PAPEETE, le 5 août 2014. Tout au long de l’année 2012, une jeune fille de 14 ans, l’aînée d’une fratrie de onze enfants a subi les atteintes sexuelles de son père. Quand les attouchements sont devenus plus précis, que sa cadette en a été victime aussi et qu’un viol était prêt de se commettre, la jeune fille a fugué et a dénoncé aux policiers les abus de son père. Ce mardi, elle a obtenu justice et réparation devant le tribunal correctionnel de Papeete.
On imagine que ce n’est pas facile pour ces deux jeunes filles âgées aujourd’hui de 16 et 17 ans, de venir devant un tribunal pour faire face, dans le box des accusés à leur propre père. Et s’il n’y avait que ça : durant les débats, il faut préciser devant les trois juges du tribunal correctionnel, le procureur de la République, les avocats, greffier et huissier tout ce qui s’est passé depuis ce réveillon de l’année 2012. Pendant plus d’une année la fille aînée de ce maçon va subir les assauts répétés de son père : elle n’a pas encore 15 ans. Un soir, ce père de famille que son entourage décrit comme courageux et travailleur –il a 11 enfants-, s’en prendra à la petite sœur, âgée de 14 ans : quelques caresses furtives au-dessus de ses vêtements.
Mais pour l’aînée, les attouchements sexuels du père deviennent de plus en plus appuyés au fil des mois. Alors que la jeune fille dort –ou fait mine de dormir- il la déshabille, la caresse sur tout le corps, l’embrasse, éjacule sur son dos, commence à introduire un doigt, passe la nuit dans son lit. Un soir où il essaie d’accomplir l’acte sexuel dans sa totalité, la jeune fille fugue de la maison familiale et va pousser la porte du commissariat de Papeete. Durant un an et trois mois, elle n’a rien dit, pas même à sa mère qui était enceinte au moment des faits de son 11e enfant ou trop occupée avec le nourrisson et tous les autres enfants de la fratrie. Durant un an et trois mois, elle a protégé sa petite sœur en la laissant dormir dans le lit du haut, mais elle finit par tout dire aux policiers.
Depuis mars 2013 et son interpellation, le père est donc derrière les barreaux de Nuutania dans l’attente de son procès pour agressions sexuelles sur mineures de moins de 15 ans avec cette circonstance aggravante d’être le père de deux jeunes filles. Dans le box des accusés, s’il reconnait les faits devant les juges, s’il regrette du bout des lèvres ce qu’il a fait, il n’a pas un regard pour ses filles. Il ne donne pas d’explication sur cette transgression. Lui-même aurait été un enfant abusé à l’âge de 8 ans.
Décrit comme un tyran dans cette expertise psychologique, cet homme de 34 ans avait la main lourde envers sa femme et ses enfants, en plus de ses penchants sexuels particuliers. En 2004, il avait été condamné à neuf mois de prison avec sursis pour des violences commises sur sa fille aînée, déjà. A la maison, il fait régner la terreur et exige de ses filles aînées qu’elles ne vivent qu’en soutien-gorge. Aussi au-delà de ce procès, la grande interrogation des deux jeunes filles est celle de l’avenir, de la sortie de prison de leur père. «Elles sont inquiètes de ce retour. Quand on subit cela de la part d’un père, c’est une part d’innocence, une part d’enfance qu’on vous enlève» détaille Me Wafa Ayed, l’avocate des parties civiles.
Le procureur de la République requiert trois ans de prison et demande une obligation de soins. «Normalement, ces actes incestueux sont tabou. Il y a quelque chose qui retient un homme de toucher à ses propres enfants. Vos filles n’ont plus l’image d’un père». Le tribunal est allé finalement plus loin et a condamné le père incestueux à cinq ans de prison, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans avec obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec ses filles. Il devra en outre payer 1 million de Fcfp à l’aînée et 500 000 Fcfp à la cadette pour le préjudice moral qu’elles ont subi. Les deux jeunes filles seront majeures quand leur père sortira de prison, elles pourront ainsi légalement s’affranchir de sa tyrannie et de ses penchants pervers.
On imagine que ce n’est pas facile pour ces deux jeunes filles âgées aujourd’hui de 16 et 17 ans, de venir devant un tribunal pour faire face, dans le box des accusés à leur propre père. Et s’il n’y avait que ça : durant les débats, il faut préciser devant les trois juges du tribunal correctionnel, le procureur de la République, les avocats, greffier et huissier tout ce qui s’est passé depuis ce réveillon de l’année 2012. Pendant plus d’une année la fille aînée de ce maçon va subir les assauts répétés de son père : elle n’a pas encore 15 ans. Un soir, ce père de famille que son entourage décrit comme courageux et travailleur –il a 11 enfants-, s’en prendra à la petite sœur, âgée de 14 ans : quelques caresses furtives au-dessus de ses vêtements.
Mais pour l’aînée, les attouchements sexuels du père deviennent de plus en plus appuyés au fil des mois. Alors que la jeune fille dort –ou fait mine de dormir- il la déshabille, la caresse sur tout le corps, l’embrasse, éjacule sur son dos, commence à introduire un doigt, passe la nuit dans son lit. Un soir où il essaie d’accomplir l’acte sexuel dans sa totalité, la jeune fille fugue de la maison familiale et va pousser la porte du commissariat de Papeete. Durant un an et trois mois, elle n’a rien dit, pas même à sa mère qui était enceinte au moment des faits de son 11e enfant ou trop occupée avec le nourrisson et tous les autres enfants de la fratrie. Durant un an et trois mois, elle a protégé sa petite sœur en la laissant dormir dans le lit du haut, mais elle finit par tout dire aux policiers.
Depuis mars 2013 et son interpellation, le père est donc derrière les barreaux de Nuutania dans l’attente de son procès pour agressions sexuelles sur mineures de moins de 15 ans avec cette circonstance aggravante d’être le père de deux jeunes filles. Dans le box des accusés, s’il reconnait les faits devant les juges, s’il regrette du bout des lèvres ce qu’il a fait, il n’a pas un regard pour ses filles. Il ne donne pas d’explication sur cette transgression. Lui-même aurait été un enfant abusé à l’âge de 8 ans.
Décrit comme un tyran dans cette expertise psychologique, cet homme de 34 ans avait la main lourde envers sa femme et ses enfants, en plus de ses penchants sexuels particuliers. En 2004, il avait été condamné à neuf mois de prison avec sursis pour des violences commises sur sa fille aînée, déjà. A la maison, il fait régner la terreur et exige de ses filles aînées qu’elles ne vivent qu’en soutien-gorge. Aussi au-delà de ce procès, la grande interrogation des deux jeunes filles est celle de l’avenir, de la sortie de prison de leur père. «Elles sont inquiètes de ce retour. Quand on subit cela de la part d’un père, c’est une part d’innocence, une part d’enfance qu’on vous enlève» détaille Me Wafa Ayed, l’avocate des parties civiles.
Le procureur de la République requiert trois ans de prison et demande une obligation de soins. «Normalement, ces actes incestueux sont tabou. Il y a quelque chose qui retient un homme de toucher à ses propres enfants. Vos filles n’ont plus l’image d’un père». Le tribunal est allé finalement plus loin et a condamné le père incestueux à cinq ans de prison, dont un an avec sursis et mise à l’épreuve durant deux ans avec obligation de soins et interdiction d’entrer en contact avec ses filles. Il devra en outre payer 1 million de Fcfp à l’aînée et 500 000 Fcfp à la cadette pour le préjudice moral qu’elles ont subi. Les deux jeunes filles seront majeures quand leur père sortira de prison, elles pourront ainsi légalement s’affranchir de sa tyrannie et de ses penchants pervers.