PARIS, 25 août 2011 (AFP) - "Offrez-vous enfin la poitrine de vos rêves pour 2.499 euros au lieu de 5.430 en clinique esthétique privée, soit 54% de réduction" : l'offre "inédite" lancée sur le site Groupon.fr, a soulevé les critiques de l'Ordre des médecins.
L'offre, "interdite aux mineurs", peut être utilisée jusqu'au 9 janvier (un bon maximum par personne), indiquait mercredi le site qui affichait "six acheteurs déjà" dans la journée, avant de clore ce "deal" éclair.
L'intervention doit être précédée d'une consultation médicale obligatoire et en cas d'avis médical négatif, "vous serez remboursé en intégralité par Groupon", y lisait-on.
On y précisait également que "le délai légal entre le rendez-vous et l'intervention est d'au moins 14 jours". Un lien, pour en savoir plus, dirigeait sur un site spécialisé belge (totalbeautyclinic.be). Autre précision : "suivi post-opératoire par votre chirurgien (compris dans le prix)".
Le site Groupon est plus connu pour des promotions portant sur des objets (électroménagers, vins...) ou des services (restaurants, bien être, voyages...).
Son "partenaire est une clinique belge frontalière avec une clientèle française importante qui voulait informer sur ses prestations sur le site français sous l'onglet Paris", selon l'attaché de presse de groupon.fr Paul Choppin de Janvry.
En France, ce type de publicité est interdite, dit à l'AFP le Dr Walter Vorhauer, secrétaire général du conseil national de l'Ordre des médecins."Une clinique n'a pas le droit de faire ce type de promotion de prix, purement commerciale et financière, sur des actes médicaux. C'est une décision de la Cour de cassation du 5 juillet 2006", explique-t-il avouant ignorer, par contre, quel est le droit belge à ce sujet.
Pour les praticiens, cette publicité est interdite aussi.
Contrat direct
En France, "en chirurgie esthétique, le devis est obligatoire", établi par le chirurgien en contrat direct avec sa patiente, assorti d'un délai de réflexion.
"L'intervention doit avoir lieu dans des établissements accrédités", ajoute le Dr Vorhauer.
Il rappelle qu'"en France, les chirurgiens esthétiques ont également une obligation de résultats. Ils assument leurs responsabilités". C'est pourquoi, les cotisations d'assurance de responsabilité civile de ces praticiens sont particulièrement élevées, note-t-il.
"Si une patiente se plaint d'un chirurgien (exerçant en France) qui aurait participé à ce dispositif là (Groupon.fr), soyez certain que nous n'hésiterons pas à engager des poursuites disciplinaires", lance-t-il.
Le principe de ce type d'offre suppose des ristournes reversées au site regroupant les demandes, ce qui est également prohibé.
"Il ne peut y avoir de forfait comprenant les honoraires de médecins" renchérit le Dr Piernick Cressard, président de la section éthique et déontologie de l'Ordre. "La médecine n'est pas un commerce" souligne-t-il en indiquant se pencher par ailleurs sur certaines pratiques d'"opérations à la chaîne en ophtalmologie".
L'Ordre va en tout cas étudier avec son avocat, la situation du site Groupon.
BC/pjl/jmg
L'offre, "interdite aux mineurs", peut être utilisée jusqu'au 9 janvier (un bon maximum par personne), indiquait mercredi le site qui affichait "six acheteurs déjà" dans la journée, avant de clore ce "deal" éclair.
L'intervention doit être précédée d'une consultation médicale obligatoire et en cas d'avis médical négatif, "vous serez remboursé en intégralité par Groupon", y lisait-on.
On y précisait également que "le délai légal entre le rendez-vous et l'intervention est d'au moins 14 jours". Un lien, pour en savoir plus, dirigeait sur un site spécialisé belge (totalbeautyclinic.be). Autre précision : "suivi post-opératoire par votre chirurgien (compris dans le prix)".
Le site Groupon est plus connu pour des promotions portant sur des objets (électroménagers, vins...) ou des services (restaurants, bien être, voyages...).
Son "partenaire est une clinique belge frontalière avec une clientèle française importante qui voulait informer sur ses prestations sur le site français sous l'onglet Paris", selon l'attaché de presse de groupon.fr Paul Choppin de Janvry.
En France, ce type de publicité est interdite, dit à l'AFP le Dr Walter Vorhauer, secrétaire général du conseil national de l'Ordre des médecins."Une clinique n'a pas le droit de faire ce type de promotion de prix, purement commerciale et financière, sur des actes médicaux. C'est une décision de la Cour de cassation du 5 juillet 2006", explique-t-il avouant ignorer, par contre, quel est le droit belge à ce sujet.
Pour les praticiens, cette publicité est interdite aussi.
Contrat direct
En France, "en chirurgie esthétique, le devis est obligatoire", établi par le chirurgien en contrat direct avec sa patiente, assorti d'un délai de réflexion.
"L'intervention doit avoir lieu dans des établissements accrédités", ajoute le Dr Vorhauer.
Il rappelle qu'"en France, les chirurgiens esthétiques ont également une obligation de résultats. Ils assument leurs responsabilités". C'est pourquoi, les cotisations d'assurance de responsabilité civile de ces praticiens sont particulièrement élevées, note-t-il.
"Si une patiente se plaint d'un chirurgien (exerçant en France) qui aurait participé à ce dispositif là (Groupon.fr), soyez certain que nous n'hésiterons pas à engager des poursuites disciplinaires", lance-t-il.
Le principe de ce type d'offre suppose des ristournes reversées au site regroupant les demandes, ce qui est également prohibé.
"Il ne peut y avoir de forfait comprenant les honoraires de médecins" renchérit le Dr Piernick Cressard, président de la section éthique et déontologie de l'Ordre. "La médecine n'est pas un commerce" souligne-t-il en indiquant se pencher par ailleurs sur certaines pratiques d'"opérations à la chaîne en ophtalmologie".
L'Ordre va en tout cas étudier avec son avocat, la situation du site Groupon.
BC/pjl/jmg