Territoires palestiniens | AFP | mercredi 19/06/2024 - Des combats de rue appuyés par des bombardements israéliens meurtriers ont fait rage mercredi dans le sud de la bande de Gaza, pendant que l'armée affirme se préparer à une possible offensive au Liban contre le mouvement islamiste Hezbollah.
La guerre qui a éclaté le 7 octobre dans le territoire palestinien après une attaque menée par le Hamas, allié du Hezbollah libanais, contre Israël, a envenimé les tensions à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs se sont intensifiés récemment.
La bande de Gaza avait connu une relative accalmie depuis dimanche, après l'annonce d'une pause, chaque jour du matin au soir, dans les opérations israéliennes le long d'une route d'une dizaine de kilomètres dans le sud.
Cette pause est censée permettre l'entrée de l'aide humanitaire depuis le point de passage israélien de Kerem Shalom, mais l'ONU a déclaré mardi qu'elle devait "encore se traduire par davantage d'aide arrivant jusqu'aux populations".
L'armée avait parallèlement assuré poursuivre ses opérations terrestres contre le Hamas lancées le 7 mai dans la ville de Rafah, frontalière avec l'Egypte.
Des bombardements ont visé mercredi l'ouest de Rafah et le centre du territoire, selon des témoins et la Défense civile.
Sept personnes ont été tuées pendant la nuit, selon les secouristes, par des frappes menées avec des drones sur des tentes dans la zone d'Al-Mawasi, aux portes de Rafah, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens.
Des combats opposaient soldats israéliens et combattants palestiniens dans le quartier Saoudien, dans l'ouest de Rafah, sous les bombardements et les tirs d'artillerie, selon la branche armée du Jihad islamique, un groupe armé palestinien allié du Hamas.
Des témoins ont aussi raconté que plusieurs véhicules militaires étaient entrés dans le quartier Saoudien, appuyés par des tirs de drones et de chars.
Dans le nord, des témoins ont signalé des tirs d'artillerie à Zeitoun, un quartier de la ville de Gaza, tandis qu'un bombardement près du camp de Nousseirat, dans le centre, a fait trois morts selon la Défense civile.
- "Guerre totale" -
Sur le front nord, l'armée israélienne a annoncé mardi que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés".
Mercredi, plusieurs frappes israéliennes ont visé le sud du Liban, selon l'agence de presse libanaise ANI, dont le village frontalier de Khiam d'où s'élevait un épais nuage de fumée. Le Hezbollah a annoncé la mort de deux combattants, dont l'un à Yaroune, un village également bombardé selon l'ANI.
Le mouvement libanais, dont le chef Hassan Nasrallah doit prononcer un discours télévisé mercredi, a revendiqué une attaque de drone sur des soldats israéliens à Metula, dans le nord d'Israël.
Le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, avait menacé mardi le Hezbollah, très implanté dans le sud du Liban, de destruction à l'issue d'une "guerre totale".
Un émissaire du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, se trouvait au même moment à Beyrouth où il a jugé "urgente" une désescalade entre Israël et le Hezbollah, afin d'éviter "une guerre à grande échelle".
M. Hochstein a défendu le plan de cessez-le-feu dans la bande de Gaza présenté le 31 mai par Joe Biden, affirmant qu'il représentait aussi "une chance pour mettre fin au conflit" à la frontière israélo-libanaise. Il a rencontré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, mardi soir à Jérusalem.
- Six bombardements "emblématiques" -
La guerre a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à présent 37.396 morts, dont au moins 24 en 24 heures, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
L'ONU s'est inquiétée mercredi du respect du droit de la guerre par l'armée israélienne, en publiant une enquête sur six bombardements "emblématiques" qui ont fait au moins 218 morts pendant les deux premiers mois de la guerre à Gaza.
"L'obligation de choisir des moyens et des méthodes de guerre" qui évitent ou minimisent "les dommages causés aux civils semble avoir été systématiquement violée", a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk.
Pour ces attaques, Israël a eu recours à "l'utilisation présumée" de bombes dont la charge explosive atteignait une tonne, selon ce rapport, "sur des immeubles habités, une école, des camps de réfugiés et un marché".
- La nourriture "inabordable" -
La guerre a aussi provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire assiégé, où l'aide internationale entre en quantité insuffisante.
Selon un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq, le passage de Kerem Shalom "fonctionnait avec une capacité limitée" mardi, "notamment à cause des combats", tandis que celui de Rafah reste fermé depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle, du côté palestinien, début mai.
"Ces dernières semaines, la situation s'est améliorée dans le nord, mais s'est considérablement détériorée dans le sud", a-t-il assuré, soulignant que des produits de base "étaient disponibles sur des marchés du sud et du centre de Gaza, mais à des prix inabordables pour beaucoup de gens", faute de quantités suffisantes.
Après plus de huit mois de guerre, Benjamin Netanyahu fait face dans son pays à des critiques grandissantes.
Mardi soir, plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté à Jérusalem pour réclamer des élections anticipées et un accord qui permettrait la libération des otages.
Mais le Premier ministre assure qu'il poursuivra la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël. Le mouvement islamiste exige de son côté un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien total de Gaza.
La guerre qui a éclaté le 7 octobre dans le territoire palestinien après une attaque menée par le Hamas, allié du Hezbollah libanais, contre Israël, a envenimé les tensions à la frontière nord d'Israël avec le Liban, où les échanges de tirs se sont intensifiés récemment.
La bande de Gaza avait connu une relative accalmie depuis dimanche, après l'annonce d'une pause, chaque jour du matin au soir, dans les opérations israéliennes le long d'une route d'une dizaine de kilomètres dans le sud.
Cette pause est censée permettre l'entrée de l'aide humanitaire depuis le point de passage israélien de Kerem Shalom, mais l'ONU a déclaré mardi qu'elle devait "encore se traduire par davantage d'aide arrivant jusqu'aux populations".
L'armée avait parallèlement assuré poursuivre ses opérations terrestres contre le Hamas lancées le 7 mai dans la ville de Rafah, frontalière avec l'Egypte.
Des bombardements ont visé mercredi l'ouest de Rafah et le centre du territoire, selon des témoins et la Défense civile.
Sept personnes ont été tuées pendant la nuit, selon les secouristes, par des frappes menées avec des drones sur des tentes dans la zone d'Al-Mawasi, aux portes de Rafah, où sont réfugiés des centaines de milliers de Palestiniens.
Des combats opposaient soldats israéliens et combattants palestiniens dans le quartier Saoudien, dans l'ouest de Rafah, sous les bombardements et les tirs d'artillerie, selon la branche armée du Jihad islamique, un groupe armé palestinien allié du Hamas.
Des témoins ont aussi raconté que plusieurs véhicules militaires étaient entrés dans le quartier Saoudien, appuyés par des tirs de drones et de chars.
Dans le nord, des témoins ont signalé des tirs d'artillerie à Zeitoun, un quartier de la ville de Gaza, tandis qu'un bombardement près du camp de Nousseirat, dans le centre, a fait trois morts selon la Défense civile.
- "Guerre totale" -
Sur le front nord, l'armée israélienne a annoncé mardi que "des plans opérationnels pour une offensive au Liban" avaient été "validés".
Mercredi, plusieurs frappes israéliennes ont visé le sud du Liban, selon l'agence de presse libanaise ANI, dont le village frontalier de Khiam d'où s'élevait un épais nuage de fumée. Le Hezbollah a annoncé la mort de deux combattants, dont l'un à Yaroune, un village également bombardé selon l'ANI.
Le mouvement libanais, dont le chef Hassan Nasrallah doit prononcer un discours télévisé mercredi, a revendiqué une attaque de drone sur des soldats israéliens à Metula, dans le nord d'Israël.
Le chef de la diplomatie israélienne, Israël Katz, avait menacé mardi le Hezbollah, très implanté dans le sud du Liban, de destruction à l'issue d'une "guerre totale".
Un émissaire du président américain Joe Biden, Amos Hochstein, se trouvait au même moment à Beyrouth où il a jugé "urgente" une désescalade entre Israël et le Hezbollah, afin d'éviter "une guerre à grande échelle".
M. Hochstein a défendu le plan de cessez-le-feu dans la bande de Gaza présenté le 31 mai par Joe Biden, affirmant qu'il représentait aussi "une chance pour mettre fin au conflit" à la frontière israélo-libanaise. Il a rencontré le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, mardi soir à Jérusalem.
- Six bombardements "emblématiques" -
La guerre a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas ont mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.194 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.
Sur 251 personnes enlevées, 116 sont toujours retenues en otages à Gaza, dont 41 sont mortes, selon l'armée.
En riposte, l'armée israélienne a lancé une offensive sur la bande de Gaza, qui a fait jusqu'à présent 37.396 morts, dont au moins 24 en 24 heures, en majorité des civils, selon des données du ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.
L'ONU s'est inquiétée mercredi du respect du droit de la guerre par l'armée israélienne, en publiant une enquête sur six bombardements "emblématiques" qui ont fait au moins 218 morts pendant les deux premiers mois de la guerre à Gaza.
"L'obligation de choisir des moyens et des méthodes de guerre" qui évitent ou minimisent "les dommages causés aux civils semble avoir été systématiquement violée", a déclaré le Haut-Commissaire aux droits de l'homme, Volker Türk.
Pour ces attaques, Israël a eu recours à "l'utilisation présumée" de bombes dont la charge explosive atteignait une tonne, selon ce rapport, "sur des immeubles habités, une école, des camps de réfugiés et un marché".
- La nourriture "inabordable" -
La guerre a aussi provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire assiégé, où l'aide internationale entre en quantité insuffisante.
Selon un porte-parole de l'ONU, Farhan Haq, le passage de Kerem Shalom "fonctionnait avec une capacité limitée" mardi, "notamment à cause des combats", tandis que celui de Rafah reste fermé depuis que l'armée israélienne en a pris le contrôle, du côté palestinien, début mai.
"Ces dernières semaines, la situation s'est améliorée dans le nord, mais s'est considérablement détériorée dans le sud", a-t-il assuré, soulignant que des produits de base "étaient disponibles sur des marchés du sud et du centre de Gaza, mais à des prix inabordables pour beaucoup de gens", faute de quantités suffisantes.
Après plus de huit mois de guerre, Benjamin Netanyahu fait face dans son pays à des critiques grandissantes.
Mardi soir, plusieurs milliers de personnes ont de nouveau manifesté à Jérusalem pour réclamer des élections anticipées et un accord qui permettrait la libération des otages.
Mais le Premier ministre assure qu'il poursuivra la guerre jusqu'à l'élimination du Hamas, au pouvoir depuis 2007 à Gaza et considéré comme une organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël. Le mouvement islamiste exige de son côté un cessez-le-feu définitif et un retrait israélien total de Gaza.