Les cabosses de cacao poussent à même le tronc ou les grosses branches du cacayoer, un arbre dit de ce fait « cauliflore ».
TAHITI, le 16 mai 2019. C’est la saison du cacao, la première de l’année, puisqu’après la récolte de mai-juin-juillet, les heureux possesseurs de cacaoyers savent qu’ils pourront à nouveau faire une belle « moisson » de cabosses en fin d’année. Mais toutefois la récolte actuelle prend une importance particulière puisque grâce à quelques professionnels talentueux, ces gros fruits colorés vont être transformés en délicieux chocolat,s que nous pourrons déguster en septembre……
Le 18 avril dernier, Tahiti Infos avait consacré un article à l’initiative de deux jeunes entrepreneurs, Morgane Richard-Bruant et Manutea Parent, associés pour créer « Tahiti Origin by M », une société qui a pour objet de fabriquer un chocolat haut de gamme, 100% made in Tahiti.
La première récolte de l’année 2019 ayant commencé, c’est l’occasion pour nous de revenir sur l’histoire du cacao à Tahiti qui a déjà connu des ratés au XIXe et au XXe siècle et qui, en ce début du XXIe siècle, espère bien réussir enfin son décollage.
Le 18 avril dernier, Tahiti Infos avait consacré un article à l’initiative de deux jeunes entrepreneurs, Morgane Richard-Bruant et Manutea Parent, associés pour créer « Tahiti Origin by M », une société qui a pour objet de fabriquer un chocolat haut de gamme, 100% made in Tahiti.
La première récolte de l’année 2019 ayant commencé, c’est l’occasion pour nous de revenir sur l’histoire du cacao à Tahiti qui a déjà connu des ratés au XIXe et au XXe siècle et qui, en ce début du XXIe siècle, espère bien réussir enfin son décollage.
Coprah, coton, café…
1845 : le docteur Francis Johnstone (1802-1855), chirurgien de profession, installé à Tahiti depuis huit à dix ans, voit son « commerce » fructifier auprès de la petite colonie essentiellement de missionnaires anglais occupant déjà Tahiti, tandis que son influence ne cesse également de croître, puisque la reine Pomare IV fait parfois appel à ses services, autant comme médecin que comme conseiller.
A l’époque, l’actuelle Polynésie française n’existait pas encore ; quelques années auparavant, les îles étaient encore des royaumes indépendants et la Grande-Bretagne comme la France lorgnaient sur ces terres dans le grand Monopoly colonial de l’époque. Et c’est la France qui l’avait emporté finalement avec la signature du protectorat en 1842 (l’annexion ne se fera qu’en juin 1880, quand Pomare V fera don de ses Etats à la France).
Johnstone, lui, si influent soit-il, n’était pas un fin politique, mais en revanche, il avait compris que ces îles devaient être mises en valeur. Féru de botanique, il fit lors de cette année1845 une grande opération d’enrichissement de la flore locale en important, d’Asie comme d’Amérique et même d’Afrique), un très grand nombre de plantes n’existant pas encore. Parmi celles-ci, Theobroma cacao, le cacaoyer, qu’il fit venir du Mexique.
Le climat, chaud et humide, convient parfaitement à ce petit arbre, et de fait, Johnstone réussit parfaitement bien cette acclimatation. Mais à l’époque, la trilogie coprah-coton-café (et oranges accessoirement), avait le vent en poupe, et aucun colon ne se lança à grande échelle dans la production de fèves de cacao et à plus forte raison de chocolat.
Johnstone, qui rédigea également un traité consacré aux plantes médicinales polynésiennes, mourrut prématurément en 1855, et avec lui fut enterré tout son savoir et toute sa science : les Tahitiens savaient quel amour le chirurgien portait aux plantes et à leur étude ; aussi Johnstone inaugura-t-il le cimetière de l’Uranie à Papeete (il fut le premier à y être enterré) d’une manière singulière puisque dans sa tombe, ses proches et amis polynésiens ajouteront toutes ses notes, ses archives, ses écrits, bref le fruit de tous ses travaux.
Et de cacao, sinon artisanalement ici ou là, il ne fut plus question pendant des décennies…
A l’époque, l’actuelle Polynésie française n’existait pas encore ; quelques années auparavant, les îles étaient encore des royaumes indépendants et la Grande-Bretagne comme la France lorgnaient sur ces terres dans le grand Monopoly colonial de l’époque. Et c’est la France qui l’avait emporté finalement avec la signature du protectorat en 1842 (l’annexion ne se fera qu’en juin 1880, quand Pomare V fera don de ses Etats à la France).
Johnstone, lui, si influent soit-il, n’était pas un fin politique, mais en revanche, il avait compris que ces îles devaient être mises en valeur. Féru de botanique, il fit lors de cette année1845 une grande opération d’enrichissement de la flore locale en important, d’Asie comme d’Amérique et même d’Afrique), un très grand nombre de plantes n’existant pas encore. Parmi celles-ci, Theobroma cacao, le cacaoyer, qu’il fit venir du Mexique.
Le climat, chaud et humide, convient parfaitement à ce petit arbre, et de fait, Johnstone réussit parfaitement bien cette acclimatation. Mais à l’époque, la trilogie coprah-coton-café (et oranges accessoirement), avait le vent en poupe, et aucun colon ne se lança à grande échelle dans la production de fèves de cacao et à plus forte raison de chocolat.
Johnstone, qui rédigea également un traité consacré aux plantes médicinales polynésiennes, mourrut prématurément en 1855, et avec lui fut enterré tout son savoir et toute sa science : les Tahitiens savaient quel amour le chirurgien portait aux plantes et à leur étude ; aussi Johnstone inaugura-t-il le cimetière de l’Uranie à Papeete (il fut le premier à y être enterré) d’une manière singulière puisque dans sa tombe, ses proches et amis polynésiens ajouteront toutes ses notes, ses archives, ses écrits, bref le fruit de tous ses travaux.
Et de cacao, sinon artisanalement ici ou là, il ne fut plus question pendant des décennies…
1965 : un plan cacao-poivre
Deuxième moitié du XXe siècle. La Seconde Guerre mondiale fait partie du passé : à Paris, on sait que l’empire colonial français a subi et subit une cure d’amaigrissement, mais on sait aussi que les territoires demeurant français méritent la plus grande attention. Des plans quinquennaux agricoles sont savamment élaborés et c’est le cinquième, celui de 1965 à 1969, qui retiendra toute notre attention, car alors les ingénieurs agronomes français estiment qu’en Polynésie, la nouvelle trilogie coprah-vanille-café, lancée avec force dès la fin de la guerre, doit être renforcée par de nouvelles productions ; deux plantes sont sélectionnées pour cela, le poivre et le cacao.
A l’époque, les généticiens français de l’Institut de recherche pour le café et le cacao sont les meilleurs du monde. Ils sélectionnent donc plusieurs variétés et décident de créer des plantations expérimentales dans l’archipel de la Société et aux Marquises. En effet, avec l’arrivée sur le marché mondial de nombreux oléagineux (colza, huile de palme, etc.), les cours du coprah s’étaient effondrés et une production de fèves de cacao paraissait judicieuse en renfort du coprah.
Ces plantations expérimentales, entre un demi-hectare et un hectare, comportaient quelques dizaines d’arbres chacune et il n’en reste aujourd’hui pas grand chose, quoique dans certaines vallées, aux Marquises notamment (Taipivai), on rencontre encore quelques pieds survivants de cette époque.
A l’époque, les généticiens français de l’Institut de recherche pour le café et le cacao sont les meilleurs du monde. Ils sélectionnent donc plusieurs variétés et décident de créer des plantations expérimentales dans l’archipel de la Société et aux Marquises. En effet, avec l’arrivée sur le marché mondial de nombreux oléagineux (colza, huile de palme, etc.), les cours du coprah s’étaient effondrés et une production de fèves de cacao paraissait judicieuse en renfort du coprah.
Ces plantations expérimentales, entre un demi-hectare et un hectare, comportaient quelques dizaines d’arbres chacune et il n’en reste aujourd’hui pas grand chose, quoique dans certaines vallées, aux Marquises notamment (Taipivai), on rencontre encore quelques pieds survivants de cette époque.
400 hectares de cacao prévus à Moorea !
Le territoire disposait pour sa part d’une formidable réserve foncière agricole à Opunohu (île de Moorea), une surface de plus de six cents hectares. Il fut alors décidé que quatre cents de ces hectares seraient consacrés au cacaoyer, ce qui permettrait à Tahiti d’exporter une quantité substantielle de fèves, voire de chocolat.
Constat amer d’un spécialiste quelques décennies plus tard : « tous ces projets sont tombés à l’eau, pour trois raisons : pas de continuité dans l’effort, pas de compétences, pas de coordination entre services et avec la population ». En plus, l’installation aux Tuamotu du CEP, le Centre d’expérimentations du Pacifique, allait créer des centaines d’emplois et déverser un flot d’argent sur nos îles, achevant de tuer les initiatives agricoles. Le cacao, pour la seconde fois, tomba ainsi dans l‘oubli.
Constat amer d’un spécialiste quelques décennies plus tard : « tous ces projets sont tombés à l’eau, pour trois raisons : pas de continuité dans l’effort, pas de compétences, pas de coordination entre services et avec la population ». En plus, l’installation aux Tuamotu du CEP, le Centre d’expérimentations du Pacifique, allait créer des centaines d’emplois et déverser un flot d’argent sur nos îles, achevant de tuer les initiatives agricoles. Le cacao, pour la seconde fois, tomba ainsi dans l‘oubli.
Ambitieuse renaissance
Les débuts du XXIe siècle, après les échecs passés, marquent une timide -mais amitieuse- renaissance du cacao et donc du chocolat. Aux Marquises, un Allemand, Manfred Drechsler, a patiemment replanté, dans une vallée de Ua Pou les trois principales variétés et fabrique aujourd’hui un chocolat de qualité qu’il vend aux touristes de l’Aranui, lors de chaque escale. Son activité est artisanale, mais elle a le mérite d’exister. Plus récemment, la dynamique société Couleur Cacao, implantée depuis 2008 à la Presqu’île, managée par Sarah et Laurent Bourgeon, s’est, elle aussi, lancée dans la fabrication de chocolat, notamment à l’occasion de son dixième anniversaire.
Demain un grand cru ?
Mais le projet le plus important est celui de Tahiti Origin By M, une société que viennent de créer Manutea Parent, agronome, et Morgane Richard-Bruant, spécialiste du chocolat depuis de nombreuses années. Leur ambition ? Créer un nouveau terroir pour le chocolat, autre que l’Asie, l’Afrique ou l’Amérique du Sud, et produire, à terme, huit tonnes de chocolat haut de gamme par an, destiné en grande partie à l’exportation.
C’est avec Morgane et Manutea que nous sommes allés faire certaines des photos de cette double page, puisque pour eux, la première récolte 2019 marque le début de leur activité en vraie grandeur, après une période intense de tests, tous réussis.
Echec au XIXe, échec au XXe, mais succès -enfin- au XXIe siècle ? C’est tout le mal que l’on souhaite à ces entrepreneurs et à ce produit sur le point de voir le jour, le « chocolat de Tahiti », peut-être demain synonyme de grand cru…
Textes et photos : Daniel Pardon
C’est avec Morgane et Manutea que nous sommes allés faire certaines des photos de cette double page, puisque pour eux, la première récolte 2019 marque le début de leur activité en vraie grandeur, après une période intense de tests, tous réussis.
Echec au XIXe, échec au XXe, mais succès -enfin- au XXIe siècle ? C’est tout le mal que l’on souhaite à ces entrepreneurs et à ce produit sur le point de voir le jour, le « chocolat de Tahiti », peut-être demain synonyme de grand cru…
Textes et photos : Daniel Pardon
La nourriture des dieux
Theobroma cacao
Malvacée (ex-Sterculiacée)
Origine : Méso-Amérique (Mexique, Guatemala, Belize)
Introduction moderne
Peu commun
Comestible
Originaire d’Amérique centrale où il était déjà cultivé trois mille ans avant Jésus-Christ, le cacaoyer (petit arbre de six à douze mètres de haut) se décline en de nombreux cultivars. Son nom scientifique, Theobroma, signifie « nourriture des dieux » en grec ancien.
Les arbres, produisent, dit-on, toute l’année mais en réalité on effectue deux récoltes dans nos îles : à même le tronc et les grosses branches, les magnifiques cabosses orange emplies de graines sont à maturité en mai, juin et juillet et en fin d’année. Elles contiennent, dans un mucilage blanc sucré, des fèves qui doivent d’abord fermenter légèrement avant d’être torréfiées pour en extraire l’arôme typique, celui du chocolat. À défaut (ces opérations sont complexes), on peut consommer la pulpe qui entoure les graines, ce que font volontiers les enfants.
On distingue trois variétés de cacaoyers, le forastero (ancêtre de tous les hybrides, 80 % de la culture dans le monde, robuste, très productif, au goût amer), le trinitario (plus délicat, au parfum et aux arômes très riches) et enfin le criollo (sans doute le plus noble, au goût très doux, mais au rendement faible car sa culture n’est pas simple). Ces trois variétés ont été introduites en Polynésie française et sont susceptibles de se croiser entre elles au fil des pollinisations, ce qui signifie que de très nombreux hybrides se retrouvent dans nos jardins.
La plus grande plantation de cacaoyers se trouve actuellement à Hiva Oa (environ 300 arbres) ; il en reste environ 200 à Nuku Hiva (vallée de Taipivai) mais il existe aussi une belle plantation à Mahina en fond de vallée.
Malvacée (ex-Sterculiacée)
Origine : Méso-Amérique (Mexique, Guatemala, Belize)
Introduction moderne
Peu commun
Comestible
Originaire d’Amérique centrale où il était déjà cultivé trois mille ans avant Jésus-Christ, le cacaoyer (petit arbre de six à douze mètres de haut) se décline en de nombreux cultivars. Son nom scientifique, Theobroma, signifie « nourriture des dieux » en grec ancien.
Les arbres, produisent, dit-on, toute l’année mais en réalité on effectue deux récoltes dans nos îles : à même le tronc et les grosses branches, les magnifiques cabosses orange emplies de graines sont à maturité en mai, juin et juillet et en fin d’année. Elles contiennent, dans un mucilage blanc sucré, des fèves qui doivent d’abord fermenter légèrement avant d’être torréfiées pour en extraire l’arôme typique, celui du chocolat. À défaut (ces opérations sont complexes), on peut consommer la pulpe qui entoure les graines, ce que font volontiers les enfants.
On distingue trois variétés de cacaoyers, le forastero (ancêtre de tous les hybrides, 80 % de la culture dans le monde, robuste, très productif, au goût amer), le trinitario (plus délicat, au parfum et aux arômes très riches) et enfin le criollo (sans doute le plus noble, au goût très doux, mais au rendement faible car sa culture n’est pas simple). Ces trois variétés ont été introduites en Polynésie française et sont susceptibles de se croiser entre elles au fil des pollinisations, ce qui signifie que de très nombreux hybrides se retrouvent dans nos jardins.
La plus grande plantation de cacaoyers se trouve actuellement à Hiva Oa (environ 300 arbres) ; il en reste environ 200 à Nuku Hiva (vallée de Taipivai) mais il existe aussi une belle plantation à Mahina en fond de vallée.
Un arbre cauliflore
Sous les tropiques, un certain nombre de fruits se développent de manière pour le moins originale, directement sur les branches ou sur les troncs même des arbres, parfois à la base du tronc, très près de la terre ; ces arbres sont dits cauliflores, caulis signifiant tronc ou tige en latin et flore désignant tout simplement la fleur.
En fait, on distingue la cauliflorie (fleurs sur le tronc) et la ramiflorie (fleurs sur les branches), certains arbres conjuguant les deux phénomènes.
Cette stratégie, car c’en est une, présente, pour la plante qui l’adopte, deux avantages : la possibilité de produire des fruits très lourds (les jaques, les calebasses, les cabosses de cacao, etc.), ou très abondants (les bilimbis), et l’opportunité de ne pas être pollinisés seulement par des insectes volants ou des oiseaux, mais également par des chauve-souris et des petits mammifères arboricoles. Toujours dans le souci d’optimiser leur reproduction, les arbres cauliflores fournissent des fruits très accessibles aux animaux frugivores, qui peuvent ainsi disperser aisément leurs graines.
Parmi les arbres cauliflores, outre le cacaoyer, citons Couroupita guianensis (le boulet de canon), Artocarpus heterophyllus (le jaquier), Carica papaya (le papayer), Crescentia cujete (le calebassier), Durio zibethinus (le durian), Syzygium malaccense (le jambosier), Phyllanthus acidus (l’arbre à seurettes), Flacourtia rukam (le lovi-lovi), Lansium domesticum (le langsat)…
Enfin, si le plus gros fruit du monde demeure une citrouille suisse (famille des Cucurbitacées) de 1 053 kilos, produite en 2014, le jaquier est l’arbre produisant les plus gros fruits ne reposant pas sur le sol : un jaque à maturité peut peser cinquante kilos, pour une longueur d’un mètre.
En fait, on distingue la cauliflorie (fleurs sur le tronc) et la ramiflorie (fleurs sur les branches), certains arbres conjuguant les deux phénomènes.
Cette stratégie, car c’en est une, présente, pour la plante qui l’adopte, deux avantages : la possibilité de produire des fruits très lourds (les jaques, les calebasses, les cabosses de cacao, etc.), ou très abondants (les bilimbis), et l’opportunité de ne pas être pollinisés seulement par des insectes volants ou des oiseaux, mais également par des chauve-souris et des petits mammifères arboricoles. Toujours dans le souci d’optimiser leur reproduction, les arbres cauliflores fournissent des fruits très accessibles aux animaux frugivores, qui peuvent ainsi disperser aisément leurs graines.
Parmi les arbres cauliflores, outre le cacaoyer, citons Couroupita guianensis (le boulet de canon), Artocarpus heterophyllus (le jaquier), Carica papaya (le papayer), Crescentia cujete (le calebassier), Durio zibethinus (le durian), Syzygium malaccense (le jambosier), Phyllanthus acidus (l’arbre à seurettes), Flacourtia rukam (le lovi-lovi), Lansium domesticum (le langsat)…
Enfin, si le plus gros fruit du monde demeure une citrouille suisse (famille des Cucurbitacées) de 1 053 kilos, produite en 2014, le jaquier est l’arbre produisant les plus gros fruits ne reposant pas sur le sol : un jaque à maturité peut peser cinquante kilos, pour une longueur d’un mètre.
Johnstone, « père » du cacaoyer à Tahiti
En 1845, le chirurgien Francis Johnstone introduisit de nombreuses plantes à Tahiti. D’origine écossaise, il avait vu le jour le 28 juillet 1802 et s’établit à Tahiti probablement en 1836. Il soignait les pasteurs protestants et leurs familles ainsi que la reine Pomare IV, qui faisait appel à lui lorsque la médecine traditionnelle échouait. En juin 1838, Jacques-Antoine Merenhout, consul des Etats-Unis et sa femme, victimes d’une agression, sont soignés par ses soins. Mme Johnstone, née Elisa Hunter (1820-1916) était de son côté sage-femme, infirmière et interprète de la reine. Le couple se passionnait pour la botanique et Francis Johnstone rédigea un riche traité sur la médecine traditionnelle locale. Malheureusement, les Tahitiens en charge de ses obsèques l’enterrèrent avec toutes ses archives ! La tombe de Johnstone fut la toute première à être creusée au grand cimetière de l’Uranie, à Papeete où elle se trouve encore, contre la grille d’entrée.
Parmi les plantes introduites par Johnstone à Tahiti, citons le cacaoyer (Theobroma cacao) bien sûr, mais aussi la goyave de Chine (Psidium cattleianum), la sensitive (Mimosa pudica), des variétés d’hibiscus, le bougainvillier (Bougainvillea spectabilis), la mandarine (Citrus reticulata), le roucouyer (Bixa orellana), le poireau de bord de mer, riri en tahitien (Crinum asiaticum), le faux flamboyant (Caesalpinia pulcherrima), le baobab (Adansomnia digitata), l’érythrine ou arbre à baleines (Erythrina fusca), le sesbania (Sesbania grandiflora), le cassier (Vachellia farnesiana), le bois noir (Albizia lebbeck), le cardinalier (Adenanthera pavonina), le lilas des indes (Melia azedarach) et bien d’autres encore. Sa contribution à l’enrichissement de la flore locale peut être considérée comme très importante.
Parmi les plantes introduites par Johnstone à Tahiti, citons le cacaoyer (Theobroma cacao) bien sûr, mais aussi la goyave de Chine (Psidium cattleianum), la sensitive (Mimosa pudica), des variétés d’hibiscus, le bougainvillier (Bougainvillea spectabilis), la mandarine (Citrus reticulata), le roucouyer (Bixa orellana), le poireau de bord de mer, riri en tahitien (Crinum asiaticum), le faux flamboyant (Caesalpinia pulcherrima), le baobab (Adansomnia digitata), l’érythrine ou arbre à baleines (Erythrina fusca), le sesbania (Sesbania grandiflora), le cassier (Vachellia farnesiana), le bois noir (Albizia lebbeck), le cardinalier (Adenanthera pavonina), le lilas des indes (Melia azedarach) et bien d’autres encore. Sa contribution à l’enrichissement de la flore locale peut être considérée comme très importante.
Au cimetière de l’Urabie, la tombe du docteur Johnstone, qui a introduit le cacaoyer à Tahiti en 1845. Premier occupant du cimetière de l’Uranie, il a été enterré avec toutes ses archives !
Il y a de nombreux hybrides de cacaoyers en Polynésie, certains produisant de grosses cabosses et d’autres des très petites.
Une petite merveille que cette cabosse rouge rubis !
Morgane et Manutea devant la récolte d’une journée ; objectif : bientôt huit tonnes de chocolat « made in Tahiti ».
La variété des formes et des couleurs des calebasses donne une idée du nombre d’hybrides dans nos îles.
Morgane devant quelques fèves ayant déjà fermentées et qui sont en phase de séchage.
La corvée de l’ouverture des cabosses et du tri des fèves ; cueillies trop mûres, les fruits fournissent des fèves déjà germées.