Le baobab avec ses fruits, tel qu’il se dressait encore sur la place de Atuona il y a quelques jours.
Hiva Oa, le 24 septembre 2015- L’arbre le plus célèbre des îles Marquises, le splendide baobab africain qui trônait sur la place centrale de Atuona, a été tout récemment abattu, massacré à la tronçonneuse sur ordre de la mairie.
Depuis plus de vingt-cinq ans, ce splendide spécimen de baobab, Adansonia digitata de son nom scientifique, pointait ses branches dans le ciel de Hiva-Oa, à quelques dizaines de mètres de l’atelier où avait travaillé Paul Gauguin (la “Maison du Jouir”). Evidemment, compte tenu de son originalité, de sa prestance et de sa majesté (même s’il était encore jeune), ce baobab faisait la fierté des habitants du village et les touristes ne manquaient jamais de s’arrêter sur la place pour profiter de son ombre.
Selon ce que l’on nous a expliqué sur place, c’est un technicien du Service du développement rural qui aurait planté ce qui était alors un minuscule arbuste au cœur de Atuona. Là où il était placé, il ne semblait pas gêner vraiment, et d’ailleurs, une réunion avait eu lieu il y a quelques temps : la question de son abattage avait été évoquée et le “non”, notamment des acteurs économiques et des responsables du tourisme, avait été ferme.
Le maire n’en a eu cure. Il y a quelques jours, juste avant de s’envoler pour la Chine, il a fait procéder, sans crier gare, à l’abattage du bel Africain. Officiellement, nous a-t-on dit à la mairie, le tronçonnage a eu lieu parce que les racines du baobab devenaient trop envahissantes et menaçaient de dégrader les infrastructures voisines.
Depuis plus de vingt-cinq ans, ce splendide spécimen de baobab, Adansonia digitata de son nom scientifique, pointait ses branches dans le ciel de Hiva-Oa, à quelques dizaines de mètres de l’atelier où avait travaillé Paul Gauguin (la “Maison du Jouir”). Evidemment, compte tenu de son originalité, de sa prestance et de sa majesté (même s’il était encore jeune), ce baobab faisait la fierté des habitants du village et les touristes ne manquaient jamais de s’arrêter sur la place pour profiter de son ombre.
Selon ce que l’on nous a expliqué sur place, c’est un technicien du Service du développement rural qui aurait planté ce qui était alors un minuscule arbuste au cœur de Atuona. Là où il était placé, il ne semblait pas gêner vraiment, et d’ailleurs, une réunion avait eu lieu il y a quelques temps : la question de son abattage avait été évoquée et le “non”, notamment des acteurs économiques et des responsables du tourisme, avait été ferme.
Le maire n’en a eu cure. Il y a quelques jours, juste avant de s’envoler pour la Chine, il a fait procéder, sans crier gare, à l’abattage du bel Africain. Officiellement, nous a-t-on dit à la mairie, le tronçonnage a eu lieu parce que les racines du baobab devenaient trop envahissantes et menaçaient de dégrader les infrastructures voisines.
Un arbre aux mille propriétés
Le bon vieux baobab africain (Adansonia digitata, de la famille des Malvacées) est à classer parmi les huit espèces de baobab. Adulte, l’arbre peut mesurer 25 mètres de haut, pour une circonférence de plus de 12 mètres et un diamètre de 7 mètres.
Son fruit mesure quinze à vingt centimètres de long. Il est riche en antioxydants, en vitamine C (il en contient autant que l’orange) et encore plus riche en calcium que les épinards. La pulpe, pas très appétissante, se mange crue ou peut être mélangée à de l’eau ou à du lait pour en faire une boisson. Les jeunes feuilles sont utilisées pour la préparation de soupes. On peut aussi les hacher et les réduire en poudre ; celle-ci entre dans la composition de nombreux plats en Afrique. Des graines, on extrait une huile tout à fait comestible et utilisable en cuisine. L’Union européenne et la Food and Drug Administration américaine ont reconnu les qualités du fruit du baobab et en ont autorisé l’utilisation dans l’alimentation humaine. Un autre baobab est également présent à l’arboretum de Ua Huka (Marquises), Adansonia gregorii, originaire d’Australie.
Le bon vieux baobab africain (Adansonia digitata, de la famille des Malvacées) est à classer parmi les huit espèces de baobab. Adulte, l’arbre peut mesurer 25 mètres de haut, pour une circonférence de plus de 12 mètres et un diamètre de 7 mètres.
Son fruit mesure quinze à vingt centimètres de long. Il est riche en antioxydants, en vitamine C (il en contient autant que l’orange) et encore plus riche en calcium que les épinards. La pulpe, pas très appétissante, se mange crue ou peut être mélangée à de l’eau ou à du lait pour en faire une boisson. Les jeunes feuilles sont utilisées pour la préparation de soupes. On peut aussi les hacher et les réduire en poudre ; celle-ci entre dans la composition de nombreux plats en Afrique. Des graines, on extrait une huile tout à fait comestible et utilisable en cuisine. L’Union européenne et la Food and Drug Administration américaine ont reconnu les qualités du fruit du baobab et en ont autorisé l’utilisation dans l’alimentation humaine. Un autre baobab est également présent à l’arboretum de Ua Huka (Marquises), Adansonia gregorii, originaire d’Australie.
Chapitre du Petit Prince marquisien V bis A Atuona
Espérons que des graines ont été récupérées et que d’autres “Africains” pousseront -ou poussent- encore à Hiva Oa…
Quand j'ai montré mon dessin grandiose de la planète aux trois baobabs , le petit prince m'a dit, tout simplement :
— Tu sais, il y a toujours des exceptions, même pour les baobabs !
Je vais te raconter mon histoire avec la graine de baobab. Tu as déjà vu une graine de baobab ? C'est petit, c'est léger, et quand le vent cosmique souffle, elle s'envole. Toutes les graines de baobab ne s'enracinent pas, tu comprends ça ? Il y a des exceptions ! Alors quand tu as terminé ta toilette et celle de ta planète, quand tu as fini d'arracher toutes les mauvaises herbes et toutes les graines de baobab qui ont poussé chez toi et que tu as bien balayé toutes les feuilles sur ta planète, alors tu peux regarder ailleurs et imaginer le voyage de cette petite graine qui tombe sur une autre planète.
— Quelle planète ?
— Ce n'est pas tout à fait une planète, c'est une exoplanète, exo- parce qu'elle est exotique et que j'aime bien ce mot. Je lui ai donné un joli nom, Atuona, joli parce qu'il y a presque toutes les voyelles, j'aimerais bien lui ajouter un "i".
Je ne comprenais pas bien ce que le petit prince voulais dire. J'avais dessiné pour lui et sur ses indications une planète avec trois baobabs, et maintenant je me retrouvais avec une exception, une graine de baobab sur l'exoplanète Atuona, sortie tout droit de son imagination. Alors j'ai posé mes crayons sur le sable, bien essuyé mes pinceaux et demandé :
— S'il te plaît, raconte-moi l'histoire de ton exception !
Le petit prince a gardé le silence, c'est toujours comme cela que cela se passe : ce que tu as dans la tête, est-ce que tu peux le dire à quelqu'un qui ne vient même pas de ton ciel ? Alors il a ressorti mon mouton de sa poche, peut-être pour se donner du courage :
— C'est une exception, c'est une graine unique, elle a donné un arbre unique sur la planète Atuona. Maintenant il est grand et il pousse tout droit dans un coin d'une grande cour.
— Parce qu'il y a des coins et des cours sur ta planète ?
— Arrête de parler quand je te parle, tu crois que c'est facile ?
Je n'ai plus bougé et, au bout d'un certain temps, le petit prince a continué en regardant bien mon mouton dans sa main :
— Alors j'ai vu un drôle de monsieur avec un drôle de chapeau sur la tête, il était assis sur une chaise sous le baobab et devant lui il y avait un chevalet, un peu comme le chevalet de l'astronome turc, mais pas pour y mettre des chiffre, il peignait un oiseleur.
J'avais vraiment envie de lui demander ce qu'était un oiseleur, mais le petit prince a levé les yeux de mon mouton et m'a regardé dans les yeux et il a continué :
— Un oiseleur, c'est un magicien, il a un T-shirt bleu et un grand manteau rouge et des cheveux longs et une fleur à l'oreille et il est accompagné d'un chien jaune – ou d'un renard.
Je n'ai rien dit parce que je sais bien que le renard se cache sous le pommier du chapitre XXI ! J'ai essayé de dessiner ce magicien, mais j'ai peur qu'on me dise que je fais du Gauguin, alors j'ai essayé de le cacher derrière des cocotiers qui fredonnent Gauguin.
Et le petit prince a continué :
— Alors un autre monsieur est venu sous le baobab, il te ressemble d'ailleurs, lui aussi a un avion, mais il ne s'est pas déguisé en aviateur comme toi avec ta combinaison et des grosses lunettes et tous tes outils. Il a un short et il a l'air d'être heureux d'être là, sur la planète Atiuona. Je lui ai demandé :
— Que fais-tu là ?
Il n'a pas répondu parce qu'il chantonnait avec ses grandes dents "Veux-tu que je te dise…"
— Je cherche une rime à "Marquises". Ce n'est pas bise parce qu'il y a pas de vent, ce n'est pas grise ni frise ni même cerise, qu'est-ce que je peux bien mettre, quelle mise ?
Alors je lui ai dit : "S'il n'y a a pas de mise…" et le chanteur est parti très vite avec sa chanson…
— Tu as trop d'imagination !
Je n'aurais pas dû m'exclamer, mais ça s'est passé ainsi.
Alors le petit prince m'a dit en remettant mon mouron dans sa poche :
— Décidément les grandes personnes ne comprennent rien à rien, elles ne comprennent plus rien parce qu'elles n'ont plus d'imagination.
Vraiment, je préfère les couchers de soleil; ils restent beaux et eux ne disent rien.
— Tu sais, il y a toujours des exceptions, même pour les baobabs !
Je vais te raconter mon histoire avec la graine de baobab. Tu as déjà vu une graine de baobab ? C'est petit, c'est léger, et quand le vent cosmique souffle, elle s'envole. Toutes les graines de baobab ne s'enracinent pas, tu comprends ça ? Il y a des exceptions ! Alors quand tu as terminé ta toilette et celle de ta planète, quand tu as fini d'arracher toutes les mauvaises herbes et toutes les graines de baobab qui ont poussé chez toi et que tu as bien balayé toutes les feuilles sur ta planète, alors tu peux regarder ailleurs et imaginer le voyage de cette petite graine qui tombe sur une autre planète.
— Quelle planète ?
— Ce n'est pas tout à fait une planète, c'est une exoplanète, exo- parce qu'elle est exotique et que j'aime bien ce mot. Je lui ai donné un joli nom, Atuona, joli parce qu'il y a presque toutes les voyelles, j'aimerais bien lui ajouter un "i".
Je ne comprenais pas bien ce que le petit prince voulais dire. J'avais dessiné pour lui et sur ses indications une planète avec trois baobabs, et maintenant je me retrouvais avec une exception, une graine de baobab sur l'exoplanète Atuona, sortie tout droit de son imagination. Alors j'ai posé mes crayons sur le sable, bien essuyé mes pinceaux et demandé :
— S'il te plaît, raconte-moi l'histoire de ton exception !
Le petit prince a gardé le silence, c'est toujours comme cela que cela se passe : ce que tu as dans la tête, est-ce que tu peux le dire à quelqu'un qui ne vient même pas de ton ciel ? Alors il a ressorti mon mouton de sa poche, peut-être pour se donner du courage :
— C'est une exception, c'est une graine unique, elle a donné un arbre unique sur la planète Atuona. Maintenant il est grand et il pousse tout droit dans un coin d'une grande cour.
— Parce qu'il y a des coins et des cours sur ta planète ?
— Arrête de parler quand je te parle, tu crois que c'est facile ?
Je n'ai plus bougé et, au bout d'un certain temps, le petit prince a continué en regardant bien mon mouton dans sa main :
— Alors j'ai vu un drôle de monsieur avec un drôle de chapeau sur la tête, il était assis sur une chaise sous le baobab et devant lui il y avait un chevalet, un peu comme le chevalet de l'astronome turc, mais pas pour y mettre des chiffre, il peignait un oiseleur.
J'avais vraiment envie de lui demander ce qu'était un oiseleur, mais le petit prince a levé les yeux de mon mouton et m'a regardé dans les yeux et il a continué :
— Un oiseleur, c'est un magicien, il a un T-shirt bleu et un grand manteau rouge et des cheveux longs et une fleur à l'oreille et il est accompagné d'un chien jaune – ou d'un renard.
Je n'ai rien dit parce que je sais bien que le renard se cache sous le pommier du chapitre XXI ! J'ai essayé de dessiner ce magicien, mais j'ai peur qu'on me dise que je fais du Gauguin, alors j'ai essayé de le cacher derrière des cocotiers qui fredonnent Gauguin.
Et le petit prince a continué :
— Alors un autre monsieur est venu sous le baobab, il te ressemble d'ailleurs, lui aussi a un avion, mais il ne s'est pas déguisé en aviateur comme toi avec ta combinaison et des grosses lunettes et tous tes outils. Il a un short et il a l'air d'être heureux d'être là, sur la planète Atiuona. Je lui ai demandé :
— Que fais-tu là ?
Il n'a pas répondu parce qu'il chantonnait avec ses grandes dents "Veux-tu que je te dise…"
— Je cherche une rime à "Marquises". Ce n'est pas bise parce qu'il y a pas de vent, ce n'est pas grise ni frise ni même cerise, qu'est-ce que je peux bien mettre, quelle mise ?
Alors je lui ai dit : "S'il n'y a a pas de mise…" et le chanteur est parti très vite avec sa chanson…
— Tu as trop d'imagination !
Je n'aurais pas dû m'exclamer, mais ça s'est passé ainsi.
Alors le petit prince m'a dit en remettant mon mouron dans sa poche :
— Décidément les grandes personnes ne comprennent rien à rien, elles ne comprennent plus rien parce qu'elles n'ont plus d'imagination.
Vraiment, je préfère les couchers de soleil; ils restent beaux et eux ne disent rien.