Bangkok, Thaïlande | AFP | vendredi 08/09/2023 - Les dirigeants du G20 se retrouvent à New Delhi au cours de ce qui sera probablement l'année la plus chaude de l'histoire, mais les espoirs sont minces de voir le groupe, divisé, s'accorder sur des actions ambitieuses permettant de répondre à la crise climatique.
L'absence d'engagements solides sur le climat serait un échec "potentiellement catastrophique" pour ces pays responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre, a averti Amnesty International jeudi.
La conférence pour le climat COP28, qui débute en novembre, pourrait également en pâtir, avec des attentes revues à la baisse.
Trois questions clés sont sur la table à New Delhi: le triplement des capacités mondiales en matière d'énergies renouvelables, la réduction progressive de l'utilisation des combustibles fossiles comme le charbon, mais aussi le financement de la transition verte dans les pays en développement.
En juillet, les ministres de l'Energie des pays du G20 n'avaient cependant ni fourni de feuille de route pour réduire les émissions, ni même mentionné dans leur déclaration finale le charbon, pourtant l'un des gros contributeurs au réchauffement climatique.
"Les communiqués qui ont été publiés sont tristement inadaptés", a déclaré cette semaine à l'AFP Simon Stiell, de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC).
Mercredi, l'observatoire européen Copernicus a averti que 2023 sera probablement l'année la plus chaude de l'histoire, conduisant le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à déclarer que "l'effondrement climatique a commencé".
Demandes de financements
Le sommet du G20 est particulièrement crucial pour espérer réaliser de véritables avancées, le groupe étant composé de 19 pays et de l'Union européenne, qui représentent ensemble environ 85% du PIB mondial.
La pollution par habitant liée au charbon a d'ailleurs augmenté de 9% dans les pays du G20 depuis 2015, selon un rapport publié cette semaine, notamment du fait de l'Inde, de l'Indonésie ou encore de la Chine.
La dépendance au charbon, mais aussi les clivages autour de l'invasion russe de l'Ukraine et les différends avec Pékin (les présidents russe et chinois ne feront pas le déplacement à New Delhi), compliquent la conclusion d'un accord pour baisser les émissions.
"Au minimum, j'espère qu'ils incluront des lignes de Bali sur la réduction progressive (de l'utilisation) du charbon", a déclaré Madhura Joshi du groupe de réflexion E3G, en référence au sommet de 2022. Les membres du G20 s'étaient alors engagés à "accélérer les efforts" pour diminuer progressivement la production d'électricité à partir de charbon non accompagnée de dispositifs de captage ou de stockage de carbone "en fonction des circonstances nationales".
Le financement de la transition énergétique pourrait constituer un autre point d'achoppement. Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui présente son pays comme le leader du "Sud global", a souligné en amont du sommet que les ambitions en matière climatique "doivent s'accompagner d'actions en matière de financement du climat et de transfert de technologies".
Les pays riches n'ont pas tenu leur promesse de verser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 aux pays pauvres pour les aider à lutter contre le changement climatique. Amnesty International a exhorté les pays développés à "fournir et à augmenter substantiellement" ce financement, augurant des conséquences "potentiellement catastrophiques" en cas d'inaction lors du sommet.
Les Etats africains ont par ailleurs appelé cette semaine à une restructuration et un allègement de la dette, ainsi qu'à la mise en œuvre rapide d'un fonds pour compenser les "pertes et dommages" des nations du Sud vulnérables face au changement climatique, pour lequel un accord de principe a été trouvé à la COP27 mais dont les modalités de fonctionnement restent à décider.
Ils ont aussi demandé un investissement de 600 milliards de dollars pour accroître leur capacité de production d'énergies renouvelables, notamment via un "régime de taxation du carbone" au niveau mondial.
Selon des observateurs, des projets de texte contiendraient un engagement du G20 à tripler le déploiement des énergies renouvelables à l'échelle mondiale d'ici 2030.
"Pour la première fois, un objectif mondial en matière d'énergies renouvelables est discuté par les dirigeants du monde", a déclaré Mme Joshi à l'AFP. Un accord "constituerait un événement important", même si les détails concernant la méthode à emprunter restent à préciser.
L'absence d'engagements solides sur le climat serait un échec "potentiellement catastrophique" pour ces pays responsables de 80% des émissions de gaz à effet de serre, a averti Amnesty International jeudi.
La conférence pour le climat COP28, qui débute en novembre, pourrait également en pâtir, avec des attentes revues à la baisse.
Trois questions clés sont sur la table à New Delhi: le triplement des capacités mondiales en matière d'énergies renouvelables, la réduction progressive de l'utilisation des combustibles fossiles comme le charbon, mais aussi le financement de la transition verte dans les pays en développement.
En juillet, les ministres de l'Energie des pays du G20 n'avaient cependant ni fourni de feuille de route pour réduire les émissions, ni même mentionné dans leur déclaration finale le charbon, pourtant l'un des gros contributeurs au réchauffement climatique.
"Les communiqués qui ont été publiés sont tristement inadaptés", a déclaré cette semaine à l'AFP Simon Stiell, de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CNUCC).
Mercredi, l'observatoire européen Copernicus a averti que 2023 sera probablement l'année la plus chaude de l'histoire, conduisant le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres à déclarer que "l'effondrement climatique a commencé".
Demandes de financements
Le sommet du G20 est particulièrement crucial pour espérer réaliser de véritables avancées, le groupe étant composé de 19 pays et de l'Union européenne, qui représentent ensemble environ 85% du PIB mondial.
La pollution par habitant liée au charbon a d'ailleurs augmenté de 9% dans les pays du G20 depuis 2015, selon un rapport publié cette semaine, notamment du fait de l'Inde, de l'Indonésie ou encore de la Chine.
La dépendance au charbon, mais aussi les clivages autour de l'invasion russe de l'Ukraine et les différends avec Pékin (les présidents russe et chinois ne feront pas le déplacement à New Delhi), compliquent la conclusion d'un accord pour baisser les émissions.
"Au minimum, j'espère qu'ils incluront des lignes de Bali sur la réduction progressive (de l'utilisation) du charbon", a déclaré Madhura Joshi du groupe de réflexion E3G, en référence au sommet de 2022. Les membres du G20 s'étaient alors engagés à "accélérer les efforts" pour diminuer progressivement la production d'électricité à partir de charbon non accompagnée de dispositifs de captage ou de stockage de carbone "en fonction des circonstances nationales".
Le financement de la transition énergétique pourrait constituer un autre point d'achoppement. Le Premier ministre indien Narendra Modi, qui présente son pays comme le leader du "Sud global", a souligné en amont du sommet que les ambitions en matière climatique "doivent s'accompagner d'actions en matière de financement du climat et de transfert de technologies".
Les pays riches n'ont pas tenu leur promesse de verser 100 milliards de dollars par an d'ici 2020 aux pays pauvres pour les aider à lutter contre le changement climatique. Amnesty International a exhorté les pays développés à "fournir et à augmenter substantiellement" ce financement, augurant des conséquences "potentiellement catastrophiques" en cas d'inaction lors du sommet.
Les Etats africains ont par ailleurs appelé cette semaine à une restructuration et un allègement de la dette, ainsi qu'à la mise en œuvre rapide d'un fonds pour compenser les "pertes et dommages" des nations du Sud vulnérables face au changement climatique, pour lequel un accord de principe a été trouvé à la COP27 mais dont les modalités de fonctionnement restent à décider.
Ils ont aussi demandé un investissement de 600 milliards de dollars pour accroître leur capacité de production d'énergies renouvelables, notamment via un "régime de taxation du carbone" au niveau mondial.
Selon des observateurs, des projets de texte contiendraient un engagement du G20 à tripler le déploiement des énergies renouvelables à l'échelle mondiale d'ici 2030.
"Pour la première fois, un objectif mondial en matière d'énergies renouvelables est discuté par les dirigeants du monde", a déclaré Mme Joshi à l'AFP. Un accord "constituerait un événement important", même si les détails concernant la méthode à emprunter restent à préciser.