MARQUISES, le 1er août 2016. Il a un nom scientifique difficile à prononcer : Pelagodoxa henryana ; ce palmier de taille modeste est endémique à l’île de Nuku Hiva, et plus particulièrement au fond de la vallée de Taipivai. Une douzaine de pieds subsistent encore dans une zone non protégée. Seule la récolte patiente des noix permet d’espérer sauver l’espèce…
Pelagodoxa henryana (de la famille des Arécacées) est sans doute l’un des plus beaux arbres des Marquises. Ses palmes sont reconnaissables de loin, puisque contrairement au cocotier, les feuilles restent non découpées ou très peu découpées (sauf pour les spécimens plantés dans des zones ventées).
Des “noix” facettées
L’arbre, formé d’un long et mince stipe avec son toupet de feuilles sommitales, produit toute l’année de nombreuses graines facettées de la taille d’une petite orange. Il fait partie des arbres les plus recherchés par les collectionneurs du monde entier et les jardins botaniques sont fières d’en présenter dans leurs collections.
Chez nous, si on ne connaît que peu d’usages au enu (les palmes étaient utilisées pour confectionner les toitures), il est en voie d’extinction dans son milieu naturel.
“Dans les temps anciens”, nous ont confié des matahiapo de Nuku Hiva, “on mangeait l’amande contenue dans les graines pas encore mûres, mais seulement en cas de disette”.
Sur le terrain donc, les derniers Pelagodoxa henryana sont concentrés sur quelques dizaines de mètres carrés au fond de la vallée de Taipivai, là où deux petits rus joignent leurs cours. Le SDR et la DIREN ont demandé à des amoureux de la nature de collecter les graines. Pour cela, des paniers ont été installés le long des stipes, permettant de les intercepter avant qu’elles ne touchent le sol et qu’elles ne soient la proie des cochons sauvages, chevaux et autres bovins. Ces précieuses noix sont ensuite livrées au SDR qui se charge de les faire germer.
À Tahiti dès 1935
Bien avant cela, dès 1935, le collectionneur passionné que fut Harrison Smith en implanta au jardin botanique de Papeari, d’où de nombreuses graines furent ensuite disséminées dans les propriétés de Tahiti.
Même démarche à Nuku Hiva où l’on rencontre assez fréquemment le enu dans des jardins ou des espaces publics. Mais le vrai problème reste sa réimplantation durable en milieu naturel. Le enu n’est pas une curiosité de jardinet, mais bien l’un des plus nobles palmiers de Polynésie française, et à ce titre, il est nécessaire de trouver des terrains suffisamment vastes (au fond de la vallée de Taipivai par exemple) pour le replanter en quantité suffisante, de manière à perpétuer l’espèce. Un effort important a déjà été fait : une plantation a été réalisée en 2009 et 60 individus sont encore vivants malgré la sécheresse (le projet est financé par la DIREN avec des actions menées en collaboration avec le SDR pour la germination et la plantation).
Reste qu’une douzaine de “pieds mère”, ce n’est pas lourd comme bagage génétique et le croisement et la multiplication des derniers Pelagodoxa henryana est une évidente urgence.
Cochons, chevaux, vaches, danger !
Autre difficulté pour parvenir à multiplier le enu, le fait que les feuilles tendres des jeunes et petits palmiers constituent évidemment un mets de choix pour vaches et chevaux errants. Pelagodoxa henryana ne sera donc sauvé qu’une fois que des surfaces suffisantes lui seront dédiées entièrement et que ces surfaces feront l’objet de protections réelles, efficaces et respectées par la population.
Alors que les îles Marquises, via leurs festivals des arts, ont renoué de vibrante manière avec leur passé, on ne peut qu’espérer que le enu devienne une priorité absolue pour les élus locaux. Il ne faudrait pas grand-chose (plus d’espaces protégés) pour rendre à cet arbre majestueux et d’une singulière beauté la place qui dut être la sienne dans le passé.
Textes et photos : Daniel Pardon
Pelagodoxa henryana (de la famille des Arécacées) est sans doute l’un des plus beaux arbres des Marquises. Ses palmes sont reconnaissables de loin, puisque contrairement au cocotier, les feuilles restent non découpées ou très peu découpées (sauf pour les spécimens plantés dans des zones ventées).
Des “noix” facettées
L’arbre, formé d’un long et mince stipe avec son toupet de feuilles sommitales, produit toute l’année de nombreuses graines facettées de la taille d’une petite orange. Il fait partie des arbres les plus recherchés par les collectionneurs du monde entier et les jardins botaniques sont fières d’en présenter dans leurs collections.
Chez nous, si on ne connaît que peu d’usages au enu (les palmes étaient utilisées pour confectionner les toitures), il est en voie d’extinction dans son milieu naturel.
“Dans les temps anciens”, nous ont confié des matahiapo de Nuku Hiva, “on mangeait l’amande contenue dans les graines pas encore mûres, mais seulement en cas de disette”.
Sur le terrain donc, les derniers Pelagodoxa henryana sont concentrés sur quelques dizaines de mètres carrés au fond de la vallée de Taipivai, là où deux petits rus joignent leurs cours. Le SDR et la DIREN ont demandé à des amoureux de la nature de collecter les graines. Pour cela, des paniers ont été installés le long des stipes, permettant de les intercepter avant qu’elles ne touchent le sol et qu’elles ne soient la proie des cochons sauvages, chevaux et autres bovins. Ces précieuses noix sont ensuite livrées au SDR qui se charge de les faire germer.
À Tahiti dès 1935
Bien avant cela, dès 1935, le collectionneur passionné que fut Harrison Smith en implanta au jardin botanique de Papeari, d’où de nombreuses graines furent ensuite disséminées dans les propriétés de Tahiti.
Même démarche à Nuku Hiva où l’on rencontre assez fréquemment le enu dans des jardins ou des espaces publics. Mais le vrai problème reste sa réimplantation durable en milieu naturel. Le enu n’est pas une curiosité de jardinet, mais bien l’un des plus nobles palmiers de Polynésie française, et à ce titre, il est nécessaire de trouver des terrains suffisamment vastes (au fond de la vallée de Taipivai par exemple) pour le replanter en quantité suffisante, de manière à perpétuer l’espèce. Un effort important a déjà été fait : une plantation a été réalisée en 2009 et 60 individus sont encore vivants malgré la sécheresse (le projet est financé par la DIREN avec des actions menées en collaboration avec le SDR pour la germination et la plantation).
Reste qu’une douzaine de “pieds mère”, ce n’est pas lourd comme bagage génétique et le croisement et la multiplication des derniers Pelagodoxa henryana est une évidente urgence.
Cochons, chevaux, vaches, danger !
Autre difficulté pour parvenir à multiplier le enu, le fait que les feuilles tendres des jeunes et petits palmiers constituent évidemment un mets de choix pour vaches et chevaux errants. Pelagodoxa henryana ne sera donc sauvé qu’une fois que des surfaces suffisantes lui seront dédiées entièrement et que ces surfaces feront l’objet de protections réelles, efficaces et respectées par la population.
Alors que les îles Marquises, via leurs festivals des arts, ont renoué de vibrante manière avec leur passé, on ne peut qu’espérer que le enu devienne une priorité absolue pour les élus locaux. Il ne faudrait pas grand-chose (plus d’espaces protégés) pour rendre à cet arbre majestueux et d’une singulière beauté la place qui dut être la sienne dans le passé.
Textes et photos : Daniel Pardon
Les derniers enu sauvages au fin fond de la vallée de Taipivai. Il n’en reste plus qu’une douzaine de spécimens ; c’est dire si cette dernière colonie est fragile…
Pour admirer les enu
Ne vous aventurez pas seul au fin fond de la vallée de Taipivai pour y chercher les derniers enu. Vous êtes sur des terrains privés et vous risquez de vous faire “sortir”… Nous vous conseillons de contacter un guide professionnel à partir de votre hôtel ou de votre pension de famille (voir notre encadré “Pour randonner”).
Ne vous aventurez pas seul au fin fond de la vallée de Taipivai pour y chercher les derniers enu. Vous êtes sur des terrains privés et vous risquez de vous faire “sortir”… Nous vous conseillons de contacter un guide professionnel à partir de votre hôtel ou de votre pension de famille (voir notre encadré “Pour randonner”).
Ce enu à double tête est unique ; il se trouve dans un jardin de Taipivai, la vallée des cannibales immortalisée par Melville.
Au pied des derniers enu de Taipivai, quelques noix sont parvenues à germer et de jeunes palmiers sortent de terre. Malheureusement, ces jeunes pousses sont à la merci d’un cheval sauvage errant ou d’un bovin comme il y en a tant aux Marquises.
Pour randonner
On ne va pas à Nuku Hiva pour bronzer sur ses plages. Si vous aimez marcher, contactez Éric Bastard (tel : 40 920 875, vini 87 73 23 48, mail : [email protected]).
- Pics basaltiques d’Aakapa, sites archéologiques de Hatiheu, longues plages désertiques de Anaho, cascade de Hakaui ou plateau forestier de Toovii, chaque sortie proposée par Marquises Excursions vous permet de choisir et de moduler l’orientation touristique que vous désirez : archéologie et culture marquisiennes, découverte environnementale pédestre, détente en bord de mer…
Site : http://www.marquises-excursions.net
- L’hôtel Nuku Hiva Keikahanui Pearl Lodge propose diverses excursions avec un guide professionnel salarié de l’hôtel , William, qui connaît son île sur le bout des doigts.
On ne va pas à Nuku Hiva pour bronzer sur ses plages. Si vous aimez marcher, contactez Éric Bastard (tel : 40 920 875, vini 87 73 23 48, mail : [email protected]).
- Pics basaltiques d’Aakapa, sites archéologiques de Hatiheu, longues plages désertiques de Anaho, cascade de Hakaui ou plateau forestier de Toovii, chaque sortie proposée par Marquises Excursions vous permet de choisir et de moduler l’orientation touristique que vous désirez : archéologie et culture marquisiennes, découverte environnementale pédestre, détente en bord de mer…
Site : http://www.marquises-excursions.net
- L’hôtel Nuku Hiva Keikahanui Pearl Lodge propose diverses excursions avec un guide professionnel salarié de l’hôtel , William, qui connaît son île sur le bout des doigts.
Le enu produit des fruits tout au long de l’année. Les anciens se souviennent qu’en période de disette, ils étaient parfois consommés.
À l’intérieur de la noix du enu, une grosse graine très dure, aux formes irrégulières, de la taille d’une balle de baseball.
Nuku Hiva pratique
Pour y aller
Quasiment un avion par jour au départ de Tahiti (ATR). Vols directs de 3h30 environ. Atterrissage à Terre Déserte, à l'opposé de Taiohae. Une bonne heure à une heure trente de piste et de route. Prévoir des frais de taxi élevés (5 000 Fcfp/personne environ) si vous n'avez pas de liaison prévue entre le petit aéroport et votre hébergement.
Pour y séjourner
Les Marquises, c’est loin ! Et c’est un peu cher. Profitez des tarifs groupés “avion+ hébergement” proposés par “Séjours dans les îles”, en sachant que si le premier prix est à environ 61 000 Fcfp/2nuits/pers., Nuku Hiva mérite bien quatre jours pleins pour être explorée. Une fois sur place, la nuit supplémentaire n’est pas si chère…
- Tahiti Infos a jeté son sac dans l'établissement le plus moderne et le plus confortable, le Nuku Hiva Keikahanui Pearl Lodge. Bungalows très confortables nichés sur le flanc ouest de la baie de Nuku Hiva, dans un jardin aux riches essences tropicales. Restaurant, bar, piscine, de quoi se délasser après une journée de randonnée.
Tarif Séjours dans les îles : séjour vol + 2 nuits à partir de 74 014 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner
Le contact : Tel:+689 40 920 710
E-mail: [email protected]
Tel : (689) 40 92 07 10
Mail : [email protected]
Site : http://www.pearlodge.com
- Autre possibilité :
Pension Mave Mai : elle surplombe le village pittoresque de Taiohae. 8 chambres climatisées sont reparties soit au rez-de-chaussée, soit à l'étage, dans un bâtiment de style moderne. Tarif Séjours dans les îles : séjour vol + 2 nuits à partir de 61 614 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner.
Tél/Fax : (689) 40 920 810
E-mail : [email protected]
Pour y aller
Quasiment un avion par jour au départ de Tahiti (ATR). Vols directs de 3h30 environ. Atterrissage à Terre Déserte, à l'opposé de Taiohae. Une bonne heure à une heure trente de piste et de route. Prévoir des frais de taxi élevés (5 000 Fcfp/personne environ) si vous n'avez pas de liaison prévue entre le petit aéroport et votre hébergement.
Pour y séjourner
Les Marquises, c’est loin ! Et c’est un peu cher. Profitez des tarifs groupés “avion+ hébergement” proposés par “Séjours dans les îles”, en sachant que si le premier prix est à environ 61 000 Fcfp/2nuits/pers., Nuku Hiva mérite bien quatre jours pleins pour être explorée. Une fois sur place, la nuit supplémentaire n’est pas si chère…
- Tahiti Infos a jeté son sac dans l'établissement le plus moderne et le plus confortable, le Nuku Hiva Keikahanui Pearl Lodge. Bungalows très confortables nichés sur le flanc ouest de la baie de Nuku Hiva, dans un jardin aux riches essences tropicales. Restaurant, bar, piscine, de quoi se délasser après une journée de randonnée.
Tarif Séjours dans les îles : séjour vol + 2 nuits à partir de 74 014 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner
Le contact : Tel:+689 40 920 710
E-mail: [email protected]
Tel : (689) 40 92 07 10
Mail : [email protected]
Site : http://www.pearlodge.com
- Autre possibilité :
Pension Mave Mai : elle surplombe le village pittoresque de Taiohae. 8 chambres climatisées sont reparties soit au rez-de-chaussée, soit à l'étage, dans un bâtiment de style moderne. Tarif Séjours dans les îles : séjour vol + 2 nuits à partir de 61 614 Fcfp/pers. avec petit-déjeuner.
Tél/Fax : (689) 40 920 810
E-mail : [email protected]
Frédéric Benne, qui nous a guidé sur le chemin des derniers enu, récolte les graines grâce à des paniers fixés sur les stipes ; celles-ci sont ensuite livrées à la plantation du SDR.
On reconnaît le enu entre tous les autres palmiers, notamment à ses grandes feuilles très peu découpées (contrairement au cocotier par exemple). L’arbre fait la fierté de ceux qui ont la chance d’en posséder, aux Marquises comme à Tahiti d’ailleurs.