Lyon, France | AFP | lundi 06/09/2021 - Relancer la fabrication de bottes en plastique ou de paracétamol sur le territoire français, encourager l'apprentissage, mais surtout préparer l'avènement des batteries, de l'hydrogène, et la "décarbonation" de l'économie: Jean Castex a tenté lundi de galvaniser un parterre d'entrepreneurs en vue de la "cinquième révolution industrielle de notre histoire".
A huit mois de l'élection présidentielle, où le chômage et l'emploi restent des sujets essentiels, le Premier ministre a fait deux annonces sonnantes et trébuchantes lors du salon Global Industrie qui s'est ouvert à Lyon et durera jusqu'à la fin de la semaine.
D'abord, la prolongation de six mois jusqu'en juin 2021 des aides du plan France Relance à l'apprentissage, ensuite, l'ajout de 150 millions d'euros au programme "Territoires d'industrie" qui permet des aides publiques pour relancer des activités dans les bassins les plus touchés par les restructurations.
"2,6 millions de jeunes au total ont bénéficié d'aides du plan de relance", a lancé M. Castex, avec notamment "plus de 500.000 contrats d'apprentissage ou d'alternance signés par les entreprises, un record historique".
Même si le mot réindustrialisation fait partie des mots-clés de la prochaine campagne, le Premier ministre a admis l'état de "désindustrialisation" dans lequel se trouve le pays, révélé par la pandémie.
La part des emplois industriels représentait "22%" du PIB en 1980, ce taux est tombé "à 13% en 2017", et le nombre de salariés de l'industrie est tombé à 3,2 millions contre 5,3 en 1980, a-t-il dit.
Sa ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, qu'il a fait applaudir par la salle, s'est prononcée pour "un choc de réindustrialisation".
"Nous avons diminué de 40% l'empreinte CO2 de l'industrie ces dernières années en France, mais essentiellement en désindustrialisant: nous avons augmenté notre empreinte carbone globale puisque nous importons massivement des marchandises", a déploré Mme Pannier-Runacher.
En attendant le futur plan d'investissement annoncé pour "courant octobre", le gouvernement utilise le salon, l'un des premiers à reprendre en présentiel, pour vanter l'effet de son plan de relance, lancé il y a tout juste un an.
Près de la moitié des 100 milliards d'euros -dont 40% financés par l'Union européenne- pour endiguer la crise du Covid a été "engagé", et 70% le seront d'ici à la fin de l'année, a assuré le Premier ministre.
Une entreprise industrielle sur trois en France a eu un projet financé, a résumé Mme Pannier-Runacher, avec 35 milliards pour l'industrie.
"sortir de 30 ans de désindustrialisation"
Des projets sont nés un peu partout, sélectionnés par des commissions locales pilotées par les préfets de régions: numérisation de PME, modernisation d'entreprises de l'agroalimentaire ou de la construction bois, aides ciblées à celles de l'aéronautique et de l'automobile pour se diversifier vers les mobilités décarbonées ou améliorer leur taux de recyclage des métaux et matériaux.
"La production industrielle a repris des couleurs, les carnets de commandes sont bien remplis", a acquiescé Alexandre Saubot, président de France Industrie, l'organisme qui représente l'ensemble du secteur.
Mais il faudra longtemps pour "sortir de 30 ans de désindustrialisation" (...), "rembourser les dettes" de la crise et "retrouver une capacité d'investissement".
Il demande la poursuite de la baisse des impôts de production, une accentuation de la simplification administrative pour les entreprises, ou encore un soutien clair et net au nucléaire pour décarboner l'industrie.
"On s'est aperçu de la vulnérabilité de nos chaînes de valeur pendant la pandémie, on ne pourra pas tout relocaliser mais il faut tout faire pour ramener l'activité sur le sol français, voire européen", dit à l'AFP Christel Bories, PDG du groupe minier Eramet, et membre du CNI.
"On ne peut pas rester dépendants des pays qui peuvent à tout moment fermer leurs frontières", ajoute-t-elle.
Depuis l'an dernier, 553 projets de relocalisation ont été soutenus par France Relance, de l'installation d'une usine de bottes Aigle dans la Nièvre, à une start-up de terres rares à Lyon.
Le Premier ministre se rend lundi l'après-midi dans une usine Seqens fabricant le principe actif du paracétamol, à Roussillon en Isère. La France s'est rendu compte avec effroi durant la pandémie qu'elle importait quasiment tout son paracétamol.
A huit mois de l'élection présidentielle, où le chômage et l'emploi restent des sujets essentiels, le Premier ministre a fait deux annonces sonnantes et trébuchantes lors du salon Global Industrie qui s'est ouvert à Lyon et durera jusqu'à la fin de la semaine.
D'abord, la prolongation de six mois jusqu'en juin 2021 des aides du plan France Relance à l'apprentissage, ensuite, l'ajout de 150 millions d'euros au programme "Territoires d'industrie" qui permet des aides publiques pour relancer des activités dans les bassins les plus touchés par les restructurations.
"2,6 millions de jeunes au total ont bénéficié d'aides du plan de relance", a lancé M. Castex, avec notamment "plus de 500.000 contrats d'apprentissage ou d'alternance signés par les entreprises, un record historique".
Même si le mot réindustrialisation fait partie des mots-clés de la prochaine campagne, le Premier ministre a admis l'état de "désindustrialisation" dans lequel se trouve le pays, révélé par la pandémie.
La part des emplois industriels représentait "22%" du PIB en 1980, ce taux est tombé "à 13% en 2017", et le nombre de salariés de l'industrie est tombé à 3,2 millions contre 5,3 en 1980, a-t-il dit.
Sa ministre de l'Industrie, Agnès Pannier-Runacher, qu'il a fait applaudir par la salle, s'est prononcée pour "un choc de réindustrialisation".
"Nous avons diminué de 40% l'empreinte CO2 de l'industrie ces dernières années en France, mais essentiellement en désindustrialisant: nous avons augmenté notre empreinte carbone globale puisque nous importons massivement des marchandises", a déploré Mme Pannier-Runacher.
En attendant le futur plan d'investissement annoncé pour "courant octobre", le gouvernement utilise le salon, l'un des premiers à reprendre en présentiel, pour vanter l'effet de son plan de relance, lancé il y a tout juste un an.
Près de la moitié des 100 milliards d'euros -dont 40% financés par l'Union européenne- pour endiguer la crise du Covid a été "engagé", et 70% le seront d'ici à la fin de l'année, a assuré le Premier ministre.
Une entreprise industrielle sur trois en France a eu un projet financé, a résumé Mme Pannier-Runacher, avec 35 milliards pour l'industrie.
"sortir de 30 ans de désindustrialisation"
Des projets sont nés un peu partout, sélectionnés par des commissions locales pilotées par les préfets de régions: numérisation de PME, modernisation d'entreprises de l'agroalimentaire ou de la construction bois, aides ciblées à celles de l'aéronautique et de l'automobile pour se diversifier vers les mobilités décarbonées ou améliorer leur taux de recyclage des métaux et matériaux.
"La production industrielle a repris des couleurs, les carnets de commandes sont bien remplis", a acquiescé Alexandre Saubot, président de France Industrie, l'organisme qui représente l'ensemble du secteur.
Mais il faudra longtemps pour "sortir de 30 ans de désindustrialisation" (...), "rembourser les dettes" de la crise et "retrouver une capacité d'investissement".
Il demande la poursuite de la baisse des impôts de production, une accentuation de la simplification administrative pour les entreprises, ou encore un soutien clair et net au nucléaire pour décarboner l'industrie.
"On s'est aperçu de la vulnérabilité de nos chaînes de valeur pendant la pandémie, on ne pourra pas tout relocaliser mais il faut tout faire pour ramener l'activité sur le sol français, voire européen", dit à l'AFP Christel Bories, PDG du groupe minier Eramet, et membre du CNI.
"On ne peut pas rester dépendants des pays qui peuvent à tout moment fermer leurs frontières", ajoute-t-elle.
Depuis l'an dernier, 553 projets de relocalisation ont été soutenus par France Relance, de l'installation d'une usine de bottes Aigle dans la Nièvre, à une start-up de terres rares à Lyon.
Le Premier ministre se rend lundi l'après-midi dans une usine Seqens fabricant le principe actif du paracétamol, à Roussillon en Isère. La France s'est rendu compte avec effroi durant la pandémie qu'elle importait quasiment tout son paracétamol.