Les scientifiques ont clairement averti que si rien n'était fait, le réchauffement se traduirait par de violentes tempêtes, des sécheresses, des guerres pour l'eau et des migrations massives.
Bonn, Allemagne | AFP | samedi 05/09/2015 - Les négociateurs de l'ONU qui travaillent sur un accord universel sur le climat pour la Conférence de Paris sont pris entre deux peurs: celle des conséquences dramatiques du réchauffement, qui impliquent des décisions fortes, et celle d'un échec, qui pourrait conduire au contraire à un accord a minima, selon les analystes.
La perspective de catastrophes climatiques d'ici à quelques dizaines d'années seulement, doublée d'attentes croissantes de l'opinion, pousse à un accord à la hauteur de l'enjeu.
Les scientifiques ont clairement averti que si rien n'était fait, le réchauffement se traduirait par de violentes tempêtes, des sécheresses, des guerres pour l'eau et des migrations massives.
Le créneau pour agir est étroit et si les émissions par l'homme de gaz à effet de serre n'atteignent pas bientôt leur pic avant de chuter très rapidement, cette fenêtre de tir pourrait très vite se refermer.
Mais, à trois mois de la Conférence de Paris où les représentants de 195 pays doivent se retrouver pour tenter de sceller un accord mondial limitant le réchauffement à deux degrés, une autre crainte hante les diplomates -et les gouvernements : celle de l'échec.
"Notre inquiétude, c'est que nous finissions avec le plus petit dénominateur commun, que tout le monde tombe d'accord sur les options les moins ambitieuses", explique Li Shuo, de Greenpeace Chine.
La dernière fois que la communauté internationale a essayé de sceller un accord "de la dernière chance" sur le climat -- à Copenhague, en 2009 -- cela s'est mal terminé, avec l'intervention au final de 110 chefs d'Etat qui ont produit, en lieu et place d'un accord, une "déclaration" de trois pages destinée à sauver la face.
"Ne pas répéter les erreurs de Copenhague": ce refrain a souvent été entendu aux négociations de Bonn, et la formule est aussi répétée comme un mantra par les organisateurs de la conférence qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre à Paris.
Et pourtant, malgré la peur d'un nouvel échec, les progrès réalisés dans les négociations ont été minimes et extrêmement lents.
Après une nouvelle semaine de débats à huis clos, les négociateurs ont quitté l'ancienne capitale allemande vendredi avec très peu choses à mettre en avant et un projet d'accord qui, selon la négociatrice en chef de la Commission européenne, Elina Bardram, n'est "pas adapté à une négociation".
Les ministres impliqués
Il serait cependant injuste d'accabler les diplomates, disent les experts. Ils sont eux-mêmes frustrés d'avoir aussi peu progressé alors qu'il ne reste plus qu'une ultime session de négociations de cinq jours en octobre avant la conférence de Paris.
Sans instructions claires de leurs gouvernements ou au contraire nantis de consignes très précises, ils ne peuvent aller plus loin.
Cette situation "peut entraver (leur) créativité" et les empêcher de trouver des solutions intéressantes, explique Alden Meyer, de l'Union of Concerned Scientists.
Pour surmonter cette difficulté, les autorités françaises ont impliqué très vite dans le processus les ministres qui signeront l'accord en décembre.
La prochaine réunion ministérielle informelle est prévue dimanche et lundi.
Toujours en septembre, les ministres des Affaires étrangères se réuniront au Major Economies Forum, puis leurs homologues des Finances se rencontreront à Lima le mois suivant lors d'une session conjointe du FMI et de la Banque mondiale.
D'autres rendez-vous sont à l'agenda au niveau international
Le 27 septembre, le président français François Hollande et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, seront les hôtes d'un sommet sur le climat à New York, en marge de l'assemblée générale de l'ONU.
La France a par ailleurs invité les présidents et les Premiers ministres à l'ouverture de la conférence de Paris.
"C'est une manière de s'assurer qu'ils donneront une impulsion politique au début" de la conférence, dit Alden Meyer.
A Copenhague, "les ministres étaient incapables de faire leur travail parce qu'ils savaient que les dirigeants allaient venir à la fin", note-t-il. Pour sa part, Elina Bardram se veut optimiste. "Un simple accord politique superficiel qui ne serait pas accompagné d'un solide dispositif de décisions (opérationnelles) n'est pas suffisant", dit-elle, assurant que de nombreux pays "partagent ce point de vue".
La perspective de catastrophes climatiques d'ici à quelques dizaines d'années seulement, doublée d'attentes croissantes de l'opinion, pousse à un accord à la hauteur de l'enjeu.
Les scientifiques ont clairement averti que si rien n'était fait, le réchauffement se traduirait par de violentes tempêtes, des sécheresses, des guerres pour l'eau et des migrations massives.
Le créneau pour agir est étroit et si les émissions par l'homme de gaz à effet de serre n'atteignent pas bientôt leur pic avant de chuter très rapidement, cette fenêtre de tir pourrait très vite se refermer.
Mais, à trois mois de la Conférence de Paris où les représentants de 195 pays doivent se retrouver pour tenter de sceller un accord mondial limitant le réchauffement à deux degrés, une autre crainte hante les diplomates -et les gouvernements : celle de l'échec.
"Notre inquiétude, c'est que nous finissions avec le plus petit dénominateur commun, que tout le monde tombe d'accord sur les options les moins ambitieuses", explique Li Shuo, de Greenpeace Chine.
La dernière fois que la communauté internationale a essayé de sceller un accord "de la dernière chance" sur le climat -- à Copenhague, en 2009 -- cela s'est mal terminé, avec l'intervention au final de 110 chefs d'Etat qui ont produit, en lieu et place d'un accord, une "déclaration" de trois pages destinée à sauver la face.
"Ne pas répéter les erreurs de Copenhague": ce refrain a souvent été entendu aux négociations de Bonn, et la formule est aussi répétée comme un mantra par les organisateurs de la conférence qui se tiendra du 30 novembre au 11 décembre à Paris.
Et pourtant, malgré la peur d'un nouvel échec, les progrès réalisés dans les négociations ont été minimes et extrêmement lents.
Après une nouvelle semaine de débats à huis clos, les négociateurs ont quitté l'ancienne capitale allemande vendredi avec très peu choses à mettre en avant et un projet d'accord qui, selon la négociatrice en chef de la Commission européenne, Elina Bardram, n'est "pas adapté à une négociation".
Les ministres impliqués
Il serait cependant injuste d'accabler les diplomates, disent les experts. Ils sont eux-mêmes frustrés d'avoir aussi peu progressé alors qu'il ne reste plus qu'une ultime session de négociations de cinq jours en octobre avant la conférence de Paris.
Sans instructions claires de leurs gouvernements ou au contraire nantis de consignes très précises, ils ne peuvent aller plus loin.
Cette situation "peut entraver (leur) créativité" et les empêcher de trouver des solutions intéressantes, explique Alden Meyer, de l'Union of Concerned Scientists.
Pour surmonter cette difficulté, les autorités françaises ont impliqué très vite dans le processus les ministres qui signeront l'accord en décembre.
La prochaine réunion ministérielle informelle est prévue dimanche et lundi.
Toujours en septembre, les ministres des Affaires étrangères se réuniront au Major Economies Forum, puis leurs homologues des Finances se rencontreront à Lima le mois suivant lors d'une session conjointe du FMI et de la Banque mondiale.
D'autres rendez-vous sont à l'agenda au niveau international
Le 27 septembre, le président français François Hollande et le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, seront les hôtes d'un sommet sur le climat à New York, en marge de l'assemblée générale de l'ONU.
La France a par ailleurs invité les présidents et les Premiers ministres à l'ouverture de la conférence de Paris.
"C'est une manière de s'assurer qu'ils donneront une impulsion politique au début" de la conférence, dit Alden Meyer.
A Copenhague, "les ministres étaient incapables de faire leur travail parce qu'ils savaient que les dirigeants allaient venir à la fin", note-t-il. Pour sa part, Elina Bardram se veut optimiste. "Un simple accord politique superficiel qui ne serait pas accompagné d'un solide dispositif de décisions (opérationnelles) n'est pas suffisant", dit-elle, assurant que de nombreux pays "partagent ce point de vue".