CHENGDU (Chine), 26 déc 2012 (AFP) - Déplaçant sa main en face d'un téléviseur à capteur de mouvements, un développeur de la start-up chinoise GoodTeam présente sa dernière création: un jeu consistant à attraper un biberon qu'il faut mettre dans la bouche d'un bébé.
Cette application, pas encore commercialisée, est destinée aux enfants de 1 à 3 ans: on commence très tôt à s'intéresser aux écrans à Chengdu.
Cette métropole du sud-ouest de la Chine se rêve en pôle planétaire de l'électronique, de l'internet, des technologies de l'information et de la communication. Elle semble en prendre le chemin.
Entre un tiers et la moitié des iPad vendus dans le monde y sont assemblés et le géant des microprocesseurs Intel y produit 50% de ses puces.
Pour servir de cadre et de moteur à ce mouvement, Chengdu se bâtit sur 130 km2 une "Zone de développement hi-tech", où sont enregistrées 29.163 entreprises, dont un millier d'étrangères.
Parallèlement, la ville souhaite mettre l'accent sur la matière grise, notamment grâce à un nouveau "Software Park" ambitieux.
GoodTeam en fait partie. Fondée en 2009, cette PME compte 32 employés et connaît une forte croissance en créant des jeux, principalement pour téléphones portables.
"En juillet 2009, on avait en tout cinq téléchargements par jour. Aujourd'hui on en compte plus de 100.000 par jour et par jeu. On a confiance dans le marché", souligne Liu Jia, un responsable de la start-up.
"Depuis notre naissance, nous avons traversé trois crises mais la zone de haute technologie nous a soutenus en prêtant de l'argent", ajoute-t-il. GoodTeam a aussi bénéficié d'un incubateur, avec des locaux prêtés gratuitement par les autorités, durant un an.
A Chengdu, les développeurs de programmes peuvent participer à des rencontres hebdomadaires dans des cafés, pour favoriser les contacts. La métropole se rêve en pépinière hi-tech grâce à sa cinquantaine d'universités majoritairement spécialisées dans les sciences et techniques.
Egalement dans le "Software Park", la société ThoughtWorks administre le site internet d'un grand groupe d'assurances australien et crée des logiciels spécialisés.
"Ayant commencé en avril, nous avons déjà 50 salariés, dont plus de 80% de diplômés de niveau master. Parmi eux, 35 ont été recrutés sur place", explique Xiong Jie, le directeur. Il prévoit d'embaucher au moins trente nouvelles recrues en 2013. La moyenne d'âge est inférieure à 30 ans.
"Il y a ici une énorme réserve de talents", dit-il. Cela concourt à attirer les multinationales.
Les unes après les autres, elles s'installent à Chengdu, même si la capitale de la province du Sichuan est éloignée de la mer. Elles profitent d'une main d'oeuvre meilleure marché que sur la côte et de la politique gouvernementale du "Go West", accompagnée d'incitations fiscales.
Les marques chinoises Lenovo, Huawei et ZTE, ou les ténors du web Tencent et Alibaba, sont ici. Tout comme le Taïwanais Foxconn.
Côté étranger, on peut citer Texas Instruments, Intel, Fujitsu, IBM, HP, Microsoft, Sun, SAP, Ubisoft, Siemens, Motorola, Nokia, Ericsson, Alcatel ou Dell.
Le chiffre d'affaires du secteur des technologies de l'information à Chengdu a frôlé les 36 milliards d'euros en 2011. La capacité de production d'ordinateurs a atteint 80 millions d'unités en 2011, pour une production réelle dépassant 20 millions.
En 2012, la capacité devrait dépasser 100 millions, pour plus de 50 millions d'unités livrées. Et en 2015, la capacité atteindra 150 millions de tablettes et 80 millions d'ordinateurs portables, pour un montant global de 36 milliards d'euros.
Dans une telle effervescence, le ralentissement de la croissance en Chine n'a eu que des effets limités.
"La vitesse de la croissance s'est ralentie partout mais, pour nous, la perte a été minimale, on est passé de +25% à +23%" dans la Zone de développement hi-tech de Chengdu, affirme Tang Jiqiang, son directeur de la stratégie.
Plus largement, après des années à +15%, Chengdu est parvenue à maintenir sa croissance au-dessus de 13% en 2012, contre une moyenne inférieure à 8% au niveau national.
seb/ple/abl
Cette application, pas encore commercialisée, est destinée aux enfants de 1 à 3 ans: on commence très tôt à s'intéresser aux écrans à Chengdu.
Cette métropole du sud-ouest de la Chine se rêve en pôle planétaire de l'électronique, de l'internet, des technologies de l'information et de la communication. Elle semble en prendre le chemin.
Entre un tiers et la moitié des iPad vendus dans le monde y sont assemblés et le géant des microprocesseurs Intel y produit 50% de ses puces.
Pour servir de cadre et de moteur à ce mouvement, Chengdu se bâtit sur 130 km2 une "Zone de développement hi-tech", où sont enregistrées 29.163 entreprises, dont un millier d'étrangères.
Parallèlement, la ville souhaite mettre l'accent sur la matière grise, notamment grâce à un nouveau "Software Park" ambitieux.
GoodTeam en fait partie. Fondée en 2009, cette PME compte 32 employés et connaît une forte croissance en créant des jeux, principalement pour téléphones portables.
"En juillet 2009, on avait en tout cinq téléchargements par jour. Aujourd'hui on en compte plus de 100.000 par jour et par jeu. On a confiance dans le marché", souligne Liu Jia, un responsable de la start-up.
"Depuis notre naissance, nous avons traversé trois crises mais la zone de haute technologie nous a soutenus en prêtant de l'argent", ajoute-t-il. GoodTeam a aussi bénéficié d'un incubateur, avec des locaux prêtés gratuitement par les autorités, durant un an.
A Chengdu, les développeurs de programmes peuvent participer à des rencontres hebdomadaires dans des cafés, pour favoriser les contacts. La métropole se rêve en pépinière hi-tech grâce à sa cinquantaine d'universités majoritairement spécialisées dans les sciences et techniques.
Egalement dans le "Software Park", la société ThoughtWorks administre le site internet d'un grand groupe d'assurances australien et crée des logiciels spécialisés.
"Ayant commencé en avril, nous avons déjà 50 salariés, dont plus de 80% de diplômés de niveau master. Parmi eux, 35 ont été recrutés sur place", explique Xiong Jie, le directeur. Il prévoit d'embaucher au moins trente nouvelles recrues en 2013. La moyenne d'âge est inférieure à 30 ans.
"Il y a ici une énorme réserve de talents", dit-il. Cela concourt à attirer les multinationales.
Les unes après les autres, elles s'installent à Chengdu, même si la capitale de la province du Sichuan est éloignée de la mer. Elles profitent d'une main d'oeuvre meilleure marché que sur la côte et de la politique gouvernementale du "Go West", accompagnée d'incitations fiscales.
Les marques chinoises Lenovo, Huawei et ZTE, ou les ténors du web Tencent et Alibaba, sont ici. Tout comme le Taïwanais Foxconn.
Côté étranger, on peut citer Texas Instruments, Intel, Fujitsu, IBM, HP, Microsoft, Sun, SAP, Ubisoft, Siemens, Motorola, Nokia, Ericsson, Alcatel ou Dell.
Le chiffre d'affaires du secteur des technologies de l'information à Chengdu a frôlé les 36 milliards d'euros en 2011. La capacité de production d'ordinateurs a atteint 80 millions d'unités en 2011, pour une production réelle dépassant 20 millions.
En 2012, la capacité devrait dépasser 100 millions, pour plus de 50 millions d'unités livrées. Et en 2015, la capacité atteindra 150 millions de tablettes et 80 millions d'ordinateurs portables, pour un montant global de 36 milliards d'euros.
Dans une telle effervescence, le ralentissement de la croissance en Chine n'a eu que des effets limités.
"La vitesse de la croissance s'est ralentie partout mais, pour nous, la perte a été minimale, on est passé de +25% à +23%" dans la Zone de développement hi-tech de Chengdu, affirme Tang Jiqiang, son directeur de la stratégie.
Plus largement, après des années à +15%, Chengdu est parvenue à maintenir sa croissance au-dessus de 13% en 2012, contre une moyenne inférieure à 8% au niveau national.
seb/ple/abl