Tahiti Infos

Chasse à la baleine : l’annonce sud-coréenne suscite la vigilance à Canberra et à Wellington


Chasse à la baleine : l’annonce sud-coréenne suscite la vigilance à Canberra et à Wellington
CANBERRA, vendredi 13 juillet 2012 (Flash d’Océanie) – L’annonce choc effectuée le 4 juillet 2012 par le gouvernement de la Corée du Sud indiquant son intention de rejoindre le Japon, l’Islande et la Norvège dans le cercle très fermé des pays chasseurs de baleine, suscite depuis de vives inquiétudes de la part de plusieurs pays riverains « protecteurs », et en premier lieu de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Bob Carr, ministre australien des affaires étrangères, revenant sur cette affaire jeudi dans un communiqué, voulait encore croire que cette annonce de Séoul, effectuée en pleine réunion de la Commission Baleinière Internationale (CBI), à Panama, ne serait pas suivie d’effets.

Il déclare notamment avoir eu un entretien avec son homologue sud-coréen, Kim Sung-hwan, en marge du sommet chefs de diplomatie des pays d’Asie du Sud-est, à Phnom Penh.
« Le ministre Kim m’a dit que la Corée du Sud rechercherait d’abord conseil auprès de la CBI à ce sujet, ce qui indique que les projets de ‘chasse à la baleine à des fins scientifique’ ne seraient pas poursuivis », analyse M. Carr, qui croit comprendre que le point de vue exprimé à Panama ne reflétait par celui de la totalité du gouvernement sud-coréen.
Ce dernier insiste sur les « engagements » pris par la Corée du Sud en matière de croissance verte.
« La Corée du Sud est capable de devenir une superpuissance mondiale dans ce domaine », insiste-t-il.

Du côté de la Nouvelle-Zélande, le chef de la diplomatie, Murray McCully, qui se trouve lui aussi cette semaine à Phnom Penh, et a lui aussi rencontré M. Jim, formulait vendredi l’espoir que les annonces sud-coréennes ne seraient pas suivies d’effets, tout en prenant note que Séoul indique qu’une décision finale n’a pas encore été prise.
L’annonce sud-coréenne, effectuée le 4 juillet 2012 par le Dr Joon-Suk Kang, chef de la délégation sud-coréenne, évoquait, sans préciser de volume de prises, le lancement d’un programme « scientifique » de chasse aux cétacés, se calquant ainsi sur les argument mis en avant par le Japon pour son programme de chasse.
L’argument de la chasse à des fins scientifiques est utilisé à dessein, cet aspect de la chasse étant le seul autorisé par un moratoire théoriquement en place par la CBI depuis 1986.

Dans le camp des pays « protecteurs », cet argument a, depuis plusieurs années, été fortement contesté, ce groupe (dont font aussi partie des pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni ou encore la France) faisant valoir qu’il existe désormais d’amples moyens pour étudier scientifiquement les baleines sans pour autant les tuer.
L’autre argument, sous forme de réalité jouant en faveur des baleines, est économique pour un grand nombre de pays insulaires situés sur le lieu de passage des cétacés : il est constitué par les revenus croissants liés au secteur écolo-touristique du « whale-watching » (activité d’observation des baleines).

Ces dix dernières années, le combat entre pays « chasseurs » et « protecteurs » s’est souvent cristallisé à l’occasion des réunions annuelles de la CBI, où les voix des petits pays insulaires ont parfois brusquement soutenu le Japon, sur fond d’annonces subites d’aide au développement en faveur de ces pays aux revenus modestes.
Dans les eaux de l’Antarctique proches de celles de la Nouvelle-Zélande, le combat a aussi pris des formes plus directes et parfois dévastatrices entre les baleiniers nippons et l’association radicale Sea Shepherd, qui a perdu un de ses navires, un catamaran dernier cri éperonné par l’un des navires japonais.

L’Australie et la Nouvelle-Zélande, tout en rappelant leur opposition à la chasse à la baleine, avaient alors fermement condamné ces confrontations potentiellement meurtrières en appelant toutes les parties en présence à la retenue.

Rédigé par PAD le Vendredi 13 Juillet 2012 à 06:13 | Lu 1066 fois