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Carapaces, dents et ailerons une deuxième vie pour les saisies


. Certaines de ces carapaces ont été saisies au cours d'opération chez des trafiquants de stupéfiants.
. Certaines de ces carapaces ont été saisies au cours d'opération chez des trafiquants de stupéfiants.
Tahiti, le 27 octobre 2020 - Jean-François Tanneau, directeur régional des douanes, a remis mardi à Miri Tatarata, directrice de l'environnement, divers spécimens allant de carapaces de tortues aux sculptures d'éléphant en ivoire, en passant par quelques 2 500 dents de requins, issus de saisies. Cette collection sera utilisée, entre autres, pour la sensibilisation du public aux espèces protégées.

Deux semaines après la vaste saisie d'ailerons et dents de requins à Papeete sur un navire espagnol, Jean-François Tanneau, directeur régional des douanes, a remis mardi à la Direction de l'environnement (DIREN) divers spécimens et objets saisis par ses services au cours des cinq dernières années.

Lire aussi >> Vaste saisie d'ailerons et dents de requins à Papeete 

En plus des ailerons et des 2 500 dents de requins saisis le 15 octobre, les douaniers ont ainsi remis à Miri Tatarata, patronne de la Diren, trois carapaces et un crâne de tortues, trois vertèbres de cétacés, deux alligators et deux tortues naturalisés, une défense et des sculptures d'éléphant en ivoire ou encore deux pacu vivants, poissons de la famille des piranhas. Une belle collection qui pourrait valoir son petit pesant de billets. Sauf que beaucoup de ces spécimens  sont protégés par la Convention CITES ou le code de l'Environnement.
 
"Ces saisies ont été réalisées chez des particuliers, notamment chez des trafiquants de stupéfiants pour ce qui est des carapaces de tortues. Des spécimens sont également issus de saisies réalisées sur des bateaux de plaisance, de pêche. Certains objets sont originaires des Fidji, des îles Salomon. Toutes les marchandises, mis à part l'ivoire, sont originaires de l'Océanie", a précisé Jean-François Tanneau.

Sensibilisation du public et analyse génétique

Tous ces objets ont ainsi été confiés à la Diren. "En fonction des objets on peut les confier à des musées, à des associations ou à des centres de soin pour pouvoir ensuite informer et sensibiliser la population sur les différentes espèces protégées et qui font souvent l'objet de trafic", a indiqué Miri Tatarata. "Mais avant, la Diren mènera des analyses génétiques pour identifier les différentes espèces, ce qui permettra ensuite d'affiner une base de données et d' être plus précis dans nos opérations de contrôle sur ce qui est saisi et récupéré".
 
Le but étant de contrôler la vente de certains de ces objets sur les marchés locaux, comme les dents de requins, dont les touristes sont toujours très friands. "Malheureusement, souvent, le touriste est trafiquant malgré lui. Il n'a pas assez d'informations sur ce qu'il peut acheter et ne peut pas acheter", a déploré la directrice de la Diren. "Souvent, aussi, il se retrouve bloqué à la douane parce qu'il a quelque chose qu'il n'aurait pas dû prendre. Même des locaux ne sont pas toujours au courant. Pour éviter ces incidents, on va mettre en place, en collaboration avec la Direction des douanes, un système d'information renforcé."

Rédigé par Désiré Teivao le Mardi 27 Octobre 2020 à 18:35 | Lu 1853 fois