Hong Kong, Chine | AFP | mercredi 19/02/2020 - L'épidémie de coronavirus, qui paralyse l'activité en Chine, a fait chuter les émissions de CO2 du géant asiatique, mais l'impact pourrait n'être que très momentané si Pékin engageait une relance économique à coups de chantiers d'infrastructures.
Un pays sous cloche depuis presque un mois: les congés du Nouvel an lunaire, qui tombait le 25 janvier, ont été prolongés de facto jusqu'au 10 février, et de nombreuses usines sont depuis à l'arrêt ou au ralenti en raison des mesures drastiques de confinement et restrictions de circulation instaurées pour endiguer l'épidémie.
Conséquence: la consommation énergétique de l'ogre chinois reste contenue et ses émissions de gaz à effet de serre ont chuté d'au moins 100 millions de tonnes par rapport à l'an dernier, selon une étude diffusée mercredi par le site spécialisé Carbon Brief.
Sur les deux dernières semaines (3-16 février), les émissions de CO2 approchent 300 millions de tonnes, selon l'étude réalisée par l'organisme Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) basé en Finlande.
En 2019, lors des deux semaines suivant les congés du Nouvel an, le pays avait émis 400 millions de tonnes.
"La réduction de la consommation de charbon et de pétrole montre une baisse d'au moins 25% des émissions sur une période comparable", équivalente à 6% des émissions mondiale sur cette période, note l'étude.
Une telle chute représente, en soi, un recul d'environ 1% des émissions annuelles de la deuxième économie mondiale.
Selon le CREA, la consommation de charbon dans les centrales thermiques est tombée au plus bas depuis quatre ans et la production des aciéries sur quatorze jours connaît son plus bas niveau en cinq ans.
"La plupart des secteurs sont affectés, la consommation d'énergie va être sabrée en janvier et en février", a déclaré à l'AFP Li Shuo, porte-parole de Greenpeace Chine, notant "l'impact considérable" sur les émissions carbone du pays.
Paradoxe: la capitale Pékin était encore plongée la semaine dernière dans un épais brouillard polluant, malgré une circulation quasi-inexistante.
En réalité, "les fourneaux des aciéries restent allumés pendant les vacances et la plupart des centrales thermiques ne ferment au pire qu'une partie de leurs chaudières", explique l'étude.
A l'échelle du pays, la véritable question est désormais de savoir si cette diminution des émissions de CO2 "sera durable ou bien si elle ne sera pas annulée, voir inversée" par la suite, s'interroge Lauri Myllyvirta, analyste du CREA et auteur de l'étude.
L'essoufflement économique pourrait certes fragiliser financièrement les entreprises, plomber les ventes immobilières et les mises en chantier -- affectant par ricochet des industries lourdes énergivores comme la sidérurgie et les cimenteries.
Mais rien n'est moins sûr: pour le cabinet énergétique BloombergNEF, les émissions pourraient précisément augmenter sur l'année si les autorités engageaient, comme on s'y attend, un plan de relance économique à grands coups de chantiers d'infrastructures.
Ces derniers réclameront plus de ciment et d'acier... soit plus de charbon consumé.
Certes, fortement endetté, le pays ne dispose plus des mêmes marges de manoeuvre et l'éventuel plan de relance pourrait en partie "être dirigé vers les énergies propres et secteurs favorables à l'environnement", espère l'analyste.
Li Shuo de Greenpeace n'y croit guère: le gouvernement a confirmé vouloir tenir ses ambitieux objectifs économiques fixés avant la crise sanitaire.
"Quand l'épidémie aura reflué, il est probable que les usines maximiseront leur production pour compenser leurs pertes après leur fermeture prolongée", souligne M. Li à l'AFP.
"Ceux qui croient pouvoir saluer une pause bienvenue dans l'urgence climatique doivent réfréner leur optimisme".
Un pays sous cloche depuis presque un mois: les congés du Nouvel an lunaire, qui tombait le 25 janvier, ont été prolongés de facto jusqu'au 10 février, et de nombreuses usines sont depuis à l'arrêt ou au ralenti en raison des mesures drastiques de confinement et restrictions de circulation instaurées pour endiguer l'épidémie.
Conséquence: la consommation énergétique de l'ogre chinois reste contenue et ses émissions de gaz à effet de serre ont chuté d'au moins 100 millions de tonnes par rapport à l'an dernier, selon une étude diffusée mercredi par le site spécialisé Carbon Brief.
Sur les deux dernières semaines (3-16 février), les émissions de CO2 approchent 300 millions de tonnes, selon l'étude réalisée par l'organisme Centre for Research on Energy and Clean Air (CREA) basé en Finlande.
En 2019, lors des deux semaines suivant les congés du Nouvel an, le pays avait émis 400 millions de tonnes.
"La réduction de la consommation de charbon et de pétrole montre une baisse d'au moins 25% des émissions sur une période comparable", équivalente à 6% des émissions mondiale sur cette période, note l'étude.
Une telle chute représente, en soi, un recul d'environ 1% des émissions annuelles de la deuxième économie mondiale.
Selon le CREA, la consommation de charbon dans les centrales thermiques est tombée au plus bas depuis quatre ans et la production des aciéries sur quatorze jours connaît son plus bas niveau en cinq ans.
- "Impact considérable" -
"La plupart des secteurs sont affectés, la consommation d'énergie va être sabrée en janvier et en février", a déclaré à l'AFP Li Shuo, porte-parole de Greenpeace Chine, notant "l'impact considérable" sur les émissions carbone du pays.
Paradoxe: la capitale Pékin était encore plongée la semaine dernière dans un épais brouillard polluant, malgré une circulation quasi-inexistante.
En réalité, "les fourneaux des aciéries restent allumés pendant les vacances et la plupart des centrales thermiques ne ferment au pire qu'une partie de leurs chaudières", explique l'étude.
A l'échelle du pays, la véritable question est désormais de savoir si cette diminution des émissions de CO2 "sera durable ou bien si elle ne sera pas annulée, voir inversée" par la suite, s'interroge Lauri Myllyvirta, analyste du CREA et auteur de l'étude.
L'essoufflement économique pourrait certes fragiliser financièrement les entreprises, plomber les ventes immobilières et les mises en chantier -- affectant par ricochet des industries lourdes énergivores comme la sidérurgie et les cimenteries.
Mais rien n'est moins sûr: pour le cabinet énergétique BloombergNEF, les émissions pourraient précisément augmenter sur l'année si les autorités engageaient, comme on s'y attend, un plan de relance économique à grands coups de chantiers d'infrastructures.
Ces derniers réclameront plus de ciment et d'acier... soit plus de charbon consumé.
- Contrecoup -
Il y a un précédent: à la suite de la crise financière de 2008, les émissions de CO2 chinoises s'étaient effondrées... jusqu'à ce que Pékin dépense des centaines de milliards de dollars pour "relancer les secteurs économiques les plus énergivores et les plus polluants, effaçant l'impact initial", rappelle à l'AFP M. Myllyvirta.Certes, fortement endetté, le pays ne dispose plus des mêmes marges de manoeuvre et l'éventuel plan de relance pourrait en partie "être dirigé vers les énergies propres et secteurs favorables à l'environnement", espère l'analyste.
Li Shuo de Greenpeace n'y croit guère: le gouvernement a confirmé vouloir tenir ses ambitieux objectifs économiques fixés avant la crise sanitaire.
"Quand l'épidémie aura reflué, il est probable que les usines maximiseront leur production pour compenser leurs pertes après leur fermeture prolongée", souligne M. Li à l'AFP.
"Ceux qui croient pouvoir saluer une pause bienvenue dans l'urgence climatique doivent réfréner leur optimisme".