Madrid, Espagne | AFP | vendredi 08/09/2017 - Le plus hautes autorités judiciaires d'Espagne ont durci les menaces de sanctions à l'égard des séparatistes Catalans qui préparent leur référendum sur l'indépendance, sans réussir à les dissuader d'adopter vendredi une nouvelle loi régionale planifiant la rupture.
Peu avant 1H00 du matin (23H00 GMT), le parlement régional dominé par les séparatistes a franchi une nouvelle ligne rouge: il a adopté en accéléré - par 71 voix sur 135 - une loi dite "de transition juridique, fondatrice de la République" catalane, qui serait activée en cas de victoire du "oui" au référendum du 1er octobre.
Selon les sécessionnistes, le texte servirait alors de "loi fondamentale" temporaire dans leur région aux 7,5 millions d'habitants, jusqu'à l'approbation d'une Constitution catalane ratifiée par référendum.
Dès 2014, la Cour constitutionelle avait déclaré anticonstitutionnel le principe même d'un référendum d'autodétermination, que les Catalans réclament depuis des années sur le modèle de ceux organisés en 2014 en Ecosse et en 1995 au Québec.
Jeudi soir la Cour a encore "suspendu" les textes adoptés par les députés catalans pour organiser la consultation. Vendredi, elle devrait aussi suspendre la loi de rupture.
Mais les séparatistes ne tiennent plus compte des interdictions formulées par ses 12 juges, majoritairement nommés par les conservateurs, dont ils contestent la légitimité.
"Il est préoccupant que l'Etat (...) veuille effrayer et menacer, face à la volonté de voter", a réagi vendredi matin le vice-président du parlement catalan Lluis Corominas, séparatiste du groupe Ensemble pour le "oui", sur la Radio nationale.
Noir sur blanc, la cour a averti toute une série de hauts fonctionnaires catalans qu'ils devaient immédiatement s'abstenir de promouvoir "tout accord ou toute action qui permettent la préparation et/ou la tenue du référendum".
La liste comprend l'ensemble des membres du gouvernement catalan, mais aussi les maires, les directeurs de la télévision et de la radio publiques régionales ou encore le chef de la police catalane, très populaire dans la région comme porte-parole de l'enquête sur les attentats jihadistes qui ont fait 16 morts le mois dernier.
Et les 948 maires de la région se retrouvent en plein conflit de loyauté.
La Cour leur enjoint vendredi de "respecter la suspension de la consultation en les avertissant de leurs éventuelles responsabilités, y compris pénales", tandis que la Generalitat (exécutif régional) leur a demandé jeudi de transmettre la liste des locaux disponibles pour le vote.
La présidente de l'association des municipalités indépendantistes, Neus Lloveras - maire de Vilanova à 46 km de Barcelone - a assuré que "plus de 600 mairies avaient déjà communiqué au gouvernement régional la disponibilité totale" de locaux pour le vote.
Certains maires ont toutefois annoncé qu'ils refusaient d'organiser la consultation interdite du 1er octobre, tel Angel Ros, à la tête de Lerida (125.000 habitants). "Nous sortirions du cadre légal", a expliqué l'élu socialiste à la télévision TV3. "Est-ce que cela vaut la peine d'essayer de construire un Etat pour diviser le pays? Je suis de ceux qui pensent que non".
Jeudi, le procureur général de l'Etat avait annoncé que des enquêtes sur d'éventuels préparatifs du référendum seraient menées avec l'aide de la Garde Civile et de la police catalane, et que les instruments destinés au vote seraient saisis.
"Il n'y aura pas assez de papier pour communiquer tant de sommations et faire peur à pratiquement la moitié de la société catalane", a répondu Lluis Corominas.
La région reste partagée: à la question "Voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat indépendant", 41,1% des Catalans sondés ont répondu "oui" en juin et 49,9% "non", selon le Centre d'études d'opinion catalan. Mais 70% des Catalans souhaiteraient trancher avec un référendum en bonne et due forme.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a sommé jeudi les dirigeants séparatistes de la région "d'abandonner cette escalade dans l'illégalité" et assuré que "l'Etat de droit ne se plierait pas à (leurs) bravades".
A la tête d'une région grande comme la Belgique et qui produit 20% du PIB espagnol, les indépendantistes assurent défendre leurs droits, après des années d'"humiliation" par les conservateurs du parti de M. Rajoy, qui avaient notamment obtenu en 2010 de la Cour constitutionnelle qu'elle réduise les larges compétences accordées à la Catalogne en 2006 par le Parlement espagnol.
Peu avant 1H00 du matin (23H00 GMT), le parlement régional dominé par les séparatistes a franchi une nouvelle ligne rouge: il a adopté en accéléré - par 71 voix sur 135 - une loi dite "de transition juridique, fondatrice de la République" catalane, qui serait activée en cas de victoire du "oui" au référendum du 1er octobre.
Selon les sécessionnistes, le texte servirait alors de "loi fondamentale" temporaire dans leur région aux 7,5 millions d'habitants, jusqu'à l'approbation d'une Constitution catalane ratifiée par référendum.
Dès 2014, la Cour constitutionelle avait déclaré anticonstitutionnel le principe même d'un référendum d'autodétermination, que les Catalans réclament depuis des années sur le modèle de ceux organisés en 2014 en Ecosse et en 1995 au Québec.
Jeudi soir la Cour a encore "suspendu" les textes adoptés par les députés catalans pour organiser la consultation. Vendredi, elle devrait aussi suspendre la loi de rupture.
Mais les séparatistes ne tiennent plus compte des interdictions formulées par ses 12 juges, majoritairement nommés par les conservateurs, dont ils contestent la légitimité.
"Il est préoccupant que l'Etat (...) veuille effrayer et menacer, face à la volonté de voter", a réagi vendredi matin le vice-président du parlement catalan Lluis Corominas, séparatiste du groupe Ensemble pour le "oui", sur la Radio nationale.
- Sommations -
Noir sur blanc, la cour a averti toute une série de hauts fonctionnaires catalans qu'ils devaient immédiatement s'abstenir de promouvoir "tout accord ou toute action qui permettent la préparation et/ou la tenue du référendum".
La liste comprend l'ensemble des membres du gouvernement catalan, mais aussi les maires, les directeurs de la télévision et de la radio publiques régionales ou encore le chef de la police catalane, très populaire dans la région comme porte-parole de l'enquête sur les attentats jihadistes qui ont fait 16 morts le mois dernier.
Et les 948 maires de la région se retrouvent en plein conflit de loyauté.
La Cour leur enjoint vendredi de "respecter la suspension de la consultation en les avertissant de leurs éventuelles responsabilités, y compris pénales", tandis que la Generalitat (exécutif régional) leur a demandé jeudi de transmettre la liste des locaux disponibles pour le vote.
La présidente de l'association des municipalités indépendantistes, Neus Lloveras - maire de Vilanova à 46 km de Barcelone - a assuré que "plus de 600 mairies avaient déjà communiqué au gouvernement régional la disponibilité totale" de locaux pour le vote.
Certains maires ont toutefois annoncé qu'ils refusaient d'organiser la consultation interdite du 1er octobre, tel Angel Ros, à la tête de Lerida (125.000 habitants). "Nous sortirions du cadre légal", a expliqué l'élu socialiste à la télévision TV3. "Est-ce que cela vaut la peine d'essayer de construire un Etat pour diviser le pays? Je suis de ceux qui pensent que non".
Jeudi, le procureur général de l'Etat avait annoncé que des enquêtes sur d'éventuels préparatifs du référendum seraient menées avec l'aide de la Garde Civile et de la police catalane, et que les instruments destinés au vote seraient saisis.
"Il n'y aura pas assez de papier pour communiquer tant de sommations et faire peur à pratiquement la moitié de la société catalane", a répondu Lluis Corominas.
La région reste partagée: à la question "Voulez-vous que la Catalogne devienne un Etat indépendant", 41,1% des Catalans sondés ont répondu "oui" en juin et 49,9% "non", selon le Centre d'études d'opinion catalan. Mais 70% des Catalans souhaiteraient trancher avec un référendum en bonne et due forme.
Le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a sommé jeudi les dirigeants séparatistes de la région "d'abandonner cette escalade dans l'illégalité" et assuré que "l'Etat de droit ne se plierait pas à (leurs) bravades".
A la tête d'une région grande comme la Belgique et qui produit 20% du PIB espagnol, les indépendantistes assurent défendre leurs droits, après des années d'"humiliation" par les conservateurs du parti de M. Rajoy, qui avaient notamment obtenu en 2010 de la Cour constitutionnelle qu'elle réduise les larges compétences accordées à la Catalogne en 2006 par le Parlement espagnol.