Les deux plus belles vallées de Ua Huka, où ont été trouvés les tiki sacrés que nous évoquons aujourd'hui : au centre, la baie de Hane et, sur la gauche, la baie de Hokatu.
Marquises, le 6 mai 2016. - Il y a ceux que vous verrez dans la forêt, et ceux que vous verrez au musée. Ua Huka réserve, aux amoureux de l'Océanie, quelques petites merveilles en matière de tiki. Éléphant, Moke, à oreilles décollées… Suivez le guide.
Ua Huka est une île à part dans le vaste archipel marquisien. D'abord parce qu'elle offre aux touristes, pour relier ses trois villages, une très belle route goudronnée qui rend, de suite, tout ou presque accessible à tous. Ensuite, parce qu'elle est d'une grande richesse historique et botanique et qu'il est relativement facile d'en découvrir les secrets et merveilles. Parmi eux, cinq tiki très mystérieux tiennent une place à part.
Trompeur tiki éléphant
À tout seigneur, tout honneur, le plus célèbre tiki de Ua Huka (et peut-être des Marquises) est le fameux tiki éléphant, découvert dans la forêt, au-dessus de Hokatu en 1982. Un pur hasard. Deux Marquisiens en balade, une pierre différente des autres… Le tiki éléphant était mis au jour.
Avec, comme toujours, un début d'histoire un peu confus, avant qu'il ne finisse au musée archéologique de l'île, trônant dans l'une des vitrines les plus admirées, on s'en doute. Éléphantesque, le petit bonhomme ne l'est pas vraiment par sa taille, 18 centimètres de hauteur. Mais par son faciès, pas de doute, il est hors normes, comparé à tout le reste de la statuaire marquisienne. Pour autant, il n'est pas unique, puisqu'on retrouve sa “trompe” étrange sur des échasses, des os gravés et autres sculptures marquisiennes.
La seule chose dont on soit sûr à son propos est qu'on ne sait diablement rien de certain ni sur lui, ni sur sa trompe de Babar océanien. On dit que, jadis, les pêcheurs se tournaient toujours vers lui, une fois au large, pour s'assurer de belles prises. Rien de plus…C'est un peu maigre comme savoir, mais la population des Marquises est passée si près de l'extinction au XIXe siècle qu'il n'est guère étonnant que des connaissances aussi basiques se soient perdues corps et biens. Certains avancent qu'il ressemblerait à un dugong ou un lamantin. Ou à Ganesh, le dieu hindou. Why not ?
Un tiki “agricole”
Le tiki Moke (du nom de son découvreur) est encore plus énigmatique, même si sa forme est déjà plus classique. Il a le crâne en forme d'obus, un trou au bas de la nuque (comme s'il pouvait être porté en collier, ou accroché) et ne mesure que 17 cm de haut.
Découvert en 1919 au fond de la vallée de Hokatu, l'original a malheureusement disparu. Il n'a pas été perdu pour tout le monde, rassurez-vous, un “amateur d'art” ayant sans doute fait main basse sur cette pièce d'une extraordinaire beauté. Vous n'en verrez donc qu'un moulage (le premier avait été réalisé en 1963). Il était destiné, dit-on, à des usages agricoles ; c'est lui qui avait en charge le sort des récoltes, ce qui en ferait, en quelque sorte, le pendant terrestre du tiki éléphant, dédié aux pêcheurs. Il était, semble-t-il, taillé dans une lave noire au grain très fin, beaucoup plus que la lave du tiki éléphant assez rugueuse.
À ce propos, certains assurent que le tiki éléphant qui est exposé au musée de Vaipaee ne serait pas l'original, et qu'une reproduction aurait remplacée le vrai…
En tous les cas, si quelqu'un a une information sur le tiki Moke volé, qu'il n'hésite pas à nous en faire part, nous transmettrons à ceux qui le recherchent depuis tant d'années.
Un autre tiki Moke (contemporain) se trouve au British Museum de Londres, en bois de miro (hauteur : 33 cm)
Les tiki des bois…
Enfin, trois autres tiki tiennent le haut du pavé dans le panthéon de Ua Huka, ceux du site de Meaiaute, en pleine forêt, au-dessus de Hane. N'allez pas imaginer qu'il vous faut vous équiper comme pour une aventure façon Indiana Jones. Ces tiki sont très facile d'accès et ne demandent qu'une petite demi-heure de marche, au terme d'une légère montée, depuis un parking ombragé. En revanche, ils sont gardés sévèrement par des nuées de moustiques, qui rendent la visite difficile aux peaux peu habituées aux dards. Il est donc plus que conseillé de se rendre sur place en ayant soin de se badigeonner de répulsif anti-moustiques. Et au besoin, n'hésitez pas à en remettre une couche une fois sur place, au cas où les voraces se montrent trop entreprenants.
Le site a été débroussaillé une première fois en 1920 (il y aurait eu alors, sur place, cinq tiki), puis restauré officiellement en 1963. Les statues sont en tuf rouge, très proches sur le plan du style, mesurant entre 1 m et 1,20 m, avec une bizarrerie : leurs oreilles sont décollées (à la manière des “oreilles de bois” portées à l’époque).
Ces trois tiki de belle taille sont situés dans une zone boisée, donc victimes de l'humidité ambiante. Ne vous avisez pas, pour leur redonner une seconde jeunesse, de les frotter ou de les brosser pour en enlever mousses et lichens, vous ne feriez que hâter le vieillissement de ces sculptures exceptionnelles.
Vous aimez vous plonger dans l'histoire ancienne du fenua ? Fermez votre Tahiti Infos et mettez le cap sur Ua Huka, dont la terre renferme encore bien des secrets…
Textes et photos : Daniel Pardon
Ua Huka est une île à part dans le vaste archipel marquisien. D'abord parce qu'elle offre aux touristes, pour relier ses trois villages, une très belle route goudronnée qui rend, de suite, tout ou presque accessible à tous. Ensuite, parce qu'elle est d'une grande richesse historique et botanique et qu'il est relativement facile d'en découvrir les secrets et merveilles. Parmi eux, cinq tiki très mystérieux tiennent une place à part.
Trompeur tiki éléphant
À tout seigneur, tout honneur, le plus célèbre tiki de Ua Huka (et peut-être des Marquises) est le fameux tiki éléphant, découvert dans la forêt, au-dessus de Hokatu en 1982. Un pur hasard. Deux Marquisiens en balade, une pierre différente des autres… Le tiki éléphant était mis au jour.
Avec, comme toujours, un début d'histoire un peu confus, avant qu'il ne finisse au musée archéologique de l'île, trônant dans l'une des vitrines les plus admirées, on s'en doute. Éléphantesque, le petit bonhomme ne l'est pas vraiment par sa taille, 18 centimètres de hauteur. Mais par son faciès, pas de doute, il est hors normes, comparé à tout le reste de la statuaire marquisienne. Pour autant, il n'est pas unique, puisqu'on retrouve sa “trompe” étrange sur des échasses, des os gravés et autres sculptures marquisiennes.
La seule chose dont on soit sûr à son propos est qu'on ne sait diablement rien de certain ni sur lui, ni sur sa trompe de Babar océanien. On dit que, jadis, les pêcheurs se tournaient toujours vers lui, une fois au large, pour s'assurer de belles prises. Rien de plus…C'est un peu maigre comme savoir, mais la population des Marquises est passée si près de l'extinction au XIXe siècle qu'il n'est guère étonnant que des connaissances aussi basiques se soient perdues corps et biens. Certains avancent qu'il ressemblerait à un dugong ou un lamantin. Ou à Ganesh, le dieu hindou. Why not ?
Un tiki “agricole”
Le tiki Moke (du nom de son découvreur) est encore plus énigmatique, même si sa forme est déjà plus classique. Il a le crâne en forme d'obus, un trou au bas de la nuque (comme s'il pouvait être porté en collier, ou accroché) et ne mesure que 17 cm de haut.
Découvert en 1919 au fond de la vallée de Hokatu, l'original a malheureusement disparu. Il n'a pas été perdu pour tout le monde, rassurez-vous, un “amateur d'art” ayant sans doute fait main basse sur cette pièce d'une extraordinaire beauté. Vous n'en verrez donc qu'un moulage (le premier avait été réalisé en 1963). Il était destiné, dit-on, à des usages agricoles ; c'est lui qui avait en charge le sort des récoltes, ce qui en ferait, en quelque sorte, le pendant terrestre du tiki éléphant, dédié aux pêcheurs. Il était, semble-t-il, taillé dans une lave noire au grain très fin, beaucoup plus que la lave du tiki éléphant assez rugueuse.
À ce propos, certains assurent que le tiki éléphant qui est exposé au musée de Vaipaee ne serait pas l'original, et qu'une reproduction aurait remplacée le vrai…
En tous les cas, si quelqu'un a une information sur le tiki Moke volé, qu'il n'hésite pas à nous en faire part, nous transmettrons à ceux qui le recherchent depuis tant d'années.
Un autre tiki Moke (contemporain) se trouve au British Museum de Londres, en bois de miro (hauteur : 33 cm)
Les tiki des bois…
Enfin, trois autres tiki tiennent le haut du pavé dans le panthéon de Ua Huka, ceux du site de Meaiaute, en pleine forêt, au-dessus de Hane. N'allez pas imaginer qu'il vous faut vous équiper comme pour une aventure façon Indiana Jones. Ces tiki sont très facile d'accès et ne demandent qu'une petite demi-heure de marche, au terme d'une légère montée, depuis un parking ombragé. En revanche, ils sont gardés sévèrement par des nuées de moustiques, qui rendent la visite difficile aux peaux peu habituées aux dards. Il est donc plus que conseillé de se rendre sur place en ayant soin de se badigeonner de répulsif anti-moustiques. Et au besoin, n'hésitez pas à en remettre une couche une fois sur place, au cas où les voraces se montrent trop entreprenants.
Le site a été débroussaillé une première fois en 1920 (il y aurait eu alors, sur place, cinq tiki), puis restauré officiellement en 1963. Les statues sont en tuf rouge, très proches sur le plan du style, mesurant entre 1 m et 1,20 m, avec une bizarrerie : leurs oreilles sont décollées (à la manière des “oreilles de bois” portées à l’époque).
Ces trois tiki de belle taille sont situés dans une zone boisée, donc victimes de l'humidité ambiante. Ne vous avisez pas, pour leur redonner une seconde jeunesse, de les frotter ou de les brosser pour en enlever mousses et lichens, vous ne feriez que hâter le vieillissement de ces sculptures exceptionnelles.
Vous aimez vous plonger dans l'histoire ancienne du fenua ? Fermez votre Tahiti Infos et mettez le cap sur Ua Huka, dont la terre renferme encore bien des secrets…
Textes et photos : Daniel Pardon
L'extravagant, l'abracadantesque tiki éléphant à la trompe caractéristique. Babar océanien, il portait chance aux pêcheurs, dit-on. Il a été découvert en 1982, dans la vallée de Hokatu.
Le magnifique tiki Moke (protégeant les agriculteurs), découvert en 1919 au fond de la vallée de Hokatu ; l'original a disparu, il n'en reste que des moulages. Si quelqu'un a des informations sur ce qu'il est advenu de cette statuette…
L'un des trois tiki à oreilles décollées, sur le site de Meaiaute, en pleine forêt, au-dessus de Hane. Le lieu a été débroussaillé une première fois en 1920 (il y aurait eu alors, sur place, cinq tiki), puis restauré officiellement en 1963.
Les bonnes adresses Séjours dans les îles
Pension Maurice et Delphine
À l'entrée du village de Hokatu, la pension de Maurice et Delphine se niche sur la falaise, face à l’océan. Cinq bungalows construits en bois et en bambou offrent une vue imprenable sur le pittoresque rocher de Hane, qui émerge fièrement de la mer. Un petit sentier mène aux piscines naturelles en bord de mer.
Séjour Vol + 2 nuits à partir de 64 802 Fcfp / pers., avec demi-pension
Le Rêve Marquisien
C'est le rêve d'un couple de retraités polynésiens. Taro, dont la mère est originaire de Ua Huka, a implanté sa pension de famille sur la terre de ses ancêtres, à proximité d'une rivière, en plein cœur de l’île. Le paradis pour se ressourcer dans un univers de verdure, au calme.
Séjour vol + 2 nuits à partir de 69 802 Fcfp / pers., avec demi-pension
Pension Mana Tupuna Village
Situé sur les hauteurs du village de Vaipaee, Mana Tupuna est une pension tenue par la famille Taiaapu, sculpteurs marquisiens de père en fils. Trois bungalows pouvant accueillir 2 à 4 personnes et un bungalow familial avec mezzanine pour 7 personnes maximum, surplombent la vallée.
Séjour vol + 2 nuits à partir de 65 302 Fcfp / pers., avec demi-pension
Pension Maurice et Delphine
À l'entrée du village de Hokatu, la pension de Maurice et Delphine se niche sur la falaise, face à l’océan. Cinq bungalows construits en bois et en bambou offrent une vue imprenable sur le pittoresque rocher de Hane, qui émerge fièrement de la mer. Un petit sentier mène aux piscines naturelles en bord de mer.
Séjour Vol + 2 nuits à partir de 64 802 Fcfp / pers., avec demi-pension
Le Rêve Marquisien
C'est le rêve d'un couple de retraités polynésiens. Taro, dont la mère est originaire de Ua Huka, a implanté sa pension de famille sur la terre de ses ancêtres, à proximité d'une rivière, en plein cœur de l’île. Le paradis pour se ressourcer dans un univers de verdure, au calme.
Séjour vol + 2 nuits à partir de 69 802 Fcfp / pers., avec demi-pension
Pension Mana Tupuna Village
Situé sur les hauteurs du village de Vaipaee, Mana Tupuna est une pension tenue par la famille Taiaapu, sculpteurs marquisiens de père en fils. Trois bungalows pouvant accueillir 2 à 4 personnes et un bungalow familial avec mezzanine pour 7 personnes maximum, surplombent la vallée.
Séjour vol + 2 nuits à partir de 65 302 Fcfp / pers., avec demi-pension
Bon à savoir
Pour y aller
3 vols par semaine Papeete Nuku-Hiva (en ATR), connexion en Twin Otter.
10 kg de bagages / pers.
Ne pas oublier
On est aux Marquises ; emportez des piles, du répulsif anti-moustiques (pour les balades en forêt), des sandales en plastiques tout terrain. Emmenez votre shampoing, votre crème à bronzer et toutes vos petites affaires.
Que rapporter ?
Trois centres d’artisanat et d’exposition, à Vaipaee, Hane et Hokatu. Les artisans travaillent très bien la pierre et le bois (attention aux excédents de bagages au retour).
Pour y aller
3 vols par semaine Papeete Nuku-Hiva (en ATR), connexion en Twin Otter.
10 kg de bagages / pers.
Ne pas oublier
On est aux Marquises ; emportez des piles, du répulsif anti-moustiques (pour les balades en forêt), des sandales en plastiques tout terrain. Emmenez votre shampoing, votre crème à bronzer et toutes vos petites affaires.
Que rapporter ?
Trois centres d’artisanat et d’exposition, à Vaipaee, Hane et Hokatu. Les artisans travaillent très bien la pierre et le bois (attention aux excédents de bagages au retour).
Un tiki très contemporain, mais respectant les canons anciens, sur le petit port de Vaipaee.
Très beau tiki de bois au musée de Vaipaee.
Un tiki pétroglyphe, photographié dans la forêt au-dessus de Hane. L'île de Ua Huka est d'une richesse archéologique insoupçonnée.
Quelques outils des temps anciens ; les porcelaines (coupées ou non) servaient à éplucher le ‘uru ou étaient utilisées pour faire des leurres à poulpes.
Le tiki Moke du British Museum (Londres), pièce contemporaine acquise il y a quelques années à Hane (Ua Huka). Il est très différent du moulage que nous avons pu photographier.