Un trésor de dix mille millions de dollars serait enterré sur l’île de Robinson Crusoé.
AMERIQUE, le 25 février 2019. Au large des côtes chiliennes, à 670 km de Valparaiso environ, l’archipel Juan Fernandez ne pouvait pas être fréquenté avec assiduité par toute la flibuste française et anglaise durant le XVIIe et le XVIIIe siècle sans que les actes de piraterie commis sur les côtes de la vice-royauté du Pérou, ou au large de celles-ci, ne donnent naissance à une multitude de légendes plus ou moins fondées. Parmi elles, celle du fabuleux trésor de Juan esteban, capitaine espagnol…
L’Espagne, au temps de sa puissance, contrôlait la plus grande partie des richesses du Nouveau Monde. Ce qui était produit ou pillé était en grande partie expédié vers Séville par des ports comme Carthagène (Colombie) afin de traverser la Caraïbe, mer infestée de boucaniers, flibustiers, pirates et corsaires, puis l’Atlantique. En revanche, ce qui était provenait du sud (mines d’argent de Potosi, dans l’actuelle Bolivie, par exemple) partait en grande partie par mer depuis le port de Callao (Pérou) pour gagner le détroit de Magellan et filer sur l’Espagne.
L’Espagne, au temps de sa puissance, contrôlait la plus grande partie des richesses du Nouveau Monde. Ce qui était produit ou pillé était en grande partie expédié vers Séville par des ports comme Carthagène (Colombie) afin de traverser la Caraïbe, mer infestée de boucaniers, flibustiers, pirates et corsaires, puis l’Atlantique. En revanche, ce qui était provenait du sud (mines d’argent de Potosi, dans l’actuelle Bolivie, par exemple) partait en grande partie par mer depuis le port de Callao (Pérou) pour gagner le détroit de Magellan et filer sur l’Espagne.
L'île au trésor des Amériques
Dans un tel contexte, le long d’une côte sauvage, peu contrôlée, les pirates disposaient réellement, depuis l’archipel de Juan Fernandez, d’un véritable poste d’observation et d’une formidable base arrière pour refaire de l’eau et soigner leurs équipages. Les noms de Puerto Inglès et Puerto Francès, sur la côte nord-ouest de l’île de Robinson Crusoé, attestent de la fréquentation de ces baies par les pilleurs de même nationalité.
Que se passa-t-il réellement pour que l’île de Robinson Crusoé devienne "l'île au trésor des Amériques" ? Nul ne le sait avec certitude et tous ceux qui ont prétendu le contraire se sont épuisés dans de vaines recherches. La croyance aujourd’hui la plus répandue, et la mieux admise, concerne un fantastique butin.
Selon la légende, celui-ci date de l'empire inca et avait été accumulé durant la "Conquista" au XVIe et XVIIe siècle. Il fut expédié en Espagne en 1714 ; le capitaine du bateau, Juan Esteban Ubilla y Echeverría (tantôt présenté comme un loyal militaire, tantôt comme un quasi pirate) décida pourtant de ne pas le livrer à sa destination compte tenu de la situation politique en Espagne (guerre de succession entre Bourbon et Habsbourg après la mort du dernier des Habsbourg, le roi espagnol Charles II). D'aucuns disent qu'il voulut s'approprier ce trésor inestimable, ce qui reste douteux. Il fit escale à l’île de Robinson Crusoé et l'enterra en attendant de revenir le chercher lorsque la situation politique de l’Espagne serait plus sereine, ce qu'il ne put jamais faire (il mourut sur les côtes de Floride, durant un cyclone, lors de son retour en Europe). Mais il aurait eu le temps d'entrer en contact épistolaire avec des Habsbourg déchus et réfugiés en Angleterre pour transmettre son secret, n'ayant pas eu la fortune d'être dans le camp de ceux qui l'emportèrent en Espagne (le capitaine était partisan des Habsbourg, et lorsqu’il comprit que le trône d’Espagne resterait à Philippe de France, devenu Philippe V, premier Bourbon à unifier et à régner sur la péninsule ibérique, il réalisa qu’il avait fait le mauvais choix et resta donc fidèle aux Habsbourg et à leurs alliés, les Anglais. Le traité d’Utrecht signé le 13 juillet 1713 avait fait de l’Espagne une nation de second rang, elle qui avait été la première puissance politique et économique de la planète pendant des décennies ; le capitaine espagnol ne l’accepta pas et décida de ne jamais révéler au nouveau roi d’Espagne, un usurpateur à ses yeux, l’existence de ce trésor colossal).
Que se passa-t-il réellement pour que l’île de Robinson Crusoé devienne "l'île au trésor des Amériques" ? Nul ne le sait avec certitude et tous ceux qui ont prétendu le contraire se sont épuisés dans de vaines recherches. La croyance aujourd’hui la plus répandue, et la mieux admise, concerne un fantastique butin.
Selon la légende, celui-ci date de l'empire inca et avait été accumulé durant la "Conquista" au XVIe et XVIIe siècle. Il fut expédié en Espagne en 1714 ; le capitaine du bateau, Juan Esteban Ubilla y Echeverría (tantôt présenté comme un loyal militaire, tantôt comme un quasi pirate) décida pourtant de ne pas le livrer à sa destination compte tenu de la situation politique en Espagne (guerre de succession entre Bourbon et Habsbourg après la mort du dernier des Habsbourg, le roi espagnol Charles II). D'aucuns disent qu'il voulut s'approprier ce trésor inestimable, ce qui reste douteux. Il fit escale à l’île de Robinson Crusoé et l'enterra en attendant de revenir le chercher lorsque la situation politique de l’Espagne serait plus sereine, ce qu'il ne put jamais faire (il mourut sur les côtes de Floride, durant un cyclone, lors de son retour en Europe). Mais il aurait eu le temps d'entrer en contact épistolaire avec des Habsbourg déchus et réfugiés en Angleterre pour transmettre son secret, n'ayant pas eu la fortune d'être dans le camp de ceux qui l'emportèrent en Espagne (le capitaine était partisan des Habsbourg, et lorsqu’il comprit que le trône d’Espagne resterait à Philippe de France, devenu Philippe V, premier Bourbon à unifier et à régner sur la péninsule ibérique, il réalisa qu’il avait fait le mauvais choix et resta donc fidèle aux Habsbourg et à leurs alliés, les Anglais. Le traité d’Utrecht signé le 13 juillet 1713 avait fait de l’Espagne une nation de second rang, elle qui avait été la première puissance politique et économique de la planète pendant des décennies ; le capitaine espagnol ne l’accepta pas et décida de ne jamais révéler au nouveau roi d’Espagne, un usurpateur à ses yeux, l’existence de ce trésor colossal).
Le trésor retrouvé et à nouveau perdu
46 années plus tard, en 1761, un pirate anglais, Cornelius Webb, envoyé dans le Pacifique Sud par Lord Anson (qui était lui-même passé en juin 1741 à Juan Fernandez), aurait à son tour découvert le trésor, mais il dut le remettre en terre, son navire, l'Unicorn ayant vu son mât principal brisé durant une tempête, alors que le bateau quittait l’île.
Comment Anson avait-il été informé de l’existence de ce trésor ? Apparemment par le ou les fameux courriers du capitaine Juan Esteban Ubilla y
Echeverría, courriers qui, des Habsbourg, seraient passés dans les mains des Anglais.
Webb, son mât principal détruit, aurait été obligé de ré-enterrer le trésor avant de partir effectuer des réparations à Valparaiso. Mais son équipage ne l’entendait pas de cette oreille et voulait récupérer l’or de suite. Webb fut confronté à un violent début de mutinerie. Ne voulant pas que l’Unicorn passe aux mains de ses hommes, on dit que Webb incendia lui-même son navire au large du Chili et que quarante hommes périrent.
Sauvé, parvenu à Valparaiso, mais ne sachant plus trop que faire, Webb rédigea depuis le port chilien deux lettres destinées à Anson pour l’informer de son infortune et pour lui indiquer, dans un langage plus ou moins codé, l’emplacement d’un coffre qu’il avait enterré au Chili, coffre contenant les preuves de sa mésaventure et de son infortune ; mais Anson mourut avant l'arrivée des courriers qui restèrent oubliés dans ses archives.
En 1948, un Chilien, Luis Cousiño Sebire, effectuant des fouilles à Horcon (près de Valparaiso) découvrit le fameux coffre de Webb, marqué du signe de l’Unicorn. Dans ce coffre, Webb confirmait les détails de son expédition. Cousiño tenait la preuve que le bateau Unicorn avait bel et bien existé. Webb évoquait également ses lettres envoyées à Anson. Cousiño et trois autres amis se rendirent alors en Grande-Bretagne, dans la demeure de Lord Anson, devenue un musée. Ils firent état de leur découverte à Horcon et des fouilles dans les archives permirent, en 1950, de mettre au jour les deux fameuses lettres indiquant l’emplacement du trésor.
Cousiño ne perdit pas de temps : il monta rapidement une expédition pour se rendre à bord du voilier Serba Labari sur place ; mais là, consternation : face à l’opposition et aux menaces physiques de certains habitants de l’île, il dut renoncer à ses fouilles. Et le trésor retomba dans l’oubli pour quelques décennies : Matias Cousiño Lyon, fils de Luis Cousiño, hérita des précieux documents de son père ; à sa mort, ceux-ci finirent dans les mains de son épouse, Maria Eugenia Beeche qui en révéla l’existence, intéressant la chaîne Discovery Channel ; celle-ci consacra un documentaire à cette affaire.
Comment Anson avait-il été informé de l’existence de ce trésor ? Apparemment par le ou les fameux courriers du capitaine Juan Esteban Ubilla y
Echeverría, courriers qui, des Habsbourg, seraient passés dans les mains des Anglais.
Webb, son mât principal détruit, aurait été obligé de ré-enterrer le trésor avant de partir effectuer des réparations à Valparaiso. Mais son équipage ne l’entendait pas de cette oreille et voulait récupérer l’or de suite. Webb fut confronté à un violent début de mutinerie. Ne voulant pas que l’Unicorn passe aux mains de ses hommes, on dit que Webb incendia lui-même son navire au large du Chili et que quarante hommes périrent.
Sauvé, parvenu à Valparaiso, mais ne sachant plus trop que faire, Webb rédigea depuis le port chilien deux lettres destinées à Anson pour l’informer de son infortune et pour lui indiquer, dans un langage plus ou moins codé, l’emplacement d’un coffre qu’il avait enterré au Chili, coffre contenant les preuves de sa mésaventure et de son infortune ; mais Anson mourut avant l'arrivée des courriers qui restèrent oubliés dans ses archives.
En 1948, un Chilien, Luis Cousiño Sebire, effectuant des fouilles à Horcon (près de Valparaiso) découvrit le fameux coffre de Webb, marqué du signe de l’Unicorn. Dans ce coffre, Webb confirmait les détails de son expédition. Cousiño tenait la preuve que le bateau Unicorn avait bel et bien existé. Webb évoquait également ses lettres envoyées à Anson. Cousiño et trois autres amis se rendirent alors en Grande-Bretagne, dans la demeure de Lord Anson, devenue un musée. Ils firent état de leur découverte à Horcon et des fouilles dans les archives permirent, en 1950, de mettre au jour les deux fameuses lettres indiquant l’emplacement du trésor.
Cousiño ne perdit pas de temps : il monta rapidement une expédition pour se rendre à bord du voilier Serba Labari sur place ; mais là, consternation : face à l’opposition et aux menaces physiques de certains habitants de l’île, il dut renoncer à ses fouilles. Et le trésor retomba dans l’oubli pour quelques décennies : Matias Cousiño Lyon, fils de Luis Cousiño, hérita des précieux documents de son père ; à sa mort, ceux-ci finirent dans les mains de son épouse, Maria Eugenia Beeche qui en révéla l’existence, intéressant la chaîne Discovery Channel ; celle-ci consacra un documentaire à cette affaire.
10 000 millions de dollars US
En 1998, ayant vu le documentaire de Discovery, un riche Américain d’origine hollandaise, Bernard Keiser, décida de vendre toutes ses affaires aux Etats-Unis (il était un important fournisseur de la NASA) et se rapprocha de Maria Beeche ; ils s’associèrent et, la même année, Keiser déclara, à grand renfort médiatique, qu’il avait pris connaissance des deux lettres d'Anson et qu’il avait retrouvé un troisième courrier, laissé par Webb au Chili ; il affirmait être capable de localiser le trésor avec précision, au lieu-dit Puerto Inglès. Le 15 novembre de cette année-là, toute la presse chilienne saluait l’événement : le chercheur avait invité les journalistes à photographier les premiers lingots d'un trésor dont la valeur était estimée à 10 000 (dix mille) millions de dollars US (1 193 300 000 000 Fcfp) !
Pour ceux qui doutaient, la composition partielle du trésor leur fut même donnée : 864 sacs d’or, 200 barres d’or, 21 tonneaux de gemmes et de bijoux, 1 malle d’or de deux pieds de haut ornée d’une rose d’or et d’émeraudes, 160 caisses d’or et d’argent. Les archives, on le voit, ne manquent pas de précision.
Le 15 novembre 1998, les pioches des ouvriers, au bas d’une forme naturelle pentue appelée “le scorpion”, ne mirent au jour que de la terre… Ce qu’elles font inlassablement depuis des années, mais en vain.
Le “découvreur” est sûr que le trésor est là, mais il ne cherche visiblement pas au bon endroit. Il aurait dépensé plusieurs millions de dollars pour rien. De leur côté, les villageois de la petite capitale de l’île de Robinson Crusoé, San Juan Bautista, contents de ce petit travail bien rémunéré, creusent, sans poser de questions.
Pour ceux qui doutaient, la composition partielle du trésor leur fut même donnée : 864 sacs d’or, 200 barres d’or, 21 tonneaux de gemmes et de bijoux, 1 malle d’or de deux pieds de haut ornée d’une rose d’or et d’émeraudes, 160 caisses d’or et d’argent. Les archives, on le voit, ne manquent pas de précision.
Le 15 novembre 1998, les pioches des ouvriers, au bas d’une forme naturelle pentue appelée “le scorpion”, ne mirent au jour que de la terre… Ce qu’elles font inlassablement depuis des années, mais en vain.
Le “découvreur” est sûr que le trésor est là, mais il ne cherche visiblement pas au bon endroit. Il aurait dépensé plusieurs millions de dollars pour rien. De leur côté, les villageois de la petite capitale de l’île de Robinson Crusoé, San Juan Bautista, contents de ce petit travail bien rémunéré, creusent, sans poser de questions.
L’or toujours sur l’île
Le trésor à Puerto Ingles, plus grand monde n’y croit aujourd’hui, pas plus qu’on ne croit à la grotte de Robinson que l’on fait visiter (anfractuosité naturelle où Selkirk, un marin abandonné quatre ans et quatre mois en 1704 aurait vécu son exil ; la grotte est trop proche de la côte pour ne pas être aperçue des Espagnols) ni au “Mirador de Selkirk”, un col à 565 m de hauteur, où l’Irlandais aurait passé le plus clair de ses journées à guetter des voiles amies sur l’horizon. L’or des Incas, pour beaucoup, se trouve encore enterré quelque part dans l’île, mais compte tenu des volumes qu’il représente, il est très probable qu’il n’a pas été enfoui à Puerto Ingles, une côte exposée à la houle, peu sûre pour un mouillage et d’où il était difficile d’organiser une opération de l’envergure de celle nécessitée par le transbordement de dizaines de coffres et de caisses, un travail qui nécessita sans aucun doute de longues journées de labeur et donc un lieu d’ancrage sûr.
Cela dit, cette ambiance de chasse au trésor et ces croyances se perpétuent et font partie intégrante du folklore et de la culture de l’île.
Le trésor de Cornelius Webb n’est d’ailleurs pas le seul à être régulièrement évoqué. Au visiteur de s’en amuser ou d’y souscrire ; les rêves d’enfants ne font pas de mal à ceux qui les poursuivent jusqu’au bout. Ni à ceux qui veulent les partager. Et que serait une île de pirates sans trésor, vrai ou supposé ?
Textes et photos : Daniel Pardon
(hors gravure et peinture)
Cela dit, cette ambiance de chasse au trésor et ces croyances se perpétuent et font partie intégrante du folklore et de la culture de l’île.
Le trésor de Cornelius Webb n’est d’ailleurs pas le seul à être régulièrement évoqué. Au visiteur de s’en amuser ou d’y souscrire ; les rêves d’enfants ne font pas de mal à ceux qui les poursuivent jusqu’au bout. Ni à ceux qui veulent les partager. Et que serait une île de pirates sans trésor, vrai ou supposé ?
Textes et photos : Daniel Pardon
(hors gravure et peinture)
Deux autres trésors ?
Robinson Crusoé n’aurait pas servi de cache qu’au seul trésor du capitaine Juan Esteban Ubilla y Echeverría. Deux autres magots seraient enterrés sur l’île.
1686 : le trésor de Davis
Le premier date de 1686 : des pirates commandés par Edward Davis (celui-là même qui aurait découvert l’île de Pâques avant Jacob Roggeveen en 1722) auraient fait une longue escale sur l’île pour se partager un énorme butin provenant de leurs pillages, notamment à Sana, Guayaquil, Paita, La Serena et Arica. On parle d’une petite flotte comprenant 640 hommes s’étant répartis de grandes quantités d’or et de bijoux. Or nombre de ces pirates n’avaient pas de domicile à terre (ni en Amérique du nord d’où beaucoup étaient partis ni en Grande-Bretagne) et il était trop dangereux pour eux de conserver à bord leur magot (on se faisait vite égorger pour pas grand chose dans l’entrepont de ces navires !).
Des dizaines de ces pirates auraient donc choisi d’enterrer leur butin à l’île de Robinson Crusoé, sachant qu’ils y reviendraient un jour et qu’il leur serait alors facile de récupérer leurs biens sur la route du retour vers l’Europe, via le cap Horn.
En passant l’île au détecteur de métaux, à la « poêle à frire », il serait donc possible de mettre la main sur plusieurs de ces petits trésors individuels, quantités des marins ayant caché leur part étant morts dans la suite de leur campagne de pillages.
1742 : le trésor d’Anson
Le second trésor historiquement avéré date de 1742 (postérieur donc à celui du capitaine espagnol Esteban Ubilla y Echeverría) ; alors corsaire de la reine, Georges Anson, qui deviendra Lord Anson pour services rendus à la nation (anglaise), pilla sur les côtes sud-américaines la riche paroisse de « Nuestra Señora de Monte Carmelo » (près de Lima). Fruits de cette prise, des richesses énormes en or, en argent et en bijoux. Chroniqueur de l’expédition, Richard Walter raconte avec précision que le butin a été caché par Anson sur l’île de Robinson Crusoé. Anson ne voulait pas alourdir ses navires durant la suite de sa campagne et pensait pouvoir revenir sur l’île récupérer son bien avant son retour en Angleterre en 1744. Mais Anson, avec audace, parvint à capturer en juin 1943 le galion de Manille, le « Nuestra Señora de Covadonga », chargé de plus de 1,3 million de pièces de huit.
Anson dont le navire se trouvait alors tout proche des côtes asiatiques décida de rentrer en Angleterre par le cap de Bonne Espérance, laissant derrière lui son trésor de l’île de Robinson Crusoé qui dormirait donc toujours aujourd’hui sous quelques mètres de terre …
1686 : le trésor de Davis
Le premier date de 1686 : des pirates commandés par Edward Davis (celui-là même qui aurait découvert l’île de Pâques avant Jacob Roggeveen en 1722) auraient fait une longue escale sur l’île pour se partager un énorme butin provenant de leurs pillages, notamment à Sana, Guayaquil, Paita, La Serena et Arica. On parle d’une petite flotte comprenant 640 hommes s’étant répartis de grandes quantités d’or et de bijoux. Or nombre de ces pirates n’avaient pas de domicile à terre (ni en Amérique du nord d’où beaucoup étaient partis ni en Grande-Bretagne) et il était trop dangereux pour eux de conserver à bord leur magot (on se faisait vite égorger pour pas grand chose dans l’entrepont de ces navires !).
Des dizaines de ces pirates auraient donc choisi d’enterrer leur butin à l’île de Robinson Crusoé, sachant qu’ils y reviendraient un jour et qu’il leur serait alors facile de récupérer leurs biens sur la route du retour vers l’Europe, via le cap Horn.
En passant l’île au détecteur de métaux, à la « poêle à frire », il serait donc possible de mettre la main sur plusieurs de ces petits trésors individuels, quantités des marins ayant caché leur part étant morts dans la suite de leur campagne de pillages.
1742 : le trésor d’Anson
Le second trésor historiquement avéré date de 1742 (postérieur donc à celui du capitaine espagnol Esteban Ubilla y Echeverría) ; alors corsaire de la reine, Georges Anson, qui deviendra Lord Anson pour services rendus à la nation (anglaise), pilla sur les côtes sud-américaines la riche paroisse de « Nuestra Señora de Monte Carmelo » (près de Lima). Fruits de cette prise, des richesses énormes en or, en argent et en bijoux. Chroniqueur de l’expédition, Richard Walter raconte avec précision que le butin a été caché par Anson sur l’île de Robinson Crusoé. Anson ne voulait pas alourdir ses navires durant la suite de sa campagne et pensait pouvoir revenir sur l’île récupérer son bien avant son retour en Angleterre en 1744. Mais Anson, avec audace, parvint à capturer en juin 1943 le galion de Manille, le « Nuestra Señora de Covadonga », chargé de plus de 1,3 million de pièces de huit.
Anson dont le navire se trouvait alors tout proche des côtes asiatiques décida de rentrer en Angleterre par le cap de Bonne Espérance, laissant derrière lui son trésor de l’île de Robinson Crusoé qui dormirait donc toujours aujourd’hui sous quelques mètres de terre …
Confusion dans les trésors ?
Lorsque l’on confronte les écrits datant de l’époque de Lord Anson, on est surpris de constater qu’Anson aurait envoyé Webb en 1761 pour récupérer le trésor de Juan Esteban Ubilla y Echeverría dont il aurait eu connaissance des années après les faits, par les courriers de l’Espagnol tombés en sa possession.
De quel trésor parle en réalité Anson lorsqu’il expédie Webb à l’île de Robinson Crusoe ? Le trésor de 1714 (celui du capitaine espagnol) ou du sien, datant de 1741 ? Anson, en effet, était certain que son trésor à lui, celui qu’il avait enterré sur l’île de Robinson Crusoé s’y trouvait encore (le butin prit lors du sac de la paroisse de Nuestra Señora de Monte Carmelo. En ce cas, et cela paraît plus logique, il aurait envoyé Cornelius Webb non pas pour chercher l’hypothétique trésor de l’Espagnol, mais bien récupérer le sien, caché en 1741.
Quel est, au final, le butin que Webb parvint à découvrir, avant de devoir le ré-enterrer et se replier avec son bateau sur Valparaiso pour cause de mât brisé (avant de finalement incendier le bateau afin de se débarrasser de son équipage qui se mutinait) ? Celui du capitaine espagnol traître à son roi ou celui de son patron, Lord Anson ?
Personne, aujourd’hui, ne sait très exactement pourquoi Webb avait été envoyé dans le Pacifique, mais il est certain que ces deux trésors, l’espagnol et l’anglais, « encombrent » quelque peu le sous-sol de l’île de Robinson Crusoé… Peut-être à vous de les déterrer !
De quel trésor parle en réalité Anson lorsqu’il expédie Webb à l’île de Robinson Crusoe ? Le trésor de 1714 (celui du capitaine espagnol) ou du sien, datant de 1741 ? Anson, en effet, était certain que son trésor à lui, celui qu’il avait enterré sur l’île de Robinson Crusoé s’y trouvait encore (le butin prit lors du sac de la paroisse de Nuestra Señora de Monte Carmelo. En ce cas, et cela paraît plus logique, il aurait envoyé Cornelius Webb non pas pour chercher l’hypothétique trésor de l’Espagnol, mais bien récupérer le sien, caché en 1741.
Quel est, au final, le butin que Webb parvint à découvrir, avant de devoir le ré-enterrer et se replier avec son bateau sur Valparaiso pour cause de mât brisé (avant de finalement incendier le bateau afin de se débarrasser de son équipage qui se mutinait) ? Celui du capitaine espagnol traître à son roi ou celui de son patron, Lord Anson ?
Personne, aujourd’hui, ne sait très exactement pourquoi Webb avait été envoyé dans le Pacifique, mais il est certain que ces deux trésors, l’espagnol et l’anglais, « encombrent » quelque peu le sous-sol de l’île de Robinson Crusoé… Peut-être à vous de les déterrer !
C’est sur ces côtes inhospitalières que les marins d’autrefois venaient reposer leurs équipages ; les baies calmes et protégées sont rares…
Pour beaucoup de spécialistes, c’est dans cette baie, la Baya de Cumberland que le ou les trésors auraient été enfouis, car cette partie de la côte est très protégée.
Depuis 1998, un riche Américain creuse autour de cette grotte pour y retrouver le trésor de l’Espagnol Juan Esteban Ubilla y Echeverría ; mais en vain…
Puerto Inglès est le site où le trésor espagnol est recherché depuis vingt ans. Mais ce coin de la côte n’offre pas de mouillage sûr et il paraît difficile d’imaginer qu’un voilier peu manœuvrable ait pu séjourner ici, le temps d’enterrer un colossal butin.
Sur les hauteurs de l’île de Robinson Crusoé, ces rochers auraient servi d’observatoire au marin Alexander Selkirk, abandonné quatre ans et quatre mois sur l’île.
Où est caché l’or de Juan Esteban Ubilla y Echeverría et, accessoirement, celui de Lord Anson ? Les pêcheurs locaux préfèrent gagner leur vie en pêchant les langoustes de leur île plutôt qu’en s’épuisant à chercher en vain des lingots !
Si vous désirez tenter votre chance sur Robinson Crusoé, ou au moins y effectuer un premier repérage, trois petites compagnies aériennes desservent l’île.
Le vrai trésor de Robinson est sa nature, l’endémisme, sur terre et sous l’eau, étant très important. En témoigne ce « pissenlit géant », Dendrosideros litoralis, devenu rare.
Entre les logements chez l’habitant et un hôtel de luxe, les touristes ont le choix pour s’installer et commencer à chercher le trésor…
Lord Anson, personnage clé de l’histoire du trésor de l’île de Robinson Crusoé, puisqu’il en a lui-même enterré un…