PACIFIQUE, le 21 septembre 2018. 1820-1868 : ces deux dates suffiront pour comprendre qu’Eugène Eyraud traversa la vie avec intensité certes, mais également rapidité, lui qui consacra toute l’énergie de sa vocation missionnaire à convertir les Pascuans à la foi catholique. A 48 ans, il rendit son dernier soupir à Hanga Roa. Ses ultimes paroles, sur son lit de mort, furent de s’enquérir du nombre de païens restant sur son île : « pas un seul ! » lui fut-il répondu. Le 19 août 1868, il mourut apaisé et rassuré, quatre jours après les derniers baptêmes…
Le frère Eugène Eyraud aurait pu rester dans le plus parfait anonymat si, dans les yeux du petit garçon qu’il était alors, près de Gap, ne brillait une insatiable curiosité.
Eugène vit le jour le 5 février 1820 dans les Hautes-Alpes, à Saint-Bonnet-en-Champsaur, dans une famille nombreuse ni riche ni pauvre, attelée aux travaux des champs. Ses parents eurent huit enfants, Eugène étant le septième. Il est décrit, par ses biographes, comme un gamin modèle, obéissant, appliqué, très pieu et très bon élève quand il pouvait aller à l’école, l’hiver seulement.
Le frère Eugène Eyraud aurait pu rester dans le plus parfait anonymat si, dans les yeux du petit garçon qu’il était alors, près de Gap, ne brillait une insatiable curiosité.
Eugène vit le jour le 5 février 1820 dans les Hautes-Alpes, à Saint-Bonnet-en-Champsaur, dans une famille nombreuse ni riche ni pauvre, attelée aux travaux des champs. Ses parents eurent huit enfants, Eugène étant le septième. Il est décrit, par ses biographes, comme un gamin modèle, obéissant, appliqué, très pieu et très bon élève quand il pouvait aller à l’école, l’hiver seulement.
Cap sur l’Argentine
Très tôt, il sentit l’appel de la vocation religieuse, mais la mort de son père, alors qu’il n’avait que neuf ans, obligea le jeune enfant à faire un choix : son petit frère avait, lui aussi, la vocation. Eugène décida de se sacrifier et de trouver un travail lui permettant de vivre et de lui donner les moyens de financer les études de son cadet (qui devint missionnaire, en Chine).
Un frère aîné d’Eugène était serrurier et mécanicien à Blois. C’est ici que s’installa Eugène pour trois ans. Là encore, il est décrit comme un ouvrier modèle, à telle enseigne qu’un homme d’affaires argentin, de passage dans la région, lui proposa un poste de direction dans une de ses entreprises à Buenos Aires. La mère d’Eugène donna son accord et le jeune home alors âgé de 21 ans s’embarqua pour le Nouveau Monde. Sur place, cruelle désillusion, des troubles avait ravagé les entrepôts et magasins de son patron ; coincé en Amérique latine, Eugène positiva comme l’on dit aujourd’hui en décidant de tenter sa chance au Chili, à Copiapo en 1849, et à Valparaiso en 1854.
Si ses affaires prospérèrent très vite, Eugène avait toujours le regret de ne pas être entré dans les ordres. Sa rencontre avec deux pères des Sacrés Cœurs de Picpus lui permit de franchir le pas. Appelé à faire son noviciat, il vendit son affaire, réalisa ses actifs (il était à la tête d’une jolie somme) et décida donc de se consacrer à Dieu. Un bref voyage en France lui permit de mettre en ordre ses affaires familiales avant de revenir à Valparaiso où il se porta volontaire pour évangéliser l’île de Pâques.
Un frère aîné d’Eugène était serrurier et mécanicien à Blois. C’est ici que s’installa Eugène pour trois ans. Là encore, il est décrit comme un ouvrier modèle, à telle enseigne qu’un homme d’affaires argentin, de passage dans la région, lui proposa un poste de direction dans une de ses entreprises à Buenos Aires. La mère d’Eugène donna son accord et le jeune home alors âgé de 21 ans s’embarqua pour le Nouveau Monde. Sur place, cruelle désillusion, des troubles avait ravagé les entrepôts et magasins de son patron ; coincé en Amérique latine, Eugène positiva comme l’on dit aujourd’hui en décidant de tenter sa chance au Chili, à Copiapo en 1849, et à Valparaiso en 1854.
Si ses affaires prospérèrent très vite, Eugène avait toujours le regret de ne pas être entré dans les ordres. Sa rencontre avec deux pères des Sacrés Cœurs de Picpus lui permit de franchir le pas. Appelé à faire son noviciat, il vendit son affaire, réalisa ses actifs (il était à la tête d’une jolie somme) et décida donc de se consacrer à Dieu. Un bref voyage en France lui permit de mettre en ordre ses affaires familiales avant de revenir à Valparaiso où il se porta volontaire pour évangéliser l’île de Pâques.
Difficile débarquement à Rapa Nui
Le 2 janvier 1864, après 24 jours de navigation, Eugène Eyraud voyait enfin se découper les côtes de Rapa Nui où il se fit débarquer à Anarova (aujourd’hui Hanga Roa) : seul, car la petite vérole sévissait et ni le capitaine, ni son équipage ne voulurent se frotter à cette « bande de sauvages malades ». Eyraud vit ses effets personnels en grande partie pillés lorsque le capitaine fit décharger son matériel. Au milieu d’une relative hostilité, il parvint à construire sa cabane (on dirait aujourd’hui un préfabriqué), mais les ennuis ne cessèrent de s’accumuler ; ceux-ci furent incarnés en la personne de Torometi, « protecteur » du frère qui, en neuf mois et neuf jours (le temps de la première mission d’Eyraud) employa toute son énergie à dépouiller le missionnaire.
En échange de sa ration quotidienne de patates douces, le « papa » (l‘étranger) passa sous la coupe de Torometi, mais cette dépendance lui donna malgré tout le temps d’enseigner le catéchisme. A défaut de comprendre le sens religieux du message du frère, du moins un certain nombre de Pascuans apprirent-ils à prier, ce qui les distrayait beaucoup. « Ces braves gens, en effet, n’ont rien à faire les douze mois de l’année » nota le missionnaire.
Eyraud découvrit aussi à l’île que chaque case bateau, les maisons des Pascuans, renfermaient des tablettes gravées de signes hiéroglyphiques dont il ne parvint pas à se faire expliquer le sens. Et pour cause, les Pascuans qui avaient vu toute leur élite razziée par des négriers sud-américains en 1862, ne savaient plus eux-mêmes ni lire ni écrire le « rongo rongo ».
En échange de sa ration quotidienne de patates douces, le « papa » (l‘étranger) passa sous la coupe de Torometi, mais cette dépendance lui donna malgré tout le temps d’enseigner le catéchisme. A défaut de comprendre le sens religieux du message du frère, du moins un certain nombre de Pascuans apprirent-ils à prier, ce qui les distrayait beaucoup. « Ces braves gens, en effet, n’ont rien à faire les douze mois de l’année » nota le missionnaire.
Eyraud découvrit aussi à l’île que chaque case bateau, les maisons des Pascuans, renfermaient des tablettes gravées de signes hiéroglyphiques dont il ne parvint pas à se faire expliquer le sens. Et pour cause, les Pascuans qui avaient vu toute leur élite razziée par des négriers sud-américains en 1862, ne savaient plus eux-mêmes ni lire ni écrire le « rongo rongo ».
« Sauvé » par une goélette
Sur le terrain, au quotidien, Eyraud devint la « chose » de Torometi sous le joug duquel il se retrouvait livré sans défense. Désirant construire une petite chapelle, Eyraud n’y parvint pas. Finalement, Torometi, au prétexte de protéger les affaires du religieux, lui prit tout ce qu’il possédait encore, par la force. Eyraud se résolut à fuir. Le Pascuan lui rendit ses affaires mais dut ensuite affronter certains de ses congénères qui ne supportaient pas son comportement dictatorial. Eyraud se trouva entraîné bien malgré lui dans la révolte contre Torometi, mais par bonheur, le 11 octobre 1864, un navire pointa sa proue à l’horizon. Il s’agissait d’une goélette chilienne, la « Teresa-Ramos », ayant à son bord le père Barnabé, qui recueillit Eugène Eyraud soulagé de fuir le long cauchemar de plus de neuf mois qu’il venait de vivre, mais quittant tout de même à regret ses « Kanaks », eux-mêmes se montrant tristes de son départ…
De retour à Valparaiso, Eugène Eyraud se refit une santé et se reposa. Il renseigna aussi sa hiérarchie et très vite il fut décidé d’envoyer une nouvelle mission à Rapa Nui. Eugène Eyraud, plus fervent croyant que jamais, prononça ses vœux le 26 avril 1865. A son frère en Chine, au Sichuan, il écrivit : « je viens de faire ma profession, et j’ai pris le beau nom de Joseph. Puissé-je dignement le porter ! ».
A Tahiti, l’évêque Tepano Jaussen donna son feu vert à l’établissement d’une nouvelle mission sur l’île. Mais, lorsqu’il reçut les missionnaires volontaires à Papeete, il décida que si le frère Eugène Eyraud retournerait bien à l’île de Pâques, il y serait accompagné du père Hippolyte Roussel, missionnaire aux Gambier, maîtrisant bien la langue locale, proche du pascuan. Exit les missionnaires embarqués au Chili pour Rapa Nui, le père Albert et le père Barnabé, attachés à d’autres missions.
Si la première tentative d’évangélisation de Rapa Nui peut être considérée, globalement, comme un échec, en revanche, la seconde fut la bonne. A deux, les missionnaires se firent respecter et convertirent en à peine plus de deux ans tous les Pascuans.
Daniel Pardon
De retour à Valparaiso, Eugène Eyraud se refit une santé et se reposa. Il renseigna aussi sa hiérarchie et très vite il fut décidé d’envoyer une nouvelle mission à Rapa Nui. Eugène Eyraud, plus fervent croyant que jamais, prononça ses vœux le 26 avril 1865. A son frère en Chine, au Sichuan, il écrivit : « je viens de faire ma profession, et j’ai pris le beau nom de Joseph. Puissé-je dignement le porter ! ».
A Tahiti, l’évêque Tepano Jaussen donna son feu vert à l’établissement d’une nouvelle mission sur l’île. Mais, lorsqu’il reçut les missionnaires volontaires à Papeete, il décida que si le frère Eugène Eyraud retournerait bien à l’île de Pâques, il y serait accompagné du père Hippolyte Roussel, missionnaire aux Gambier, maîtrisant bien la langue locale, proche du pascuan. Exit les missionnaires embarqués au Chili pour Rapa Nui, le père Albert et le père Barnabé, attachés à d’autres missions.
Si la première tentative d’évangélisation de Rapa Nui peut être considérée, globalement, comme un échec, en revanche, la seconde fut la bonne. A deux, les missionnaires se firent respecter et convertirent en à peine plus de deux ans tous les Pascuans.
Daniel Pardon
La mort d’Eugène Eyraud
Sacrifiant ses forces et son énergie à la conversion des Pascuans, le frère Eyraud ne ménagea pas sa peine après son retour sur l’île. Aux côtés du père Hipppolyte Roussel, épaulé ensuite par le père Gaspard Zumbohn et le frère Théodule Escolan (arrivés début novembre 1866), la mission catholique eut certes à convertir les Pascuans, mais aussi à lutter contre les ravages des maladies importées, : variole (petite vérole), grippe, tuberculose… Le père Gaspard explique : « La maladie qui exerçait tant de ravages parmi les indigènes était une espèce de phtisie contagieuse, qui ne respectait ni âge ni sexe : elle semblait choisir de préférence ses victimes parmi les jeunes personnes et les femmes ».
Ce même père Gaspard avait constaté que « lors de mon arrivée à l’île de Pâques, le 6 novembre 1866, le frère Eugène était déjà bien souffrant et sensiblement affaibli. Il avait travaillé sans modération et ses forces épuisées, il ne mit pas fin à ses occupations ». La récolte des patates douces avait été médiocre cette année, et le régime alimentaire des missionnaires en pâtissait durement, ce qui n’arrangea rien à l’état de santé d’Eyraud. Il était miné par une toux incessante. Le 2 août, il fit une longue promenade avec le père Gaspard et déclara, avec une cruelle lucidité devant quelques morceaux de bois : « nous n’avons plus de planches, mais voici une caisse et un morceau de bois : c’est tout ce qu’il faut pour mon cercueil, si ma maladie continue de la sorte ».
Le 12 août 1868, Eyraud n’eut plus la force de se lever. Il resta cloué au lit, ne s’inquiétant que de l’état d’avancement des conversions ; une cérémonie collective de baptêmes eût lieu le 14 août. « Dieu soit béni, mes vœux sont accomplis, je puis donc mourir en paix ». Le 19 août, à 11 heures du soir, il décéda. Il avait 48 ans et six mois…
Ce même père Gaspard avait constaté que « lors de mon arrivée à l’île de Pâques, le 6 novembre 1866, le frère Eugène était déjà bien souffrant et sensiblement affaibli. Il avait travaillé sans modération et ses forces épuisées, il ne mit pas fin à ses occupations ». La récolte des patates douces avait été médiocre cette année, et le régime alimentaire des missionnaires en pâtissait durement, ce qui n’arrangea rien à l’état de santé d’Eyraud. Il était miné par une toux incessante. Le 2 août, il fit une longue promenade avec le père Gaspard et déclara, avec une cruelle lucidité devant quelques morceaux de bois : « nous n’avons plus de planches, mais voici une caisse et un morceau de bois : c’est tout ce qu’il faut pour mon cercueil, si ma maladie continue de la sorte ».
Le 12 août 1868, Eyraud n’eut plus la force de se lever. Il resta cloué au lit, ne s’inquiétant que de l’état d’avancement des conversions ; une cérémonie collective de baptêmes eût lieu le 14 août. « Dieu soit béni, mes vœux sont accomplis, je puis donc mourir en paix ». Le 19 août, à 11 heures du soir, il décéda. Il avait 48 ans et six mois…
Le mystère du rongo rongo
Si c’est bien à Eugène Eyraud que revient le mérite de la découverte des tablettes rongo rongo à l’île de Pâques, le frère, confronté à mille difficultés au quotidien, n’eut guère le temps de se pencher sérieusement sur cette étrange écriture dont les Pascuans eux-mêmes avaient perdu la signification. Le missionnaire en dit peu de choses dans ses courriers : « Dans toutes les cases, on trouve des tablettes de bois ou des bâtons couverts de plusieurs espèces de caractères hiéroglyphiques. Ce sont des figures d’animaux inconnus dans l’île, que les indigènes tracent au moyen de pierres tranchantes (ndlr : des obsidiennes). Quelle signification attachent-ils à ces caractères ? Il est probable qu’ils ne savent pas trop. Chaque figure a son nom. Mais le peu de cas qu’ils font de ces tablettes me porte à penser que ces caractère, probablement une écriture dans le principe, sont tout simplement pour eux maintenant un usage qu’ils conservent, sans en chercher le sens. En effet, ils n’ont l’idée ni de la lecture ni de l’écriture ».
Tepano Jaussen, évêque à Tahiti, reçut en cadeau, en 1869, une longue corde de cheveux humains enroulés autour d’une de ces tablettes. Il demanda de suite à Hippolyte Roussel, alors missionnaire à Rapa Nui, d’en récolter d’autres et, de 1869 à 1874, Jaussen tenta en vain, avec l’aide de Pascuans installés à Tahiti, de déchiffrer cette écriture qui, aujourd’hui encore n’a pas révélé ses secrets. On sait juste avec certitude que les tablettes ont été taillées sur place, probablement au XVIIIe et au début du XIXe siècle, postérieurement aux premiers contacts avec les Européens qui leur auraient peut-être inspiré cette mise en ordre de leurs symboles gravés jusque-là sous forme de pétroglyphes.
Pour expliquer cette ignorance des Pascuans à la fin du XIXe siècle, il faut rappeler qu’en 1862, des négriers venus du Pérou déportèrent environ un millier de Pascuans, dont toute l’élite de cette petite île, celle qui, justement, savait lire et écrire le rongo rongo. Esclaves au Pérou dans des haciendas, une poignée seulement de ces déportés revint à l’île apportant la variole ; aucun sage, prêtre ou noble ne revit son île. Le rongo rongo était devenu une écriture illisible et incompréhensible.
Tepano Jaussen, évêque à Tahiti, reçut en cadeau, en 1869, une longue corde de cheveux humains enroulés autour d’une de ces tablettes. Il demanda de suite à Hippolyte Roussel, alors missionnaire à Rapa Nui, d’en récolter d’autres et, de 1869 à 1874, Jaussen tenta en vain, avec l’aide de Pascuans installés à Tahiti, de déchiffrer cette écriture qui, aujourd’hui encore n’a pas révélé ses secrets. On sait juste avec certitude que les tablettes ont été taillées sur place, probablement au XVIIIe et au début du XIXe siècle, postérieurement aux premiers contacts avec les Européens qui leur auraient peut-être inspiré cette mise en ordre de leurs symboles gravés jusque-là sous forme de pétroglyphes.
Pour expliquer cette ignorance des Pascuans à la fin du XIXe siècle, il faut rappeler qu’en 1862, des négriers venus du Pérou déportèrent environ un millier de Pascuans, dont toute l’élite de cette petite île, celle qui, justement, savait lire et écrire le rongo rongo. Esclaves au Pérou dans des haciendas, une poignée seulement de ces déportés revint à l’île apportant la variole ; aucun sage, prêtre ou noble ne revit son île. Le rongo rongo était devenu une écriture illisible et incompréhensible.
Le repas cannibale
Lors de son premier séjour à l’île de Pâques, le comportement des Pascuans fut plus qu’ambigu envers Eugène Eyraud. Entre curiosité, méfiance et parfois hostilité. Le missionnaire apprit un jour que ceux qu’il espérait convertir avaient organisé un grand festin cannibale une vingtaine d’années plus tôt, sur la plage d’Anakena. Il ne s’agissait pas de n’importe quel repas cannibale puisque les victimes provenaient d’une petite goélette à deux mâts. L’affaire remontait à un peu plus de vingt ans.
En 1842 en effet, l’évêque Etienne Rouchouze avait quitté Saint-Malo à bord de la goélette « Marie-Joseph », avec à son bord vingt-quatre missionnaires (des deux sexes) en direction du Pacifique Sud, plus précisément des Gambier. On croyait, à l’époque, que la « Marie-Joseph » avait coulé au large du cap Horn et jamais Eugène Eyraud ne fit le lien entre la disparition de Mgr Rouchouze et ce repas cannibale sur son île.
En revanche, le père Barnabé Castan, en mission aux Gambier en 1872, recueillit à son tour des confidences de la part de Pascuans et il comprit, de suite, de quelle drame atroce avait été victime la mission catholique dans le Pacifique Sud.
En 1842 en effet, l’évêque Etienne Rouchouze avait quitté Saint-Malo à bord de la goélette « Marie-Joseph », avec à son bord vingt-quatre missionnaires (des deux sexes) en direction du Pacifique Sud, plus précisément des Gambier. On croyait, à l’époque, que la « Marie-Joseph » avait coulé au large du cap Horn et jamais Eugène Eyraud ne fit le lien entre la disparition de Mgr Rouchouze et ce repas cannibale sur son île.
En revanche, le père Barnabé Castan, en mission aux Gambier en 1872, recueillit à son tour des confidences de la part de Pascuans et il comprit, de suite, de quelle drame atroce avait été victime la mission catholique dans le Pacifique Sud.
A lire
-Métraux Alfred : l’île de Pâques (Ed. Gallimard, 1980)
-R.P. Venance Prat : Vie de Mgr Tepano Jaussen Tome I et II (Editions Univers polynésiens, 2015).
-Pardon Daniel : Guide l’île de Pâques (Ed. Au vent des îles, 2008).
-R.P. Venance Prat : Vie de Mgr Tepano Jaussen Tome I et II (Editions Univers polynésiens, 2015).
-Pardon Daniel : Guide l’île de Pâques (Ed. Au vent des îles, 2008).
Tepano Jaussen, évêque d’Axiéri et premier vicaire apostolique de Tahiti (de 1848 à 1884) donna son feu vert au retour d’Eugène Eyraud à l’île de Pâques en 1866.
Le père Théodule Escolan accompagna Eugène Eyraud à Rapa Nui en 1866 et fut témoin de son décès le 19 août 1868.
La société pascuane trouvée par Eugène Eyraud en 1864 était en pleine déliquescence, les déportations au Pérou de toute son élite ayant achevé, avec les maladies, de déstructurer complètement cette petite communauté polynésienne.
Le Rano Raraku tel qu’il se présentait à la fin du XIXe siècle et tel que le découvrirent les premiers missionnaires catholiques.
Ce portrait de Pascuan est anonyme et ancien, mais on peut imaginer que le protecteur et tortionnaire d’Eugène Eyraud en 1864, Torometi, pouvait lui ressembler.
Femme de l’île de Pâques lors des premiers voyages de découverte. Son collier reste un mystère car il ne correspond pas à un coquillage de l’île et l’on ignore de quoi il était fait.