Paris, France | AFP | vendredi 24/02/2017 - Nouveaux décors, nouvel habillage, nouvelle grille et nouvelle équipe : avec le lancement lundi de CNews, Canal+ veut faire table rase du passé d'iTELE, sa chaîne d'info plombée par une longue grève fin 2016 et le départ de la majeure partie de sa rédaction.
Initialement prévue pour octobre, cette nouvelle formule prévoit de donner plus de place au décryptage et au débat ce qui lui permettra notamment de faire des économies, mais aussi au sport et à la culture pour se distinguer des concurrentes BFMTV, LCI et franceinfo.
Son lancement a été retardée par la grève d'une ampleur inédite, 31 jours entre octobre et novembre, déclenchée par une rédaction qui s'interrogeait sur les contours de ce projet, réclamait des garanties d'indépendance et protestait contre l'arrivée de l'animateur Jean-Marc Morandini.
"On devait lancer CNews au mois d'octobre, puis on a eu ce conflit pendant plus d'un mois. On a préféré attendre un peu parce que le mois de décembre a été difficile", raconte Gérald-Brice Viret, le directeur général des antennes de Canal+, sur Europe 1 vendredi.
"Il y avait 180 journalistes, une quarantaine de techniciens, et une quarantaine de pigistes. On a 80 journalistes qui ont voulu partir. On ne pensait pas qu'il y en aurait autant", a-t-il confié, ajoutant avoir recruté depuis une vingtaine de personnes.
Les anciens grévistes, qui animent encore le compte Twitter iGrève, font état de leur côté de 100 départs sur 120 journalistes.
Faute d'effectifs, l'antenne a été très fortement perturbée ces dernières semaines, faisant plonger les audiences : en janvier, elles s'élevaient à 0,6% en moyenne contre 1% un an auparavant.
"On regarde vers l'avenir mais c'est vrai que cette grève nous a beaucoup touchés", admet Gérald-Brice Viret, qui vise 1 à 1,2% d'audience grâce à CNews.
Côté grille, les annonces concernent surtout de nouvelles têtes d'affiche : Jean-Pierre Elkabbach pour une interview politique d'une vingtaine de minutes dans la matinale à 8H05, Patrick Poivre d'Arvor et Rachid Arhab dans une émission de décryptage de l'actualité présentée par Virginie Chomicki le vendredi de 18 à 20 heures et Marc Menant pour une émission d'actualité "positive" le week-end.
Jean-Marc Morandini, mis en examen cet automne pour corruption de mineur aggravée, reviendra après l'élection présidentielle pour une émission médias dont l'horaire n'est pas précisé.
- Jeunesse et expérience -
"C'est vraiment la naissance d'une chaîne, la signature change, le décor change, les couleurs changent, les jingles, l'habillage...", a indiqué sur RTL Jean-Pierre Elkabbach, qui a quitté Europe 1, où il avait écarté de l'interview matinale, pour devenir conseiller de Vincent Bolloré, patron de Canal+.
Le site web de la chaîne était déjà aux couleurs de CNews vendredi, avec un nouveau logo.
"L'une des grandes réussites de BFMTV, c'est d'être allé chercher Olivier Mazerolle ou Ruth Elkrief, avec le passage senior/junior qui est fort utile. Avec tous les jeunes qui ont été embauchés je pense que c'est utile qu'il y ait l'alliance de la jeunesse, de cette fougue, et de l'expérience", a estimé PPDA sur Europe 1, en réponse aux critiques sur la moyenne d'âge élevée des nouvelles recrues.
"Nous serons les symboles de la renaissance et de l'indépendance", a de son côté assuré Jean-Pierre Elkabbach, 79 ans.
Sur ce dernier point, une charte déontologique et un nouveau comité d'éthique devraient être présentés au mois de mars.
Reste que subsistent des soupçons de censure : le site LesJours a notamment dénoncé la disparition d'un sujet sur l'affaire Fillon, point sur lequel Gérald-Brice Viret a répondu que "par prudence la rédaction n'a pas souhaité couvrir tout de suite".
"C'est le choix de notre actionnaire de faire une chaîne totalement prudente et dans le pluralisme", a-t-il indiqué sur France Inter.
CNews mise aussi sur l'actualité présidentielle, sur laquelle elle "va beaucoup s'impliquer" selon le dirigeant qui précise que des discussions sont en cours avec BFMTV pour organiser des débats.
sr/ial/bir
Initialement prévue pour octobre, cette nouvelle formule prévoit de donner plus de place au décryptage et au débat ce qui lui permettra notamment de faire des économies, mais aussi au sport et à la culture pour se distinguer des concurrentes BFMTV, LCI et franceinfo.
Son lancement a été retardée par la grève d'une ampleur inédite, 31 jours entre octobre et novembre, déclenchée par une rédaction qui s'interrogeait sur les contours de ce projet, réclamait des garanties d'indépendance et protestait contre l'arrivée de l'animateur Jean-Marc Morandini.
"On devait lancer CNews au mois d'octobre, puis on a eu ce conflit pendant plus d'un mois. On a préféré attendre un peu parce que le mois de décembre a été difficile", raconte Gérald-Brice Viret, le directeur général des antennes de Canal+, sur Europe 1 vendredi.
"Il y avait 180 journalistes, une quarantaine de techniciens, et une quarantaine de pigistes. On a 80 journalistes qui ont voulu partir. On ne pensait pas qu'il y en aurait autant", a-t-il confié, ajoutant avoir recruté depuis une vingtaine de personnes.
Les anciens grévistes, qui animent encore le compte Twitter iGrève, font état de leur côté de 100 départs sur 120 journalistes.
Faute d'effectifs, l'antenne a été très fortement perturbée ces dernières semaines, faisant plonger les audiences : en janvier, elles s'élevaient à 0,6% en moyenne contre 1% un an auparavant.
"On regarde vers l'avenir mais c'est vrai que cette grève nous a beaucoup touchés", admet Gérald-Brice Viret, qui vise 1 à 1,2% d'audience grâce à CNews.
Côté grille, les annonces concernent surtout de nouvelles têtes d'affiche : Jean-Pierre Elkabbach pour une interview politique d'une vingtaine de minutes dans la matinale à 8H05, Patrick Poivre d'Arvor et Rachid Arhab dans une émission de décryptage de l'actualité présentée par Virginie Chomicki le vendredi de 18 à 20 heures et Marc Menant pour une émission d'actualité "positive" le week-end.
Jean-Marc Morandini, mis en examen cet automne pour corruption de mineur aggravée, reviendra après l'élection présidentielle pour une émission médias dont l'horaire n'est pas précisé.
- Jeunesse et expérience -
"C'est vraiment la naissance d'une chaîne, la signature change, le décor change, les couleurs changent, les jingles, l'habillage...", a indiqué sur RTL Jean-Pierre Elkabbach, qui a quitté Europe 1, où il avait écarté de l'interview matinale, pour devenir conseiller de Vincent Bolloré, patron de Canal+.
Le site web de la chaîne était déjà aux couleurs de CNews vendredi, avec un nouveau logo.
"L'une des grandes réussites de BFMTV, c'est d'être allé chercher Olivier Mazerolle ou Ruth Elkrief, avec le passage senior/junior qui est fort utile. Avec tous les jeunes qui ont été embauchés je pense que c'est utile qu'il y ait l'alliance de la jeunesse, de cette fougue, et de l'expérience", a estimé PPDA sur Europe 1, en réponse aux critiques sur la moyenne d'âge élevée des nouvelles recrues.
"Nous serons les symboles de la renaissance et de l'indépendance", a de son côté assuré Jean-Pierre Elkabbach, 79 ans.
Sur ce dernier point, une charte déontologique et un nouveau comité d'éthique devraient être présentés au mois de mars.
Reste que subsistent des soupçons de censure : le site LesJours a notamment dénoncé la disparition d'un sujet sur l'affaire Fillon, point sur lequel Gérald-Brice Viret a répondu que "par prudence la rédaction n'a pas souhaité couvrir tout de suite".
"C'est le choix de notre actionnaire de faire une chaîne totalement prudente et dans le pluralisme", a-t-il indiqué sur France Inter.
CNews mise aussi sur l'actualité présidentielle, sur laquelle elle "va beaucoup s'impliquer" selon le dirigeant qui précise que des discussions sont en cours avec BFMTV pour organiser des débats.
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