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Code du travail : mobilisations en régions, début de la manifestation à Paris


Paris, France | AFP | mardi 12/09/2017 - Plusieurs dizaines de milliers de manifestants sont descendus dans la rue mardi en France contre la réforme du Code du travail, une "très forte" mobilisation sociale, selon la CGT, la première du quinquennat face à un président déterminé à mener à bien cette promesse de campagne.

"C'est une première qui s'annonce réussie", s'est réjoui le numéro un de la CGT, Philippe Martinez, à l'initiative de cette journée d'action avec Solidaires, la FSU et l'Unef, qui s'est félicité "de la très forte mobilisation".

Selon la CGT, le nombre de manifestants a atteint 60.000 à Paris. La préfecture de police a donné le chiffre de 24.000, soit un peu moins que pour la première manifestation anti-loi travail le 9 mars 2016, où elle avait fait état de 27.000 à 29.000 participants, tandis que la CGT en revendiquait 100.000.

Le cortège parisien a défilé entre Bastille et place d'Italie au son d'une fanfare animée par des forains, certains déguisés en clowns. Il a été stoppé à plusieurs reprises par des heurts, et les forces de l'ordre ont répliqué à des jets de projectiles en faisant usage de gaz lacrymogènes et d'un canon à eau. La préfecture de police, qui a fait état de la présence dans le cortège de "300 personnes encagoulées", a rapporté "quelques dégradations" notamment de vitres et de panneaux publicitaires, et indiqué avoir procédé à trois interpellations. Elle a également recensé un blessé parmi les manifestants, qui a été conduit à l'hôpital.
Dans la foule des manifestants, des personnalités politiques comme Benoît Hamon, ancien candidat du PS à la présidentielle, ou Pierre Laurent, secrétaire national du PCF. Sur les pancartes, le président Emmanuel Macron était ciblé pour sa promesse de ne céder "ni aux fainéants, ni aux cyniques, ni aux extrêmes". "Les fainéants sont en marche", pouvait-on lire, ou "Macron, t'es foutu, les fainéants sont dans la rue". 

A Marseille, la préfecture a compté 7.500 manifestants, les organisateurs 60.000. Ils étaient entre 8.000 et 16.000 selon les sources à Toulouse. Au Havre, la ville du Premier ministre Edouard Philippe, la police comptabilisait 3.400 manifestants.

Mélenchon à Marseille
 
Trois interpellations ont aussi été effectuées à Nantes, où des échauffourées ont éclaté en fin de manifestation, et cinq à Lyon, tandis que des incidents étaient aussi notés à Marseille.

Dans le cortège marseillais, le leader de la France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, a promis de "faire reculer" le président de la République, car "ce pays ne veut pas du monde libéral". Et à Strasbourg, six eurodéputés socialistes français, dont Edouard Martin, ancien syndicaliste de Florange, ont participé à la manifestation. A Lille, le député Adrien Quatennens conduisait un cortège fourni, en queue de manifestation, de militants de La France insoumise.

Plafonnement des indemnités prud'homales, fusion des instances représentatives du personnel dans les entreprises, réforme du compte pénibilité, place accrue à l'accord d'entreprise : les ordonnances reprennent plusieurs promesses de campagne du président Macron. Si pour le patronat, elles vont "déverrouiller la peur d'embaucher", les syndicats y voient un texte "libéral" dans le prolongement de la très décriée loi travail.

Mais le front syndical est désuni. FO ne s'associe pas à la fronde, contrairement à la loi travail en 2016, même si une partie de ses militants ont décidé de défiler, ainsi que certaines sections CFDT, CFE-CGC, CFTC ou Unsa. Les drapeaux FO étaient bien visibles dans le cortège parisien, tout comme à Bordeaux où l'Union départementale était présente, ou à Rennes.

Nous tiendrons
 
L'enjeu est important pour Emmanuel Macron, qui espère que cette réforme va faire "gagner la bataille du chômage de masse". "Nous tiendrons", a lancé le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire.

Au moment même où les manifestants défilaient contre la la réforme du Code du travail, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, assurait lors d'un colloque que le pays était "mûr pour inventer une flexisécurité à la française". La séquence est toutefois délicate pour le président, - en visite mardi aux Antilles après le passage de l'ouragan Irma -, en chute dans les sondages.

La CGT a déjà appelé à une autre mobilisation, le 21 septembre, à la veille de la présentation du projet en Conseil des ministres et deux jours avant celle de La France Insoumise. La journée était aussi marquée par des grèves, avec des perturbations dans les transports. La tour Eiffel est restée ouverte à la visite, mais seulement jusqu'au deuxième étage, une partie du personnel étant en grève.  

le Mardi 12 Septembre 2017 à 06:24 | Lu 1431 fois