l'origine des marchandises, c'est également la nature des produits importés qui fait varier le coût du fret international. Les biens intermédiaires sont toujours les moins chers à transporter par voie maritime, avec un coût inférieur à 2,7 Fcfp/kg pour 1 000 kilomètres. En comparaison, ce coût est également de 2,8 Fcfp/kg/1 000 km pour les produits de l'industrie agroalimentaire, mais il grimpe à 5,5 Fcfp Fcfp/kg/1 000 km pour les produits agricoles et 8,1 Fcfp/kg/1 000 km pour les biens de consommation et les biens d'équipement.
L'Institut de la statistique en Polynésie française (ISPF) a diffusé lundi une étude détaillée sur le poids du fret international entre 2015 et 2021 au fenua. Un bilan qui pose quelques chiffres impressionnants sur des réalités économiques locales loin d'usurper leur réputation. L'économie polynésienne est dépendante de ses approvisionnements extérieurs ? "Les importations représentent plus d’un tiers du produit intérieur brut (PIB) polynésien." Le Port autonome de Papeete est le poumon de l'économie locale ? "99 % du volume des marchandises a été importé par bateau en 2021." Soit 811 000 tonnes par bateau contre 2 370 tonnes par avion. Petite précision néanmoins, le pétrole et le ciment représentent chaque années… 50% du poids des produits importés ! On continue avec les coûts du fret dans les marchandises polynésiennes ? "Ces coûts représentent en moyenne quatre fois ceux observés en Métropole et même 17 % de la valeur des importations en 2021."
+43% en six ans
L’un des principaux constats de l'étude menée par l'ISPF, c'est l'augmentation du coût du fret entre 2016 et 2021 : +43% en six ans. De quoi contextualiser l'inflation sur les importations internationales, fortement ressentie depuis la crise Covid et la guerre en Ukraine plus récemment. "Cette hausse semble donc tendancielle, même si des composantes liées à la pandémie de Covid-19 (désorganisation des transports) et la forte reprise économique mondiale l’ont amplifiée ces deux dernières années", indique l'ISPF. Pour préciser les chiffres évoqués un peu plus haut, le coût du fret représente en moyenne depuis 2015 la bagatelle de "14% de la valeur CAF". Il était de 12% sur la période 2000 à 2015 et il atteignait, à son plus haut niveau, 17% de la valeur des biens importés en 2021.
Plus précisément, le fret maritime arrivant en Polynésie est passé d'une moyenne de 35 Fcfp/kg en 2000 à 25 Fcfp/kg au milieu des années 2000 "profitant du développement des transports internationaux et des effets de la globalisation économique". Depuis 2015, il progresse constamment et "en partie indépendamment de la distance de transport" pour s'élever à 38 Fcfp/kg en 2021… Pour le fret aérien, encore plus fortement corrélé au prix du pétrole, la stabilité observée pendant dix ans a laissé place, dès 2019, à une forte croissance des prix, explique l'ISPF. Le coût moyen du transport aérien était de 754 Fcfp/kg entre 2000 et 2015, puis il est passé à 1 000 Fcfp/kg en 2019 et 1 500 Fcfp/kg en 2021.
Qu'est-ce qui flambe ?
L'ISPF explique que plusieurs paramètres expliquent cette évolution à la hausse du coût du fret ces dernières années : "le mode de transport, le cours du pétrole, les cours des devises, la provenance des importations et la fréquence des liaisons internationales". Paradoxalement, le prix du transport des marchandises vers la Polynésie française n'est pas lié à la distance parcourue. Il semble plutôt dépendre de la provenance de la cargaison. Le coût du transport des marchandises provenant d’Amérique du Nord est ainsi "trois fois plus cher" en moyenne par kilogramme et par kilomètre parcouru, que celles originaires d’Asie. Il faut dire que les produits ne sont pas les mêmes. Depuis les États-Unis, on importe essentiellement des biens agricoles et des produits de l’industrie agroalimentaire. Depuis l'Asie, ce sont essentiellement des "biens intermédiaires" (industrie, bois, papier, sidérurgie… globalement les produits achetés pour être ensuite transformés par des entreprises) et énergétiques comme le pétrole, par exemple.
Après l'origine des marchandises, c'est également la nature des produits importés qui fait varier le coût du fret international. Les biens intermédiaires sont toujours les moins chers à transporter par voie maritime, avec un coût inférieur à 2,7 Fcfp/kg pour 1 000 kilomètres. En comparaison, ce coût est également de 2,8 Fcfp/kg/1 000 km pour les produits de l'industrie agroalimentaire, mais il grimpe à 5,5 Fcfp Fcfp/kg/1 000 km pour les produits agricoles et 8,1 Fcfp/kg/1 000 km pour les biens de consommation et les biens d'équipement.