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Chantier de Vaiare : Le Port devra indemniser Boyer à hauteur de 115 millions de francs


Le Port autonome est condamné à verser la somme de 115 millions de francs à Boyer pour le chantier de Vaiare. Crédit photo : Archives TI.
Le Port autonome est condamné à verser la somme de 115 millions de francs à Boyer pour le chantier de Vaiare. Crédit photo : Archives TI.
Tahiti, le 14 mai 2024 – Le tribunal administratif a condamné ce mardi le Port autonome de Papeete à verser la somme de 115 millions de francs à Boyer. La société de construction avait saisi la justice pour demander des indemnités suite à un démarrage retardé des travaux du quai Toru à Vaiare, alors bloqué par le navire Terevau.
 
Le Port autonome doit désormais faire face à une décision judiciaire cinglante, rendue ce mardi par le tribunal administratif, ordonnant le versement de 115 millions de francs à la société Boyer. Une somme correspondant aux frais de retard du début des travaux du chantier du quai Toru à Vaiare en 2021. Retard dont la responsabilité a été imputée à l’Épic du Port de Papeete.
 
Pour contextualiser, l'entreprise de construction avait engagé des démarches judiciaires le 30 octobre dernier, suite à un désaccord concernant le décompte final du chantier du quai Toru au port de Vaiare, attribué par le Port autonome de Papeete en août 2021. Au terme des travaux, Boyer avait estimé que, en plus des 273 millions de francs reçus pour l'exécution des travaux, des frais supplémentaires auraient dû être inclus dans la facture finale, en raison du retard de 58 jours dans le démarrage des travaux. Après plusieurs tentatives de règlement à l'amiable, sans succès, Boyer avait donc porté l'affaire devant les tribunaux, réclamant une indemnité total de 135 millions de francs pour le décompte final du chantier.
 
Moyens humains et matériels
 
La société de construction soutient fermement que le retard accumulé est uniquement imputable au Port, qui a mis 58 jours pour déplacer la navette Terevau du quai Piti vers le quai Toru, afin de libérer l'emprise nécessaire pour les travaux. Le tribunal a jugé cette situation justifiée, soulignant que “cette situation, par un manque d'anticipation, est constitutive d'une faute de la part du maître d'ouvrage”. Pendant cette période, les moyens mis à disposition par Boyer, comprenant une barge et ses annexes, deux grues, un PTC, un poste d'oxycoupage, ont été immobilisés, entraînant des pertes financières significatives pour l'entreprise. De plus, l'immobilisation des ressources humaines a également été la source de charges importantes. La société de BTP demandait à la justice que toutes ces dépenses et ce manque à gagner soient pris en compte.
 
Par ailleurs, plusieurs opérations supplémentaires ont engendré des surcoûts, notamment la réalisation d'armatures et de nœuds de liaison de poutre sur le quai Toru en raison de l'instabilité de l'ouvrage, les modifications des plans de coffrage, et la rehausse de la passerelle existante, pour lesquelles Boyer demande également réparation.
 
Le tribunal a finalement donné raison à la société plaignante, bien qu'en réduisant légèrement la somme demandée pour le décompte final du chantier, l'estimant à 399 millions de francs. L’administration ayant déjà versé 284 millions de francs, elle devra s’acquitter d’un solde restant dû, selon l’estimation de la justice, de 115 millions de francs.
 

Rédigé par Thibault Segalard le Mardi 14 Mai 2024 à 18:18 | Lu 3933 fois