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Cinq ans de prison ferme requis contre Thierry Pageau


PAPEETE, le 17 mai 2018 - Au terme de trois jours de procès, le procureur de la république a requis 5 ans de prison ferme à l’encontre de Thierry Pageau. Trois ans de prison ferme ont également été requis contre Clarentz Vernaudon. Les plaidoiries de la défense devraient s’achever en fin de journée.

Le procureur de la République a rendu ce jeudi matin ses réquisitions dans le cadre de l’affaire Pageau. A l’encontre du principal mis en cause, le représentant du ministère public a requis 5 ans de prison ferme : « Thierry Pageau est le gérant de fait de l’ensemble des sociétés qui ont servi de support à l’escroquerie. Il recrutait des personnes qui démarchaient les entrepreneurs locaux. Il a été leur formateur et bien qu’il n’ait pas pu être gérant de droit, il était le dirigeant effectif qui donnait les ordres. L’ensemble de ces actes sont constitutifs de l’ensemble des dossiers frauduleux. La plupart du temps, les biens n’existaient pas ou ils avaient été livrés bien des années en amont. Son action a également eu un impact moral puisque Thierry Pageau s’adressait à des personnes sans emploi qui étaient acculées. »

A l’encontre de Jehan Moreau ont été requis deux ans de prison ferme, trois ans de prison ferme et une interdiction définitive de gérer contre Clarentz Vernaudon, à propos duquel le procureur de la République a affirmé qu’il avait utilisé « son mandat public pour renforcer le caractère crédible des escroqueries. » Deux ans de prison ferme ont été requis contre l’apporteur d’affaires, Albert Poirson, trois ans de prison ferme et une interdiction définitive de gérer à l’encontre de Charles Lee. A l’encontre de l’ex-compagne de Thierry Pageau, « manipulée » par ce dernier, le procureur de la République a requis deux ans de prison ferme avec l’interdiction de gérer une entreprise pendant 5 ans. Rappelons qu’en cas de condamnation inférieure ou égale à deux ans de prison ferme, les peines sont aménageables.

Absence de controle

Pour la défense, Me Quinqis, avocat de Mme Min Chiu, a entamé sa plaidoirie en abordant le caractère « flou » de la loi Girardin : « il faut la lire à plusieurs reprises pour la comprendre. Il y a une absence de tout contrôle par l’administration en dessous d’un certain seuil. C’est le laisser-faire total ! » Son confrère, Me Bouyssie a, quant à lui, fustigé l’instruction faite dans ce dossier : « un seul mot la caractérise : la confusion. »

Les plaidoiries de la défense se poursuivront tout au long de la journée.

Rédigé par Garance Colbert le Jeudi 17 Mai 2018 à 12:21 | Lu 2088 fois