Tahiti Infos

Chiens errants : Arue dispose d'un chenil flambant neuf


Chiens errants : Arue dispose d'un chenil flambant neuf
Le chenil de la municipalité de Arue a été inauguré jeudi 19 juillet. L'établissement a été créé pour répondre au phénomène des chiens errants rencontré dans la commune.

Il se compose de cinq cages, d'un local technique et d'une courette sanitaire, pour la mise en quarantaine éventuelle des animaux et l’administration de soins spécifiques.

Il a été construit aux normes édictées par "Hygiène et Urbanisme", les articles du code rural applicables en Polynésie française et les arrêtés réglementant les conditions de détention des animaux.

La ville de Arue a également dévolu un de ses véhicules à la seule capture et au transport des chiens, avec cage pour la capture, lassos, chaînes, muselières, manchettes et combinaisons adaptées. Elle a également acquis un grand congélateur pour y stocker, si besoin, les cadavres d'animaux.

Un prestataire externe spécialisé s'occupe de la gestion du site avec l'aide de deux agents du service technique municipal.

Le chenil travaille en étroite collaboration avec la clinique vétérinaire de Arue et de Fariipiti, pour les consultations, les soins, l'euthanasie et l'incinération. Il est également en relation avec le refuge de Papeete pour la cession des animaux bien portants.

L'entrée et la sortie des animaux sont scrupuleusement consignées dans un registre informatique où sont notés tous les renseignements et les soins inhérents aux pensionnaires canins.

L'alimentation des animaux est composée de croquettes et d'eau.

Une permanence est assurée le week-end, ainsi que des rondes régulières de surveillance et un nettoyage chaque jour de la semaine. Afin de limiter la consommation d’eau lors de ces nettoyages, une cuve de récupération des eaux de pluies a été installée.

La désinfection des cages est effectuée une fois par semaine. Une surveillance sanitaire est également effectuée une fois l'an par le vétérinaire de la clinique de Arue et Fariipiti.

La municipalité a investi près de 3 millions Fcfp dans la construction du chenil et 2,5 millions Fcfp sont consacrés au fonctionnement, annuellement.

L'investissement total s'élève à 5,449 millions Fcfp.

Pour faire face aux frais occasionnés par la gestion de ce service, les propriétaires récupéreront leurs chiens qu'après paiement des coûts engendrés par la prise de leurs animaux : la capture (forfait de 4.000 Fcfp), la garde (800 Fcfp par jour) et les frais vétérinaires (visite 2.520 Fcfp, soins, euthanasie et incinération selon facture vétérinaire).

Ces tarifs seront appliqués à compter du 1er août prochain, date d'application de l'arrêté portant interdiction de divagation des chiens errants et dangereux dans la ville de Arue.

Si aucun propriétaire ne s'est manifesté, après le délai de huit jours francs de garde au chenil, l’animal est considéré comme abandonné et la municipalité peut procéder à une euthanasie d'office.

La municipalité préfère toutefois céder gratuitement l'animal capturé au refuge de Papeete, ou à un particulier qui se propose à l'adoption.

Une nécessité à Arue

Faisant suite à la loi du 20 juin 2008 définissant les catégories de chiens -en fonction de leur degré de dangerosité- et le cadre de leur propriété, la ville de Arue avait réalisé en 2010 un recensement des chiens sur tout son territoire.

1.321 étaient déclarés aux agents recenseurs de la municipalité. Dans la catégorie, dite des chiens dangereux, on comptait 187 pittbulls et 741 "bâtards" pouvant être reconnus comme des chiens d’attaque de première catégorie.

Il était évidemment impossible de compter les chiens errants, souvent en piteux état, source de maladie et de parasites, voire de dangerosité, et que l'on ne peut décemment laisser divaguer sur la voie publique.

Depuis le lancement de la construction du chenil de Arue, 33 chiens errants ont été capturés par les services municipaux et 21 ont dû être euthanasiés.

Ce chiffre montre bien l'importance de cette structure qui n'est en rien un refuge, dont la mission est avant tout la remise sur pied et l'adoption des animaux récupérés.

La mise en place d’une fourrière de première classe (plus de vingt chiens sevrés) aurait nécessité un investissement lourd et une gestion complexe qu'une commune de moins de 10.000 habitants ne peut se supporter.

Il fallait, malgré tout, répondre à ce problème récurrent des chiens errants et la municipalité espère que cette ouverture du chenil incitera les administrés de Arue à un plus grand sens des responsabilités quant à la possession d'animaux domestiques.




(image d'illustration)
(image d'illustration)
RAPPEL

Depuis 2008, la possession d'un chien fait l'objet d'une législation locale qui oblige à certaines règles de sécurité quant à la propriété de chiens de catégories dangereuses (1 et 2) et encadre leur sortie sur la voie publique.

Ainsi, outre l'identification des animaux, cette loi oblige à la détention de permis pour les chiens de catégorie 1 et 2.

Toutefois, les chiens errants ne sont pas pris en compte par ce cadre -pour ce qui est des animaux dont on ne connaît pas les propriétaires.

Posant un problème évident d'insalubrité, divagant souvent en bande et pouvant se montrer dangereux sur la voie publique, la municipalité a pris la décision d'aller au-delà de cette règle une fois éditée.

Elle a lancé le projet d'un chenil dont la nécessité s'est faite très vite sentir, puisque les premières statistiques, depuis que le début de la capture des chiens errants, font donc état de 33 captures. Un seul de ces chiens a été récupéré par son propriétaire et six autres ont été donnés, soit à des particuliers qui en émettaient le voeu, soit au refuge de Papeete.

Pour conforter la décision municipale d'un chenil rempart à la nuisance des chiens errants, ces premières statistiques révèlent que 9 des 33 captures ont été effectuées au cœur du lotissement social de Erima et treize autres dans des lieux très fréquentés par le public (centre commercial, tombeau du Roi, stade…).

Si, dans la majorité des cas, la ville fait appel à un prestataire spécialisé dans la capture des chiens, elle a fait suivre à six agents (dont trois agents de police judiciaire adjoint de Arue) une semaine de formation à la capture des chiens en fin d’année 2010.

Quant aux deux agents municipaux affectés à la cellule chenil, ils sont formés régulièrement sur le terrain par le gestionnaire du chenil.


Rédigé par Municipalité de Arue le Jeudi 19 Juillet 2012 à 14:23 | Lu 2266 fois