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Calédonie: pas de consensus sur les ventes de nickel à la Chine mais une majorité se profile


Nouméa, France | AFP | lundi 07/09/2015 - L'exportation de nickel en Chine, au cœur d'un long conflit au mois d'août en Nouvelle-Calédonie, ne suscite pas de consensus politique mais une majorité en sa faveur s'est dessinée lundi lors d'une réunion des responsables locaux, a constaté l'AFP.

Le Groupe de travail des présidents des collectivités et des signataires de l'accord de Nouméa (GTPS), en charge de l'élaboration d'une stratégie industrielle globale, a examiné le protocole d'accord, conclu le 28 août, mettant un terme à 24 jours d'intense mobilisation des rouleurs, qui transportent le minerai de la mine au littoral.

Le point crucial de leurs revendications, soutenu par les sociétés minières privées, était l'ouverture d'un canal d'exportation de minerai à très basse teneur en nickel sur la Chine pour compenser les baisses de volume sur l'Australie, dans un contexte de chute des cours de ce minerai.

"La position que nous avons donnée consiste à valoriser les sous-produits qui ne sont pas valorisables sur le territoire, dans une durée très limitée", a déclaré Néko Hnépéune, président de la province des îles Loyauté issu des rangs de l'Union Calédonienne (UC, indépendantiste).

Il a précisé que cela ne remettait pas en cause la stratégie des indépendantistes de stopper à compter de 2019 les exportations de minerai brut, qui ne sont pas destinées aux usines off-shore dans lesquelles la Province nord a des participations.

Il s'agit cependant d'un assouplissement de la position sur les ventes chinoises de l'UC, dont le président Daniel Goa a été médiateur dans le conflit des rouleurs. Le parti indépendantiste rejoint ainsi l'option du parti Les Républicains.

"Il n'y a pas de consensus mais au gouvernement, l'UC et Les Républicains représentent une majorité. C'est lui qui décide", a déclaré Harold Martin (LR), signataires de l'accord de Nouméa (1998).

Le Palika (indépendantiste) et Calédonie Ensemble (CE) sont demeurés pour leur part fermement opposés à ces exportations en Chine, estimant qu'elles "ne sont pas conformes à une valorisation durable de la ressource" et qu'il n'y a "pas de crise des exportations".

"Nous continuons de réclamer un débat ouvert et transparent au Congrès (de la Nouvelle-Calédonie) sur la définition précise de la stratégie minière du pays", a déclaré Philippe Michel (CE), président de la province Sud.

Le gouvernement collégial de Nouvelle-Calédonie doit se pencher vendredi sur ce dossier.

Rédigé par () le Lundi 7 Septembre 2015 à 05:53 | Lu 463 fois