Pontoise, France | AFP | mercredi 10/03/2021 - Glaçant et sordide... Le procureur de Pontoise a livré mercredi le récit de la mort d'Alisha, 14 ans, frappée puis jetée dans la Seine pour des "futilités" par deux camarades de classe d'Argenteuil, présentés mercredi à un juge en vue de leur mise en examen pour "assassinat".
Les deux adolescents, un garçon et une fille de 15 ans, "ont été déférés cet après-midi pour l'ouverture d'une information (judiciaire) pour des faits d'assassinat avec réquisition de mandat de dépôt", a déclaré Eric Corbaux, le procureur de la République de Pontoise, lors d'une conférence de presse.
Les deux suspects, T. et J., encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Leurs auditions laissent entrevoir des motifs divers et parfois nébuleux qui ont conduit à une agression préméditée et violente, ne laissant aucune chance à Alisha de s'en sortir.
Ce lundi 8 mars en fin d'après-midi, les trois collégiens se retrouvent à l'ombre du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l'écart des habitations.
Alisha a accepté d'y suivre J., qui avait sollicité le rendez-vous, "à la demande de son copain", a retracé M. Corbaux.
Après quelques minutes d'échange entre filles, le jeune homme, "qui était resté dissimulé" derrière un pilier du pont, "se serait approché de la victime et lui aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les chevaux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol", explique-t-il.
Les coups pleuvent, dans le dos, à la tête. "La victime à ce moment-là était encore consciente, elle gémissait les yeux ouverts", selon le parquet. Cherchant à "faire disparaitre les traces des violences qu’ils avaient commises", les deux agresseurs présumés "auraient alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine en contrebas du quai, un quai très haut", poursuit-il.
Alisha est morte par noyade, selon les premiers résultats de l'autopsie.
Quand le couple d'agresseurs présumés revient au domicile du jeune homme, celui-ci, les vêtements couverts de sang, livre un récit des faits à sa mère, qui préviendra la police. Les deux adolescents se changent et ne montrent "pas d'expression de panique ou autre à ce moment-là", précise le procureur.
De fait, ils quittent rapidement le domicile et se rendent à Paris, où ils achètent de quoi manger, avant d'aller chez une connaissance qui n'était au courant de rien.
C'est là, à 2H00 du matin dans la nuit de lundi à mardi, qu'ils sont interpellés par la police, signant la fin d'un engrenage fulgurant bâti sur des enfantillages.
"Trois amis"
Quand ils se sont rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé et sans histoire du centre cette ville de 110.000 habitants, ce sont "trois amis au début", qui viennent "d'établissements différents, de parcours différents", explique le procureur.
Le trio se construit aussi sur des amourettes: Alisha et le jeune homme entretiennent une brève relation, puis il s'entiche de l'autre adolescente. Mais "les deux jeunes filles gardent des relations amicales, ce que le jeune homme a du mal à accepter", note M. Corbaux.
Une succession d'éléments vient alors dégrader cette situation. En février, la victime se fait pirater son téléphone et des photos d'elle en sous-vêtements sont diffusées sur le réseau social Snapchat, prisé des jeunes.
Ces faits avaient amené l'établissement scolaire à ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de deux camarades d'Alisha, qui sont temporairement exclus et "étaient convoqués en conseil de discipline pour ce mardi", soit le lendemain du drame, a rapporté le lycée mercredi.
A cet épisode s'ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles dans l'enceinte de l'établissement ainsi que la colère du jeune homme, qui ruminait le fait qu'Alisha avait, selon lui, "parlé mal de son père décédé".
Ce sont "des futilités de ce type-là qui auraient justifié l'envie de faire quelque chose envers la victime", a esquissé M. Corbaux, indiquant que cette volonté ressortait de SMS échangés entre les deux protagonistes.
Durant leur audition dans les locaux de la police judiciaire, les jeunes suspects "n’ont pas fait part non plus d’un remords immédiat", a lâché le procureur.
"On parle de ces jeunes gens qui ont à peine 15 ans...", laisse-t-il planer, avant d'ajouter: "on n’est pas toujours dans quelque chose qui est de la rationalité la plus totale".
Les deux adolescents, un garçon et une fille de 15 ans, "ont été déférés cet après-midi pour l'ouverture d'une information (judiciaire) pour des faits d'assassinat avec réquisition de mandat de dépôt", a déclaré Eric Corbaux, le procureur de la République de Pontoise, lors d'une conférence de presse.
Les deux suspects, T. et J., encourent jusqu'à 20 ans de prison.
Leurs auditions laissent entrevoir des motifs divers et parfois nébuleux qui ont conduit à une agression préméditée et violente, ne laissant aucune chance à Alisha de s'en sortir.
Ce lundi 8 mars en fin d'après-midi, les trois collégiens se retrouvent à l'ombre du viaduc de l'autoroute A15 qui enjambe la Seine, sur un chemin à l'écart des habitations.
Alisha a accepté d'y suivre J., qui avait sollicité le rendez-vous, "à la demande de son copain", a retracé M. Corbaux.
Après quelques minutes d'échange entre filles, le jeune homme, "qui était resté dissimulé" derrière un pilier du pont, "se serait approché de la victime et lui aurait donné par surprise des coups au visage, lui aurait tiré les chevaux et lui aurait fait une balayette la faisant tomber au sol", explique-t-il.
Les coups pleuvent, dans le dos, à la tête. "La victime à ce moment-là était encore consciente, elle gémissait les yeux ouverts", selon le parquet. Cherchant à "faire disparaitre les traces des violences qu’ils avaient commises", les deux agresseurs présumés "auraient alors attrapé la victime pour la jeter dans la Seine en contrebas du quai, un quai très haut", poursuit-il.
Alisha est morte par noyade, selon les premiers résultats de l'autopsie.
Quand le couple d'agresseurs présumés revient au domicile du jeune homme, celui-ci, les vêtements couverts de sang, livre un récit des faits à sa mère, qui préviendra la police. Les deux adolescents se changent et ne montrent "pas d'expression de panique ou autre à ce moment-là", précise le procureur.
De fait, ils quittent rapidement le domicile et se rendent à Paris, où ils achètent de quoi manger, avant d'aller chez une connaissance qui n'était au courant de rien.
C'est là, à 2H00 du matin dans la nuit de lundi à mardi, qu'ils sont interpellés par la police, signant la fin d'un engrenage fulgurant bâti sur des enfantillages.
"Trois amis"
Quand ils se sont rencontrés à la rentrée de septembre 2020 au lycée professionnel Cognacq-Jay, un établissement privé et sans histoire du centre cette ville de 110.000 habitants, ce sont "trois amis au début", qui viennent "d'établissements différents, de parcours différents", explique le procureur.
Le trio se construit aussi sur des amourettes: Alisha et le jeune homme entretiennent une brève relation, puis il s'entiche de l'autre adolescente. Mais "les deux jeunes filles gardent des relations amicales, ce que le jeune homme a du mal à accepter", note M. Corbaux.
Une succession d'éléments vient alors dégrader cette situation. En février, la victime se fait pirater son téléphone et des photos d'elle en sous-vêtements sont diffusées sur le réseau social Snapchat, prisé des jeunes.
Ces faits avaient amené l'établissement scolaire à ouvrir une procédure disciplinaire à l'encontre de deux camarades d'Alisha, qui sont temporairement exclus et "étaient convoqués en conseil de discipline pour ce mardi", soit le lendemain du drame, a rapporté le lycée mercredi.
A cet épisode s'ajoutent une bagarre entre les deux jeunes filles dans l'enceinte de l'établissement ainsi que la colère du jeune homme, qui ruminait le fait qu'Alisha avait, selon lui, "parlé mal de son père décédé".
Ce sont "des futilités de ce type-là qui auraient justifié l'envie de faire quelque chose envers la victime", a esquissé M. Corbaux, indiquant que cette volonté ressortait de SMS échangés entre les deux protagonistes.
Durant leur audition dans les locaux de la police judiciaire, les jeunes suspects "n’ont pas fait part non plus d’un remords immédiat", a lâché le procureur.
"On parle de ces jeunes gens qui ont à peine 15 ans...", laisse-t-il planer, avant d'ajouter: "on n’est pas toujours dans quelque chose qui est de la rationalité la plus totale".