Au Centre d'hygiène et de salubrité publique, les agents font le point sur les cas confirmés et sont en lien avec les communes pour les actions de pulvérisations à mener aux abords des foyers épidémiques.
PAPEETE, le 23 octobre 2014. Avec plus de 250 cas confirmés et 500 estimés en une dizaine de jours selon les chiffres livrés par Patrick Howell, ministre de la santé en devenir mercredi soir sur Polynésie 1ere, l'épidémie de chikungunya est toujours en phase d'expansion rapide sur l'île de Tahiti. Le Centre d'hygiène et de salubrité publique (CHSP) poursuit néanmoins son action de lutte anti-vectorielle autour des foyers déclarés, pour la ralentir et tenter d'empêcher son exportation dans les archipels épargnés.
Bien qu'il soit difficile de faire des projections statistiques, l'arrivée du virus du chikungunya à Tahiti, sur une population totalement non immunisée, ne laisse que peu de place au doute. L'an dernier, en cinq mois seulement, le zika, également un virus nouveau sur le territoire avait atteint près la moitié de la population. On peut s'attendre donc à des chiffres impressionnants de personnes atteintes avec le "chik". Avec néanmoins cette circonstance atténuante : le malade du chikungunya est souvent bien plus atteint physiquement –par les douleurs articulaires notamment- que ne pouvaient l'être les porteurs, parfois asymptomatiques, du zika. Avec le chikungunya, le malade reste alité et diffuse ainsi moins rapidement le virus, si toutefois il est vigilant sur la protection qu'il déploie autour de lui pour éviter de se faire piquer par d'autres moustiques et de participer indirectement à la propagation du virus.
Stéphane Loncke, épidémiologiste médical au CHSP l'affirme : "on n'arrêtera pas l'épidémie sur Tahiti". Pourtant le Centre d'hygiène et de salubrité publique poursuit ses campagnes de pulvérisations autour des cas confirmés de chikungunya, avec cette recommandation aux populations concernées : "les pulvérisations d'insecticide ne sont qu'une des armes pour lutter contre les moustiques. Mais elles ne peuvent pas suffire toutes seules". Sur Tahiti, où la concentration urbaine est plus élevée qu'ailleurs en Polynésie, le moustique vecteur du virus est l'Aedes Aegypti, ce moustique tigre (rayé noir et blanc), quasi domestique. Il vit dans nos maisons ou aux abords immédiats et évolue dans une zone restreinte. C'est donc à chacun d'entre nous de combattre l'ennemi.
On le sait bien, seules les moustiques femelles sont des insectes piqueurs, c'est par elles que la transmission des virus de la dengue, du zika et du chikungunya transite d'un malade à l'autre. "Un moustique femelle contaminée infecte les personnes qu'elle pique lors de son repas de sang pour sa reproduction. Au cours de sa vie, elle pourra ainsi transmettre le virus à 4 à 10 personnes autour d'elle. Heureusement la proportion de moustiques femelles infestées reste faible" détaille encore Stéphane Loncke. Mais il noircit rapidement son propos, "il suffit de très peu de moustiques infestés pour contaminer une population". Par ailleurs, la densité de population dans les zones urbaines suffit à expliquer la progression rapide d'un virus porté par le moustique.
C'est pourquoi, plus que jamais, la vigilance doit être absolue contre les moustiques. S'asperger d'un répulsif cutané efficace, au moins deux fois par jour, en n'oubliant aucune zone de peau à l'air libre. "Les répulsifs ne créent pas un écran de protection autour de la personne : il faut être soigneux dans l'application, particulièrement sur les chevilles, une zone fort appréciée des moustiques" qui se repèrent à distance grâce aux émissions de dioxyde de carbone que l'homme rejette en respirant, puis affinent leurs points d'ancrage via les odeurs corporelles (acide lactique, acide butanoïque par exemple). La vigilance contre les moustiques doit être d'autant plus exacerbée que la saison est très propice à leur prolifération. "La chaleur favorise non seulement l'émergence de moustiques plus nombreux mais aussi la multiplication du virus dans le moustique". Nous voilà prévenus.
Bien qu'il soit difficile de faire des projections statistiques, l'arrivée du virus du chikungunya à Tahiti, sur une population totalement non immunisée, ne laisse que peu de place au doute. L'an dernier, en cinq mois seulement, le zika, également un virus nouveau sur le territoire avait atteint près la moitié de la population. On peut s'attendre donc à des chiffres impressionnants de personnes atteintes avec le "chik". Avec néanmoins cette circonstance atténuante : le malade du chikungunya est souvent bien plus atteint physiquement –par les douleurs articulaires notamment- que ne pouvaient l'être les porteurs, parfois asymptomatiques, du zika. Avec le chikungunya, le malade reste alité et diffuse ainsi moins rapidement le virus, si toutefois il est vigilant sur la protection qu'il déploie autour de lui pour éviter de se faire piquer par d'autres moustiques et de participer indirectement à la propagation du virus.
Stéphane Loncke, épidémiologiste médical au CHSP l'affirme : "on n'arrêtera pas l'épidémie sur Tahiti". Pourtant le Centre d'hygiène et de salubrité publique poursuit ses campagnes de pulvérisations autour des cas confirmés de chikungunya, avec cette recommandation aux populations concernées : "les pulvérisations d'insecticide ne sont qu'une des armes pour lutter contre les moustiques. Mais elles ne peuvent pas suffire toutes seules". Sur Tahiti, où la concentration urbaine est plus élevée qu'ailleurs en Polynésie, le moustique vecteur du virus est l'Aedes Aegypti, ce moustique tigre (rayé noir et blanc), quasi domestique. Il vit dans nos maisons ou aux abords immédiats et évolue dans une zone restreinte. C'est donc à chacun d'entre nous de combattre l'ennemi.
On le sait bien, seules les moustiques femelles sont des insectes piqueurs, c'est par elles que la transmission des virus de la dengue, du zika et du chikungunya transite d'un malade à l'autre. "Un moustique femelle contaminée infecte les personnes qu'elle pique lors de son repas de sang pour sa reproduction. Au cours de sa vie, elle pourra ainsi transmettre le virus à 4 à 10 personnes autour d'elle. Heureusement la proportion de moustiques femelles infestées reste faible" détaille encore Stéphane Loncke. Mais il noircit rapidement son propos, "il suffit de très peu de moustiques infestés pour contaminer une population". Par ailleurs, la densité de population dans les zones urbaines suffit à expliquer la progression rapide d'un virus porté par le moustique.
C'est pourquoi, plus que jamais, la vigilance doit être absolue contre les moustiques. S'asperger d'un répulsif cutané efficace, au moins deux fois par jour, en n'oubliant aucune zone de peau à l'air libre. "Les répulsifs ne créent pas un écran de protection autour de la personne : il faut être soigneux dans l'application, particulièrement sur les chevilles, une zone fort appréciée des moustiques" qui se repèrent à distance grâce aux émissions de dioxyde de carbone que l'homme rejette en respirant, puis affinent leurs points d'ancrage via les odeurs corporelles (acide lactique, acide butanoïque par exemple). La vigilance contre les moustiques doit être d'autant plus exacerbée que la saison est très propice à leur prolifération. "La chaleur favorise non seulement l'émergence de moustiques plus nombreux mais aussi la multiplication du virus dans le moustique". Nous voilà prévenus.
La lutte anti-vectorielle nécessite l'action de tous pour éliminer les gîtes à moustiques autour des maisons.
Les archipels épargnés, jusqu'à quand ?
Si l'épidémie de chikungunya est en phase 4 maximale à Tahiti, la situation est très différente dans les archipels. La propagation du virus est encore très limitée : deux cas seulement confirmés à Moorea, un seul cas confirmé à Raivavae (Australes) chez une personne qui avait résidé à Papeari. Un cas à Bora Bora. Aux Tuamotu, seul l'atoll d'Apataki a été atteint pour l'instant avec 13 cas confirmés et 82 cas suspects sur une population totale de 350 personnes seulement. Là aussi, le virus serait arrivé via une personne ayant d'abord séjourné à Papeari où le premier foyer de chikungunya a été révélé le 11 octobre dernier. Quant à la propagation importante du virus sur l'atoll d'Apataki, elle s'explique probablement par la concentration des habitants sur un village unique et une vie communautaire plus importante qu'en ville.
Si l'épidémie de chikungunya est en phase 4 maximale à Tahiti, la situation est très différente dans les archipels. La propagation du virus est encore très limitée : deux cas seulement confirmés à Moorea, un seul cas confirmé à Raivavae (Australes) chez une personne qui avait résidé à Papeari. Un cas à Bora Bora. Aux Tuamotu, seul l'atoll d'Apataki a été atteint pour l'instant avec 13 cas confirmés et 82 cas suspects sur une population totale de 350 personnes seulement. Là aussi, le virus serait arrivé via une personne ayant d'abord séjourné à Papeari où le premier foyer de chikungunya a été révélé le 11 octobre dernier. Quant à la propagation importante du virus sur l'atoll d'Apataki, elle s'explique probablement par la concentration des habitants sur un village unique et une vie communautaire plus importante qu'en ville.