Paris, France | AFP | samedi 23/09/2017 - Devant des dizaines de milliers de partisans, réunis place de la République à Paris, Jean-Luc Mélenchon a appelé à poursuivre la mobilisation contre les ordonnances réformant le Code du travail, promettant à Emmanuel Macron et aux "oligarques" que "la bataille n'est pas finie" mais "commence".
Si les ordonnances ont été publiées samedi au Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate, elles n'auront pas "force de loi" tant que le Parlement ne les aura pas ratifiées, a rappelé le chef de la file de la France insoumise dans un discours virulent de 45 minutes devant une foule, estimée à 30.000 personnes par la police et à 150.000 par les organisateurs.
D'ici ce passage à l'Assemblée, prévu en novembre, M. Mélenchon "souhaite, avec les organisations syndicales, et nous sommes prêts à nous ranger derrière elles, une action forte et dense", en évoquant la possibilité de "déferler à un million sur les Champs-Elysées".
"On en a connu d'autres qui se disaient droits dans leurs bottes et à qui on a fini par leur faire retirer", a ironisé le député des Bouches-du-Rhône en allusion au retrait du plan Juppé en 1995.
Face à la foule scandant "résistance" et "dégagez", il a appelé "à une +casserolade+, faire le plus de bruit possible avec des casseroles" samedi prochain, en référence aux actions menées par le mouvement des Indignés.
Pour faire pression sur le gouvernement, il a incité lycéens et étudiants "à se mettre en mouvement".
"Soyez dignes de votre âge et de ceux qui vous ont précédé sans lesquels vous ne seriez pas protéges par le droit du travail", a-t-il lancé.
M. Mélenchon a consacré une bonne part de son discours à de violentes attaques contre Emmanuel Macron, "l'accusant de parler du peuple comme de la racaille". "Jamais auparavant personne n'avait parlé au peuple français de cette façon", a-t-il martelé.
"C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE...", a-t-il répliqué au président de la République pour qui "la démocratie, ce n'est pas la rue".
Depuis la place de la Bastille, les manifestants, avec pancartes ("Y'a rien de bon dans le Macron" ou encore "Les fainéants dans la rue") et banderoles, avaient auparavant marché vers la place de la République, à moins de deux kilomètres de là.
- Désunion à la gauche de la gauche -
Dans le carré de tête, derrière une banderole "Non au coup d'Etat social", figuraient notamment aux côtés du leader de La France insoumise, l'ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon ou encore plusieurs responsables et députés LFI comme Clémentine Autain. Les militants CGT étaient venus en nombre. Le patron du PCF, Pierre Laurent, a passé une tête mais sans défiler, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Venu des Vosges, Patrick, 64 ans, employé de banque à la retraite et encarté LFI, justifie sa présence "parce que Macron fait déborder le vase. Je me bats pour les jeunes".
En marge de la manifestation, des militants radicaux du "black bloc" scandaient des slogans contre la police ou encore "Ni Dieu, ni maître... ni Mélenchon". De brefs incidents ont éclaté entre eux et des "Insoumis" près de la scène.
Après une mobilisation syndicale en retrait jeudi, la manifestation sur un mot d'ordre plus large constituait un test pour le mouvement social et les Insoumis, qui remettent en cause la légitimité politique de l'exécutif.
"On assume notre rôle et on prend l'initiative", souligne le député LFI Alexis Corbière. "La France insoumise se fait entendre et prend sa place", ajoute-t-il pour expliquer l'originalité d'un appel émanant d'un mouvement politique sur des revendications sociales.
Le mot d'ordre a été élargi à l'ensemble des initiatives politiques du gouvernement depuis quatre mois, résumées par l'expression choc de "coup d'Etat social": augmentation de la CSG, réduction des aides au logement, suppression d'emplois aidés...
Alors que LR, PS et FN connaissent de grandes difficultés internes, Jean-Luc Mélenchon entend démontrer qu'il est le seul, avec son groupe de 17 députés "Insoumis", à pouvoir incarner l'opposition.
lum-far-sac-awa-sva/frd/nm
© Agence France-Presse
Si les ordonnances ont été publiées samedi au Journal officiel pour une entrée en vigueur immédiate, elles n'auront pas "force de loi" tant que le Parlement ne les aura pas ratifiées, a rappelé le chef de la file de la France insoumise dans un discours virulent de 45 minutes devant une foule, estimée à 30.000 personnes par la police et à 150.000 par les organisateurs.
D'ici ce passage à l'Assemblée, prévu en novembre, M. Mélenchon "souhaite, avec les organisations syndicales, et nous sommes prêts à nous ranger derrière elles, une action forte et dense", en évoquant la possibilité de "déferler à un million sur les Champs-Elysées".
"On en a connu d'autres qui se disaient droits dans leurs bottes et à qui on a fini par leur faire retirer", a ironisé le député des Bouches-du-Rhône en allusion au retrait du plan Juppé en 1995.
Face à la foule scandant "résistance" et "dégagez", il a appelé "à une +casserolade+, faire le plus de bruit possible avec des casseroles" samedi prochain, en référence aux actions menées par le mouvement des Indignés.
Pour faire pression sur le gouvernement, il a incité lycéens et étudiants "à se mettre en mouvement".
"Soyez dignes de votre âge et de ceux qui vous ont précédé sans lesquels vous ne seriez pas protéges par le droit du travail", a-t-il lancé.
M. Mélenchon a consacré une bonne part de son discours à de violentes attaques contre Emmanuel Macron, "l'accusant de parler du peuple comme de la racaille". "Jamais auparavant personne n'avait parlé au peuple français de cette façon", a-t-il martelé.
"C'est la rue qui a abattu les rois, les nazis, le plan Juppé et le CPE...", a-t-il répliqué au président de la République pour qui "la démocratie, ce n'est pas la rue".
Depuis la place de la Bastille, les manifestants, avec pancartes ("Y'a rien de bon dans le Macron" ou encore "Les fainéants dans la rue") et banderoles, avaient auparavant marché vers la place de la République, à moins de deux kilomètres de là.
- Désunion à la gauche de la gauche -
Dans le carré de tête, derrière une banderole "Non au coup d'Etat social", figuraient notamment aux côtés du leader de La France insoumise, l'ancien candidat PS à la présidentielle Benoît Hamon ou encore plusieurs responsables et députés LFI comme Clémentine Autain. Les militants CGT étaient venus en nombre. Le patron du PCF, Pierre Laurent, a passé une tête mais sans défiler, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Venu des Vosges, Patrick, 64 ans, employé de banque à la retraite et encarté LFI, justifie sa présence "parce que Macron fait déborder le vase. Je me bats pour les jeunes".
En marge de la manifestation, des militants radicaux du "black bloc" scandaient des slogans contre la police ou encore "Ni Dieu, ni maître... ni Mélenchon". De brefs incidents ont éclaté entre eux et des "Insoumis" près de la scène.
Après une mobilisation syndicale en retrait jeudi, la manifestation sur un mot d'ordre plus large constituait un test pour le mouvement social et les Insoumis, qui remettent en cause la légitimité politique de l'exécutif.
"On assume notre rôle et on prend l'initiative", souligne le député LFI Alexis Corbière. "La France insoumise se fait entendre et prend sa place", ajoute-t-il pour expliquer l'originalité d'un appel émanant d'un mouvement politique sur des revendications sociales.
Le mot d'ordre a été élargi à l'ensemble des initiatives politiques du gouvernement depuis quatre mois, résumées par l'expression choc de "coup d'Etat social": augmentation de la CSG, réduction des aides au logement, suppression d'emplois aidés...
Alors que LR, PS et FN connaissent de grandes difficultés internes, Jean-Luc Mélenchon entend démontrer qu'il est le seul, avec son groupe de 17 députés "Insoumis", à pouvoir incarner l'opposition.
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© Agence France-Presse