Saint-Léonard-de-Noblat, France | AFP | mardi 19/11/2019 - Gloires du cyclisme, amis ou anonymes, plus d'un millier de personnes ont bravé le froid mardi matin dans le village limousin de Saint-Léonard-de-Noblat, pour un dernier hommage, au son de l'accordéon, à Raymond Poulidor, champion de la "France de toujours", mort mercredi à 83 ans.
A l'entrée de la collégiale, dont le portail roman est surmonté d'une grande photo de "Poupou" toujours à vélo en ses vieux jours, le cercueil a notamment été porté par Bernard Hinault et Bernard Thévenet, deux des trois derniers vainqueurs français du Tour de France encore en vie, avec Lucien Aimar, aussi présent.
"Injustement appelé +l'éternel second+ au vu de sa formidable carrière sportive au palmarès exceptionnel, il a su conquérir le cœur de nos grands-parents, nos parents et nos enfants", a résumé dans son oraison Alain Darbon, maire du bourg de Haute-Vienne où résidait l'ancien champion.
"Il va nous manquer. C'est sûr, ça fait un grand vide", soupire Bernard Thévenet, vainqueur de deux Tours, saluant un champion "connu de façon intergénérationelle. Connu par des milliers de gens qui ne l'ont pas vu sur un vélo !"
L'émotion a étreint l'assistance avec le message du petit-fils de Poulidor, le champion du monde de cyclo-cross et prometteur Mathieu van der Poel, trop ému pour lire lui-même. "Ca me fait mal de savoir que tu ne seras plus jamais là pour me voir courir (...) Tu es mon plus grand champion", a lu pour lui sa mère, fille de Poulidor, qui accompagnait la veuve, et ses deux autres petits-enfants, salués par la ministre des Sports Roxana Maracineanu.
Massés dès l'aube derrière les barrières aux abords de la collégiale, des centaines de mordus du vélo, certains venus en tenue de course, ont suivi la cérémonie sur écran géant.
A l'intérieur près de 500 personnes ont assisté à la cérémonie religieuse mêlant accordéon, évangiles et hommages, tel celui du directeur du Tour Christian Prudhomme. Il a remercié Poupou, incarnant "courage", "travail", "la France de toujours", pour lui avoir, dès l'enfance "donné l'amour du Tour de France".
Daniel Mangeas, "speaker" officiel du Tour pendant quatre décennies, a rappelé la glorieuse carrière de "Poupou": 189 victoires, et quelques combats mythiques, comme avec Jacques Anquetil dans le Puy de Dôme, qui classa le Tour 1964 parmi les plus grands.
L'ancien champion du monde Luc Leblanc, Limousin comme Poulidor, a salué "un homme tranquille, un vrai terrien qui n'a jamais oublié ses racines" de fils d'agriculteurs modestes, rappelant la "souffrance dans le peloton" d'un champion qui finit "3e du Tour de France à plus de 40 ans".
Outre son palmarès exceptionnel, huit fois sur le podium final du Tour entre 1962 et 1976 sans avoir jamais porté une fois le maillot jaune, "Poupou" jouissait d'une immense popularité par "son humilité et sa simplicité qui le rendaient encore plus grand", a rappelé M. Darbon.
Malgré le froid, les habitants de Saint-Léonard étaient venus lui rendre hommage, comme Jeanine, "très triste. Il a tant fait pour la notoriété de Saint-Léonard. Lorsqu'en vacances nous parlions de notre village, les gens nous répondaient +le village de Poulidor+", dit-elle des sanglots dans la voix.
Claude Mazeaud, 82 ans, est venu de Lalinde en Dordogne, à 2h30 de route. "J'étais coéquipier avec lui en 62 et 63. C'est très dur pour moi. C'est une image du cyclisme qui disparaît, notre génération. On était vraiment copains".
Une grande banderole "Merci Poupou" avec photo de Poulidor, marquait l'entrée de Saint-Léonard, un bourg de 5.000 habitants qui compte aussi une avenue, un stade au nom du champion.
A la fin de la cérémonie, les admirateurs ont pu pendant une petite heure défiler et se recueillir devant le cercueil, près duquel restaient assis, émus, une brochette de champions dont Thévenet, Hinault, Aimar, André Darrigade, Marc Madiot.
Puis le cercueil, encore sous les applaudissements et au son de l'accordéon, est ressorti pour une lente traversée en voiture de Saint-Léonard, avant la crémation prévue dans l'après-midi dans l'intimité.
Un hommage sera aussi rendu à l'occasion du passage du Tour de France 2020 à Saint-Léonard, le 9 juillet lors de la 12e étape. Le Tour était déjà passé deux fois dans le village, en 2004 pour un départ d'étape puis en 2016 pour les 80 ans de Poulidor.
A l'entrée de la collégiale, dont le portail roman est surmonté d'une grande photo de "Poupou" toujours à vélo en ses vieux jours, le cercueil a notamment été porté par Bernard Hinault et Bernard Thévenet, deux des trois derniers vainqueurs français du Tour de France encore en vie, avec Lucien Aimar, aussi présent.
"Injustement appelé +l'éternel second+ au vu de sa formidable carrière sportive au palmarès exceptionnel, il a su conquérir le cœur de nos grands-parents, nos parents et nos enfants", a résumé dans son oraison Alain Darbon, maire du bourg de Haute-Vienne où résidait l'ancien champion.
"Il va nous manquer. C'est sûr, ça fait un grand vide", soupire Bernard Thévenet, vainqueur de deux Tours, saluant un champion "connu de façon intergénérationelle. Connu par des milliers de gens qui ne l'ont pas vu sur un vélo !"
L'émotion a étreint l'assistance avec le message du petit-fils de Poulidor, le champion du monde de cyclo-cross et prometteur Mathieu van der Poel, trop ému pour lire lui-même. "Ca me fait mal de savoir que tu ne seras plus jamais là pour me voir courir (...) Tu es mon plus grand champion", a lu pour lui sa mère, fille de Poulidor, qui accompagnait la veuve, et ses deux autres petits-enfants, salués par la ministre des Sports Roxana Maracineanu.
Massés dès l'aube derrière les barrières aux abords de la collégiale, des centaines de mordus du vélo, certains venus en tenue de course, ont suivi la cérémonie sur écran géant.
A l'intérieur près de 500 personnes ont assisté à la cérémonie religieuse mêlant accordéon, évangiles et hommages, tel celui du directeur du Tour Christian Prudhomme. Il a remercié Poupou, incarnant "courage", "travail", "la France de toujours", pour lui avoir, dès l'enfance "donné l'amour du Tour de France".
- "Merci Poupou" -
Daniel Mangeas, "speaker" officiel du Tour pendant quatre décennies, a rappelé la glorieuse carrière de "Poupou": 189 victoires, et quelques combats mythiques, comme avec Jacques Anquetil dans le Puy de Dôme, qui classa le Tour 1964 parmi les plus grands.
L'ancien champion du monde Luc Leblanc, Limousin comme Poulidor, a salué "un homme tranquille, un vrai terrien qui n'a jamais oublié ses racines" de fils d'agriculteurs modestes, rappelant la "souffrance dans le peloton" d'un champion qui finit "3e du Tour de France à plus de 40 ans".
Outre son palmarès exceptionnel, huit fois sur le podium final du Tour entre 1962 et 1976 sans avoir jamais porté une fois le maillot jaune, "Poupou" jouissait d'une immense popularité par "son humilité et sa simplicité qui le rendaient encore plus grand", a rappelé M. Darbon.
Malgré le froid, les habitants de Saint-Léonard étaient venus lui rendre hommage, comme Jeanine, "très triste. Il a tant fait pour la notoriété de Saint-Léonard. Lorsqu'en vacances nous parlions de notre village, les gens nous répondaient +le village de Poulidor+", dit-elle des sanglots dans la voix.
Claude Mazeaud, 82 ans, est venu de Lalinde en Dordogne, à 2h30 de route. "J'étais coéquipier avec lui en 62 et 63. C'est très dur pour moi. C'est une image du cyclisme qui disparaît, notre génération. On était vraiment copains".
Une grande banderole "Merci Poupou" avec photo de Poulidor, marquait l'entrée de Saint-Léonard, un bourg de 5.000 habitants qui compte aussi une avenue, un stade au nom du champion.
A la fin de la cérémonie, les admirateurs ont pu pendant une petite heure défiler et se recueillir devant le cercueil, près duquel restaient assis, émus, une brochette de champions dont Thévenet, Hinault, Aimar, André Darrigade, Marc Madiot.
Puis le cercueil, encore sous les applaudissements et au son de l'accordéon, est ressorti pour une lente traversée en voiture de Saint-Léonard, avant la crémation prévue dans l'après-midi dans l'intimité.
Un hommage sera aussi rendu à l'occasion du passage du Tour de France 2020 à Saint-Léonard, le 9 juillet lors de la 12e étape. Le Tour était déjà passé deux fois dans le village, en 2004 pour un départ d'étape puis en 2016 pour les 80 ans de Poulidor.