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Collision en mer: une nouvelle tentative de désincarcération à l'étude


Toulon, France | AFP | mercredi 10/10/2018 - Les autorités françaises en accord avec la Compagne tunisienne de navigation (CTN) étudient mercredi la façon la plus "intelligente" de désincarcérer les deux navires entrés en collision dimanche au nord du Cap Corse, a déclaré le préfet maritime de Méditerranée.

"On pense qu'il y a un système un peu comme un hameçon et que plutôt que de tirer bêtement, on va regarder ce qu'on pourrait imaginer pour tirer intelligemment", a indiqué le préfet maritime, le vice-amiral Charles-Henri de la Faverie du Ché, lors d'une conférence de presse à Toulon.
Un vidéo sous-marine a permis de voir par en-dessous les deux coques encastrées, à l'endroit où l'éperon percuteur du roulier tunisien Ulysse affrété par la CTN a provoqué une brèche dans le porte-conteneurs chypriote, CLS Virginia, alors au mouillage.
Des experts de l'architecture navale, de la Marine et des Marins-pompiers sont sur place, ainsi que des plongeurs. Sept bâtiments sont engagés, avec deux cents personnes, sans compter les moyens aériens, plus cinquante personnes à la cellule de crise de Toulon.
Deux tentatives de désincarcération ont déjà été effectuées mais "de façon très mesurée car notre principale préoccupation était de ne pas créer un suraccident", selon le préfet maritime.
Il est notamment envisagé de faire baisser le Virginia de manière à changer sa gîte et faciliter la désincarcération de l'Ulysse dont le bulbe d'étrave s'est fiché à angle droit dans la coque du Virginia, "un accident inédit", selon le préfet. 
Concernant la nappe de pollution, le préfet a estimé à 200 m3 - la fourchette haute de ce que les cuves du porte-conteneurs pouvaient contenir - le fuel de propulsion qui s'est répandu, une fuel "assez lourd et visqueux", a-t-il ajouté.
La nappe, qui s'étend désormais en cinq rubans sur 25 km de long et s'éloigne des côtes corses, est pompée par plusieurs navires, notamment italiens, depuis trois jours. 
Le préfet maritime a indiqué qu'une vingtaine de personnes de l'équipage du Virginia restaient à bord, et quarante-cinq à bord de l'Ulysse. Seuls six Tunisiens ne faisant pas partie de l'équipage tunisien ont quitté le navire. 
Le préfet s'est refusé à tout commentaire sur l'enquête ouverte par le parquet de Paris, l'accident ayant eu lieu dans les eaux internationales. Il a précisé que le porte-conteneurs chypriote était en droit de mouiller dans cette zone. 
L'association de protection de l'environnement Robin des Bois avait dénoncé ce "mouillage incongru, pour une période indéterminée", un "stationnement gratuit et dangereux en haute mer".

le Mercredi 10 Octobre 2018 à 04:35 | Lu 414 fois